De façon officielle, le Cameroun compte à ce jour près de 10 millions d’abonnés à la téléphonie mobile. Un secteur qui est géré actuellement par trois opérateurs : le français Orange, le sud – africain MTN et les camerounais CAMTEL. Cependant, malgré cette percée, le coût d’un appel au Cameroun reste l’un des plus élevé d’Afrique. Pour effectuer un appel au Cameroun, l’on devrait débourser par minute une somme variant entre 200 et 90 Francs Cfa, selon les opérateurs et la tarification choisie. Toute chose qui pèse énormément sur le camerounais moyen. Pour expliquer cet état de chose, ces opérateurs (MTN et Orange surtout) brandissent les énormes moyens qu’ils disent déployer sur le terrain comme investissement. Aussi, pour influencer les coûts actuels du téléphone mobile, les opérateurs du secteur ont généralement sollicité des facilités telles que la gestion de la fibre optique, dont l’exclusivité revient actuellement à la Cameroon Telecommunications (CAMTEL), qui facture son usage par les entreprises privées à des coûts jugés excessif par ces derniers. Devant tout ceci, le meilleur perdant reste le pauvre camerounais ; pourtant il existe bel et bien au Cameroun une agence de régulation des télécommunications (ART). À la question de savoir quelle est la position de cette dernière face à cette escroquerie du peuple camerounais, voici ce qu’a répondu en 2009 madame Marthe Michelle Essaka, chef de cellule de l’Analyse et de l’Evaluation économique à l’ART : « la marge de manœuvre de l’ART se limite à la tarification de l’interconnexion (passage d’un réseau à un autre). Actuellement, l’interconnexion constitue 19% du prix final d’un appel téléphonique. Ce qui réduit considérablement l’intervention de l’ART dans le processus de tarification de la communication au Cameroun » ; des explications qui sont loin de consoler le consommateur camerounais meurtri par cette filouterie bien organisée. Au mois de mai dernier, à l’occasion de la journée internationale des postes télécommunications, Jean pierre BIYITI BI ESSAM, ministre camerounais des postes télécommunications a réitéré aux différents opérateurs son vœu de voir baisser les coûts d’appels téléphoniques ; également, il a annoncé l’ouverture du marché à de nouveaux opérateurs ; toute chose qui pourra suscité la concurrence dans ce domaine qui semble un peu monopolisé par ces deux opérateurs privés. Vivement que cela soit vite fait, pour le bonheur du pauvre et impuissant consommateur camerounais.