Une intervention critique dans le débat sur KOH LANTA et les « jeux » de téléréalité en général, trouvée dans un commentaire récent, évoque par erreur le mot « contrat » signé par les candidats. Allons voir de plus près la réalité.


D’abord, précision non négligeable : ne pas confondre « La 1ère chaîne de France » et « la production ».Si je ne me trompe pas, d’après le générique de l’émission, TF1 ne produit pas Koh Lanta. Elle diffuse un programme confié à une  société de production.C’est cette société qui sélectionne les candidats et monte l’émission. C’est donc cette dernière qui se lie et lie à elle les candidats. Les candidats, maintenant… Que savent vraiment les candidats qui se lancent dans les castings de KOH LANTA (puisque c’est de cette émission dont il s’agit)?La sélection dure plusieurs mois ; Elle est sévère. Il y a des dizaines de milliers de candidats. ENORME ! Il est vrai que le principe du jeu est tentant.Durant tous ces mois, les candidats sont en possession d’un unique document de référence : « CONDITION DE SELECTION DES PARTICIPANTS POUR « KOH LANTA » (Saison 2009).Que dit ce document que tout le monde peut consulter sur internet? Art 1 : « … jeu d’aventure au cours duquel 16 joueurs s’affrontent … », puis : « … la Société Organisatrice organise de la manière définie ci-après la sélection de 16 joueurs qui formeront cette équipe d’aventuriers. » Art 6 : « La sélection finale … tests notamment médicaux et psychologiques qui permettront de déterminer selon des critères propres à la Société Organisatrice, les 16 candidats qui participeront au Jeu … ». Donc, à trois reprises, il est bien dit : 16 candidats. Conclusion : pour le candidat faisant partie des vainqueurs des sélections, il ne peut y avoir aucun doute : il est dans les 16 ! Euréka ! D’ailleurs, tout au long des castings on le lui dit et redit ! Ca y est : le candidat est sélectionné. Il reçoit la bonne nouvelle. Il n’en revient pas ! On lui écrit  qu’il fait partie de l’équipe de Koh Lanta. Bien sûr, on lui fait signer quelque chose juste avant de partir et alors qu’il est déjà sélectionné. Il y a même urgence ! Ce « quelque chose » est déroulé sur pas moins de dix pages. Ce n’est pas un « contrat », il est appelé « règles de participation ». Le mot « contrat » est absent. Le candidat le lit. Il trouve cela normal. RAS. Il signe. Bien entendu, il n’a pas d’avocat ! Faut pas rêver ! D’ailleurs, il croit aux valeurs du jeu. C’est pour cela qu’il est candidat. Et c’est là que la production se joue de lui. Car, en fait, quelque part, bien enfoui dans un paragraphe au titre  incompréhensible de « Mécanique du jeu », se cache un « détail » : Le chiffre 16 est inscrit. Parfait, se dit le candidat. Pas de problème. Tout cela parait normal. Alors le candidat est en confiance. Mais la réalité est maligne : en fait, il est écrit dans l’article 4.2 : « 16 candidats environ « naufragés » dans un Site isolé, sans contact avec le monde extérieur, qui font l’apprentissage de la vie de Robinson Crusoé, pendant une durée d’environ 50 (cinquante) jours. » Vous avez dit piège ?Oh comme vous avez raison !L’affaire est menée par des professionnels !« 16 candidats environ » … comment savoir que cela signifie 18 et que sur place on en virera 2 avant de commencer le jeu ?Comment savoir que le « environ » ne se réfère pas aux remplaçants, comme cela a déjà été le cas (voir un candidat grenoblois rentré dans le jeu après les autres).Comment imaginer que la vie de Robinson Crusoé figurant dans la même phrase, peut se réduire à faire une course de commando, puis … bye-bye ? L’intervenant dont le commentaire comparait la situation des aventuriers à celle d’esclaves n’était-il pas dans la vérité ?  Philippe BARTHEROTTE, en stigmatisant le déroulement de « PEKIN EXPRESS » dans son livre « LA TENTATION D’UNE ILE » a, apparemment, aidé à une moralisation de ce programme Je mets ma main au feu, que, suite à mon action, les concepteurs de l’émission sauront faire évoluer leur émission vers plus de respect pour les candidats sélectionnés.  J B