Après l'iPod, la voiture "Nano"… Le phénomène Nano (le nom de cette nouvelle auto) est en marche. La citadine ultra low-cost est lancée aujourd’hui en grande pompe à Bombay pour la somme modique de 1500 €. L’arrivée de la citadine sur le vieux continent, d’ici 2011, s’annonce plus compliqué… Tour d'horizon…
Elle débarque en Inde avant, dans quelques années d'arriver en Europe. C'est ce lundi que le groupe indien Tata Motors lance à Bombay, en Inde, la voiture la moins chère du monde. Mini-automobile à bas coûts, la Tata Nano sera chez les concessionnaires en avril. Le prix de base se situera autour de 100 000 roupies (1500 euros). Mais ce prix pourrait très rapidement être revu à la hausse par le constructeur. Le modèle de base vendu à ce prix sera plutôt rustique : un moteur à deux cylindres, pas de vitres électriques, de direction assistée ou même d'air conditionné… Juste un essuie-glasse !
« La Nano cible tous les segments de la société, affirme un responsable de Sanya Automobiles qui s’apprête à commercialiser l'auto. Même les plus riches en veulent. Ils l’achètent pour leurs enfants, leurs employés… » Quant à Tata, il reconnaît que nombre de défis restent à relever. « L’un d’entre eux sera d’amener les gens à comprendre que la Nano n’est pas une Honda ni une Toyota. C’est une voiture à bas prix, elle ne présentera aucune lacune technique, mais elle n’aura pas certains raffinements », a-t-il déclaré au Times of India. Avec la Nano, il fallait s’attendre à faire face « à un énorme volume de production, sans précédent dans l’histoire de l’automobile indienne ». D’où, dit-il, « l’importance de rester vigilant sur le maintien de la qualité du produit dans la durée ».
En Europe, le créneau du low-cost est déjà bien fréquenté. Entre les petites voitures PSA, Chevrolet Matiz, Kia Picanto, etc. L’arrivée, à mettre encore au conditionnel, de la Nano ne serait donc pas vécue comme un bouleversement. « Les médias indiens, parlent du marché européen comme d’un bain de sang », précise Roudier. Les indiens sont donc conscients de la difficulté de s’imposer sur le vieux continent. « Le marché principal de la Nano reste l’Inde et les pays émergents »
Malgré son petit gabarit (3,10 m de long pour 1,5 m de large), la Nano peut accueillir quatre personnes à son bord. Elle dispose d’un petit moteur essence de 624 cm3 délivrant une puissance de 33 chevaux, soit 12 ch de moins que la Smart d’entrée de gamme. Le groupe envisage de lancer à peu près le même modèle en Europe d'ici trois ans. Cette Nano conçue pour répondre aux normes européennes, est plus grande que la Nano vendue en Inde (3,29 m x 1,58 m) et reçoit un moteur 3 cylindres, consommant 4,2 litres aux 100 km et rejetant 98 g de CO2/km. Son prix est déjà estimé à 5.000 euros pour le marché français.
TOUJOURS AUCUN CRASH TEST
Mais pour arriver en Europe, la Nano devra vraiment convaincra par la sécurité… Ce qui est loin d'être gagné… Pour l'heure et selon EuroNCAP, aucun crash test n'a été effectué sur la voiture. Certains observateurs doutent d'ailleurs de la capacité de cette voiture à les passer, malgré l'assurance du constructeur indien de mettre des équipements respectant les normes européennes en matière de sécurité. "C'est un kinder surprise avec un moteur de trottinette", plaisante Frédéric Fréry, professeur à l'ESCP-EAP. Et même si la Nano passe honorablement les tests, reste à Tata à convaincre les Européens.
L'implantation d'une usine de la Tata Nano a provoqué une controverse politique au Bengale Ouest, dans l'est de l'Inde, où des hommes politiques locaux s'opposent à la fourniture de terrains pour la construction de l'usine. L'année dernière, Tata Motors a déplacé son projet dans le Gujarat, dans l'ouest de l'Inde, pour réaliser une capacité de production annuelle de 50.000 à 60.000 unités en l'espace d'un an… Au lieu de 250.000 comme prévu initialement!