L’affaire « TATI » Encore un sujet sur le hard discount du côté de Barbès ? L’histoire secrète de l’empire Ouaki qui fit le beau temps en sac rose Vichy que l’on essayait de cacher au regard des voisins.       

Pas du tout. Le fric ce jour n’est pas de rigueur. C’est d’un autre ravage, culturel ou social, comme vous voudrez, qu’il s’agit. L’intégrisme vient de couper la chique à Tati, Jacques, le cinéaste, l’artiste. M. Hulot.       

La Cinémathèque que préside M. Costa-Gavras a préparé une exposition en l’honneur de Tatischeff. Pour cet événement, une belle affiche, un catalogue. L’affiche est destinée à attirer l’œil des voyageurs du métro ou de la SNCF. C’est là que tout se gâte. Le choix s’est porté sur un extrait de « Mon Oncle » où J. Tati circule sur son Solex, pantalon trop court, imperméable à la Colombo et au bec sa pipe… Hérésie ! Iconoclasme ! Pourquoi diable ? La loi Evin ? Qui dit que « propagande ou publicité, directe ou indirecte, sont interdites ». On exigea donc, contre filtre et fumée de flouter, de masquer, d’éliminer cet objet magrittesque qui définissait l’artiste dans le souvenir de ses admirateurs. Quel enfant, quel adolescent qui ignore jusqu’au nom du père de « Trafic » ou « Jour de fête » pourrait y voir un encouragement à l’Amsterdamer ?        Macha Makeïeff commissaire s’étonne de cette censure « stalinienne » qui heureusement n’affecte pas le catalogue (40 €) D’autant que dans le film l’objet du délit n’est jamais allumé.        

La B. N. il y a peu gomma la cigarette de JP Sartre. Irrespirable écrivain.        

Passe que Lucky Luke mis entre les mains de la jeunesse déguste un brin d’herbe, poor lonesome cow boy, mais que dire de la Poste en 1996 qui élimina la clope de Malraux sur le timbre à partir de la photo de Freund. Maigret via Kremer devrait être interdit d’écran.               

De ces temps libres insouciants, il ne reste rien ou si peu. Tout n’est plus affaire que de règlement liberticide ; de bien-pensance étriquée.