DIMANCHE

Avez-vous connu ce temps, où le dimanche, on s’endimanchait ? On se faisait beau et on prenait garde de ne pas se salir. Pour la famille réunie, on préparait le meilleur des repas, et on sortait de la cave un bon vin. Les conversations allaient bon train et les rires éclataient. Parfois même, une nappe égayait la table et les beaux couverts trônaient dessus. Et bien-sûr, les assiettes du « service » étaient de mise. Parce que c’était dimanche ! Le dimanche n’était point un jour « ordinaire ». C’était un jour « pas comme les autres ». Un jour de fête. Certains croyaient et priaient, faisaient référence à la Résurrection. D’autres priaient juste pour que ce jour ne passe pas trop vite, et croyaient que le jour du Seigneur était juste un jour de repos. Les habitudes dominicales variaient, les convictions aussi, mais chacun s’accordait à faire du dimanche, un jour « à part ».

A présent, le dimanche, certains travaillent ou font faire leurs courses, d’autres ne s’habillent même plus, restent seuls chez eux, mangent une pizza dans un carton, et boivent un truc à bulles dans un verre en plastique. Il semblerait même que ceux qui avaient la foi l’aient un peu perdu. Ah, ben oui, tout fout le camp, décidément. Le mot « dimanche » ne déclenche plus le même sauvetage des apparences. S’appeler « dimanche », de nos jours, ne donne plus droit à un régime de faveur. Sauf si Noël tombe un dimanche. Ou si la communion de l’ainée se joue un dimanche. Ou si la fête de mère…  Alors, là, bien-sûr, on s’agite un peu et on ouvre les placards, on essaie, on s’admire, on tranche, on offre, on dépoussière même parfois les missels. Une fois par an, ce n’est pas trop fatiguant. Trêve de plaisanterie, nos dimanches d’antan ont perdu un peu de leur sens. Mais allez, l’essentiel, c’est qu’ils soient toujours sur nos calendriers. Et parce que je suis inspirée, je vous offre même un peu de poésie…

J’ai connu des dimanches, vernis noirs, robes blanches…Ou pattes d’éléphants. Ces dimanches d’antan, où je faisais toilette, parfois je les regrette…. On passe des dimanches à prendre une revanche, Pyjamas vieilles mules, à l’aise on déambule. Le dimanche à présent, on se veut négligent…