Grace de Monaco, le film d’Olivier Dahan

Le film d’olivier Dahan, Grace de Monaco, a reçu un " accueil glacial" lors de l’ouverture hier du soixante septième Festival de Cannes. Il s’en est toutefois fallu de peu pour que soit boycottée cette représentation sous les critiques de la famille Garimaldi, laquelle via un cinglant communiqué de presse l’a désavouée. Pourtant le scénario avait préalablement dû subir quelques retouches après avoir été porté à la connaissance du Palais ; ce long métrage, assimilé pour sa touche fantaisiste à un détournement de l’Histoire à des fins purement mercantiles, n’a pour le moins pas réussi à s’attirer la bénédiction de ces têtes couronnées.

Le réalisateur s’est ingénié à revendiquer, à qui veut encore l’entendre, son droit à mixer fiction et véridique, du moment que son film ne prétende pas au label historique. L’amour immodéré que doit manifestement vouer Olivier Dahan pour les vies princières, les contes de fées, est palpable tout au long du film : détrônant au passage Stéphane Bern, Frédéric Mitterand, le réalisateur en quête de magie a usé jusqu’à la corde des ingrédients de la recette miracle : une "glamourisation" à l’extrême !

1962 période charnière dans la vie de Grace. La princesse est dépaysée loin de chez elle dans son somptueux paradis à couper le souffle. Egérie de Hitchcock, la star est confrontée à un choix cornélien : entre sa carrière et les devoirs que lui confère son statut en cette période particulièrement cruciale que traverse Monaco. Les tensions sont extrêmes et la France menace d’annexer Monaco. La belle aura un rôle à jouer dans cet imbroglio politique où la soeur du prince Rainier complote en tant qu’espionne contre les intérêts de sa propre famille.

Un conte de fée où strass et paillettes à profusion ne sont pas gages de bonheur. Peurs, solitude, souffrances, frustrations, vulnérabilité font partie du quotidien de celle qui en définitive par un concours de circonstances finira par devenir son Altesse Sérénissime, la princesse Grace de Monaco. Son investissement dans des oeuvres caritatives lui servira quelque peu de soupape.

Quant au taciturne prince Rainier, il ne semble pas facile à vivre. Politicien peu futé, animé un temps par un sentiment anti-français, le prince Rainier a frisé le pire en allant jusqu’à gifler un diplomate. Un incident qui rappelle à s’y méprendre à celui qui, un peu plus d’un siècle plus tôt, avait servi de prétexte à la colonisation de l’Algérie par la France : l’inénarrable coup de chasse mouche administré à Pierre Deval, représentant de la nation française, par Hussein Dey le souverain de la régence d’Alger en 1827 .

Le film d’Olivier Dahan, malgré l’excellente Nicole Kidman sonne un peu le creux. Le culte des apparences y est poussé à l’extrême, jusqu’à la nausée.

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