Proche-Orient: Critique rationelle des acteurs du conflit

Objectivement, qui peut accepter de voir ou seulement de savoir que parmis les peuples israéliens et palestiniens, les civils souffrent ? Personne. Peut-on mettre une valeur sur la souffrance des Israéliens ? Des Palestiniens ?  Pourquoi un corps palestinien fait-il s'enflammer le monde alors qu'un corps juif ne le fait pas forcément ? Quoi qu'il en soit ce n’est pas une raison pour éviter de répondre à une question cruciale : qui aura à en répondre ?

Les images ne mentent pas. Ce sont les commentaires qui mentent.

Missiles guidés au laser mais aveugles à la distinction entre combattants et civils, les bombes de l'Etat Hebreu ont transformé des écoles, des appartements et des casernes de police en visions d’horreur. Les secours et les proches dégagent des corps et des parties de corps ainsi que des survivants trop traumatisés pour parler. Le lendemain de Noël : au moins 50 cadets du hamas tués rien qu’au poste de police principal de Gaza. Lundi : des rapports, non-contestés par Israël, de bombes au phosphore utilisées sur des quartiers civils. Mardi : 40 enfants et professeurs trouvés morts dans les décombres d’une école. Et hier : des rapports concernant plus de 30 enfants tués dans une maison dans laquelle les troupes israéliennes les avaient déplacés pour leur propre sécurité.

Quelles que soient les affirmations d’Israël de n’avoir lancé que des frappes ciblant le Hamas, il n’a fait montre que de peu de préoccupations pour les civils pris entre deux feux à Gaza ces deux dernières semaines.

Pour autant tout cela n’est rien compareé aux crimes du Hamas. 

"Pendant que les gazaouis "meurent de faim", le Hamas importe des missiles sol-air et revend l'aide humanitaire aux plus démunis… Mais vraiment ! Qui sont ces êtres inhumains?" Ce n'est pas moi qui le dit, mais un membre d'une ONG présente à Gaza. Cette personne qui souhaite rester anonyme (elle craint pour sa vie) assistait aujourd'hui à des combats entre les forces israéliennes et le Hamas. Joint par téléphone, elle m'a confirmé les dires de l'armée israélienne; à savoir que le Hamas a tenté d'abattre un avion des forces de l'air israéliennes ce week-end, à l'aide d'un missile anti-aérien.Tsahal a déclaré que le groupe terroriste possède des missiles sol-air portables à l'épaule. 

Contrairement aux Forces de Défense d’Israël, les paramilitaires maîtres suprêmes de la bande de Gaza utilisent quotidiennement les civils comme moyen de protection sachant pertinemment que nombre d’entre eux seront sacrifiés lors des frappes aériennes israéliennes.

Contrairement aux Forces de Defense d’Israël, le Hamas vise déliberement les civils (israéliens) avec des roquettes. Au moins 70 de ces roquettes ont été lancées depuis Gaza sur Israël en Décembre. C’est cet acte criminel qui a déclenché la crise actuelle.C’est aussi simple et flagrant que l’histoire de la Terre Sainte est compliquée, et chaque fois que des combattants du Hamas rassemblent des Gazaouis révulsés en une masse pour former un bouclier humain, ils aggravent ce premier crime par la plus infâme des perfidies.

Israël incarne la révolte contre l’Holocauste et représente un obstacle permanent à ceux qui préféreraient oublier l’Histoire. C’est aussi un pays qui en 60 ans a justifié son accession a la souveraineté en défendant son existence contre ceux qui lui en déniaient le droit, tout en préservant sa démocratie même au prix de l’isolement diplomatique, et en construisant une économie jalousée dans tout le Moyen-Orient.

On ne peut vraiment pas dire la même chose du Hamas. Alors que le Fatah au moins parle le langage de la négociation, le Hamas rejette explicitement la solution du partage en deux États. Sa raison d’être est au premier chef de promouvoir une doctrine nihiliste de self-défense par la terreur dans le cadre d’un pan-islamisme illusoire sans la moindre once de tolérance pour les incroyants, sans parler d’un État Juif.

"Israël se rapproche de ses objectifs mais plus de patience et de détermination sont nécessaires pour y parvenir, afin de changer la situation en matière de sécurité dans le sud et pour que ses citoyens vivent en sécurité pendant longtemps", a déclaré Ehoud Olmert à l'ouverture du conseil des ministres ce matin. "Nous ne devons pas perdre au dernier moment ce qui a été achevé au prix d'un effort national sans précédent", a-t-il averti. Il a aussi accusé les Nations unies de parti pris à l'encontre d'Israël. "Nous n'avions pas nourri l'illusion que ce qui parait évident et naturel pour tout autre Etat de la planète (…) quand il s'agit de défendre ses citoyens, serait valable pour Israël", a-t-il affirmé.

Israël a un allie puissant dans les Etats-Unis. Ses contempteurs ont l’habitude de condamner cette alliance en tant qu’axe Juif aveugle aux réalités poignantes de Gaza et aux sacrifices nécessaires a la paix. Personne ne peut rester insensible à la souffrance dont témoigne le chirurgien norvégien qui adressa des sms a ses amis pour leurs dire "nous naviguons dans un flot de mort, de sang et d’amputations". Cependant, le meilleur moyen d’y mettre fin n’est pas d’abandonner Israël. C’est de défaire le Hamas. Tandis que Washington envisage une ouverture vers Téhéran, son refus de condamner Israël n’est pas de nature idéologique mais bien rationnelle. L’alternative aurait été d’entamer des négociations avec les Iraniens tout en les laissant continuer à menacer la sécurité d’Israël grâce à ses supplétifs à Gaza et aux roquettes qu’ils leur fournissent.

Le Vatican a sans équivoques manqué à ses devoirs en ne désavouant pas les remarques de son cardinal Renato Martino établissant un lien entre Gaza et un camp de concentration. Impossible de l’ignorer. Ceux qui se joindront a Annie Lennox [NDCID – ex-chanteuse du groupe Eurythmics] et Ken Livingstone [NDCID – dit aussi Ken le Rouge, précèdent maire de Londres] à Hyde Park demain afin de condamner ce qu’ils considèrent comme réponse disproportionnée d’Israël ne peuvent de la même manière ignorer que si Israël est en guerre, c’est le Hamas – une organisation non-étatique – qui a un besoin criant d’une telle réponse afin de justifier son existence auprès des palestiniens.

Israël vaut mieux que ses ennemis. C’est pourquoi le monde s’émeut quand des enfants et des civils meurent sous le feu de son artillerie.Les deux dernières semaines de combat auront abîmé l’image d’Israël au niveau international et auront radicalisé quelques palestiniens.Mais elles auront aussi envoyé un message essentiel : le Hamas n’est pas un partenaire de négociations, encore moins de paix. C’est l’amere leçon de cette guerre : on ne peut laisser le Hamas gagner.