Un an de terrorisme intellectuel, de répression policière, de censure, de tripatouillage du système électoral ne suffisent pas à Abhisit et à ses commanditaires de l’armée et de  la réaction. Des centaines de millions de THB sont dépensés pour un matraquage publicitaire sans précédent des électeurs.

Le général Prayhut Chan Ocha, le véritable maitre du pays.
Le seul électeur dont la voix est prise en compte.

Une répression sans pareil dans le passé récent

Il y a tout juste un que le mouvement des Chemises rouges a été durement réprimé par l’armée. Le bilan a été particulièrement lourd avec 92 morts et près de 2000 blessés. Le démocrate Abhisit Vejjajiva et son Parti  démocrate ont été blanchis de l’accusation d’utilisation frauduleuse de fonds électoraux par la Cour constitutionnelle dont les juges ont été nommé par les putschistes du coup d’état de 2006.

Des centaines dirigeants des Chemises rouges ont été emprisonnés ou se cachent, d’autres se sont exilés à l’étranger. Le Puea Thai, a été très affaibli par la condamnation à l’inéligibilité de plus d’une centaine de ses principaux dirigeants depuis le coup d’État de 2006.

En un an plus de trois cents opposants ont été emprisonnés et poursuivis pour un prétendu crime de lèse-majesté. L’article 112 de la constitution, criminalise tous discours ou actions jugés « contre la monarchie ». C’est un instrument puissant pour la censure et la répression qu’utilise le gouvernement pis en place par l’armée et ainsi museler toute opposition. L’article 112, utilisé par Abhisit entretient un climat de terreur parmi l’opposition. Les opposants sont en permanence menacés d’accusation de terrorisme et/ou de complot pour « renverser la monarchie » avec de 3 à 15 ans pour lèse-majesté et la peine de mort en cas de terrorisme à la clé.

Somyot Prueksakasemsuk

 

Le 30 avril 2011, Somyot Prueksakasemsuk, militant pro-démocratie bien connu en Thaïlande, a été arrêté par la police thaïlandaise. Somyot  est le rédacteur en chef du journal « Pouvoir rouge ». Il encourt une peine de 3 à 15 ans de prison.

Révision partisane de la loi électorale

La loi électorale a été révisée en faveur du Parti démocrate : le nombre de députés élus dans les circonscriptions a été diminué au profit de députés élus sur des listes de partis. En février 2011, la commission électorale a décidé que le parti qui obtiendra le plus de sièges au parlement forme le gouvernement. Le précédent système qui voulait que le parti ayant remporté le plus de voix ait la priorité pour le former. Avec la nouvelle règle, Le Puea Thai ne pourra, en cas de victoire, former le gouvernement qu’en cas de majorité absolue au parlement.

Les radios communautaires proches des Chemises rouges ont été fermées et plus de quatre cents mille pages internet censurées.

L’armée a fait savoir qu’elle se prépare à intervenir aussi bien avant qu’après les élections, s’il ne lui est pas possible d’imposer une coalition conduite par le Parti démocrate à l’issue des élections législatives.

 

Un matraquage publicitaire jamais vu !

Et bien ce n’est pas suffisant ! Les rues principales des villes de Thaïlande se couvrent de panneaux publicitaire de grande dimension à raison d’un tous les cinquante mètres de chaque côté.   Ainsi à Kanchanaburi c’est près de 100 panneaux en faveur du Parti démocrate ou de ses alliés sur la très fréquentée route Mae Nam Khwae… soit dix fois plus que l’ensemble des candidats de l’opposition à ce jour.Le prix normal d’un tel panneau, réalisé en toile imprimée et cadre bois, est d’environ 500 THB… Je vous laisse calculer le prix d’un tel affichage sur les milliers de kilomètres de rues du pays.  Les 258 millions de THB (près de 6 millions EUR) que le Parti démocrate utilisé frauduleusement en 2005 avec  la bénédiction de la Cours constitutionnelle, ne sont que très modeste face aux dépenses engagées par les amis des généraux.
Mais ce n’est pas tout ! Dès sept heures du matin les rues de toutes les villes sont parcourues par des camions publicitaires sonorisés, affichant la tête des amis d’Abhisit, avec ou sans lui,  martèlent à grand renfort de décibels les slogans incitant à voter pour le candidat des élites thaïlandaises…
C’est couru il y aurait comme prévu et souhaité par l’Occident deux vainqueurs, l’armée Thaïlandaise et ses souteneurs de la mondialisation et deux vaincus, la démocratie et le peuple des travailleurs et des paysans…