Short Ranko Tsukigime’s Longest Day n’est pas un simple jeu vidéo. C’est un projet artistique avec, aux commandes, un maître des jeux originaux : Suda 51. Ce projet n’a d’ailleurs failli pas arriver chez nous, mais il est disponible depuis le 25 avril, en exclusivité sur PS3. Il est temps de voir de quoi il retourne.

 

Short Peace est un ensemble de 4 courts-métrages : Possessions, Gambo, Combustible et A Farewell to Weapons. Ces histoires de 10-15 minutes environ, chacune réalisée par une personne différente, permettent de retrouver les thèmes chers aux Japonais : amour, honneur, démons, futur apocalyptique etc. Short Peace est une sorte d’exercice de style de la jap’animation : chaque histoire possède un style graphique propre et est profondément ancrée dans la culture niponne. De quoi plaire aux amateurs de manga, d’autant qu’on y retrouve de grands noms comme Katsuhiro Otomo (Steam Boy, Akira). Ca, c’est pour la partie "vidéo" du blu-ray. D’ailleurs, Short Peace n’apparaît que dans le menu vidéo de la PS3, ne vous étonnez donc pas de ne pas le voir se lancer quand vous insérez le disque dans la console.

Les trailers de Gambo et de Possessions sont disponibles ici :

http://gamingway.fr/decouvrez-gambo-et-short-peace-ranko-tsukigimes-longest-day-sur-ps3/

http://gamingway.fr/decouvrez-possessions-issu-du-pack-short-peace-ranko-tsukigimes-longest-day/ 

En guise de bonus, Short Peace contient le jeu Ranko Tsukigime’s Longest Day, la dernière création de Suda 51. Là encore, le côté artistique l’emporte sur tout le reste : les cinématiques changent de style graphique et de ton ou d’influence sans arrêt, et le jeu est une merveille pour les yeux et les oreilles, le tout puisant toujours dans la culture japonaise.

Retrouvez donc Ranko, jeune fille de 16 ans à la jupe ultra courte et aux amies un peu folles. Lycéenne le jour, elle devient la nuit une tueuse talentueuse et souhaite à tout prix assassiner son père afin de venger sa mère. Mais des créatures étranges la poursuivent et le destin du monde repose sur ses épaules.

Le jeu est simple : on doit traverser les niveaux le plus rapidement possible, car dès qu’on niveau se lance Ranko est poursuivie par des démons ou un chien géant qui la tueront immédiatement au premier contact. Le scrolling horizontal des niveaux permet quelques embranchements donnant accès à des bonus cachés. Ranko sait sauter, planer, accélérer dans les pentes, attaquer et tirer une fois sa jauge de munitions remplie. Pour la ralentir, de petits adversaires sont disséminés dans les niveaux et doivent être éliminés afin de remplir la jauge de munition de Ranko. Ils permettent aussi de réaliser des combos magnifiques dans un déluge de couleurs et d’effets visuels. Enfin, ne manquez pas, dans le feu de l’action, les accélérateurs qui permettent de gagner momentanément en vitesse.

Voilà donc à quoi se résume Ranko : une fuite en avant frénétique ! Rien d’autre. Ranko n’évolue pas pendant ce jeu d’action qui ne vaut le détour que pour ses cinématiques complètement folles ou loufoques, rappelant fortement les séries des années 80 ou le célèbres Métal Hurlant. Cette oeuvre n’est pas un jeu et on sent que les personnes impliquées dans le projet se sont fait plaisir sur le plan artistique. De ce côté, c’est un régal et Short Peace ne semble destiné qu’aux fans de la culture niponne. Les doublages japonais sont excellent, et ne ratez pas le clip de fin.

Signalons toutefois qèu’il y a en tout 3 boss à combattre dans le jeu et qu’à chaque fois, il faut adopter une stratégie différente : échapper à des engrenages mortels en éliminant ses adversaires tout en escaladant une tour, détruire un dragon géant à la sauce shoot’em up ou combattre un catcheur mexicain version jeux des années 80. Ces combats sont eux aussi totalement décalés et indéniablement doté d’une sens artistique hors du commun. Mais le jeu se boucle quand même en moins d’1 heure.

Vous êtes prévenus : si vous êtes allergique au Pays du Soleil Levant, passez votre chemin. Sinon, gardez à l’esprit que ce n’est pas un jeu mais un exercice de style à la durée de vie éphémère. Il faut quand même remercier Bandai namco Games d’avoir pris le risque d’éditer cet ovni vidéoludique uniquement pour le plaisir d’une minorité de fans, car c’est un "jeu de niche". Mais sur le plan culturel, Short Peace Ranko Tsukigime’s Longest Day frappe fort et, espérons, ouvrira la voix à d’autres projets. Qu’il est bon, parfois, de faire autre chose que des jeux vidéo. Le grand public peut le bouder, les autres l’achèteront en essayant d’obtenir l’artbook collector de Micromania, qui est lui aussi une oeuvre d’art.

Retrouvez le test à cette adresse :

http://gamingway.fr/test-short-peace-ranko-tsukigimes-longest-day-ps3/