Juliette Binoche et ses fausses notes dans la vie d’une autre…

 

Sylvie Testud a jeté son dévolu sur Juliette Binoche pour incarner Marie Speranski, l‘héroïne de son premier film, la vie d’une autre, adaptation du roman de Frédérique Deghelt. Une femme de quarante ans mariée, mère d’un petit garçon qui, un beau matin, se réveille avec un morceau de vie en moins, un morceau passé, sans crier gare, au fond des oubliettes.

En effet, Marie serait devenue amnésique selon les fameux dires d’un professionnel de la santé, suite à un trop plein de souffrance couplé d’une incapacité à gérer les affres auxquelles l‘exposait sa vie. Emportée par le tourbillon vertigineux de sa carrière, elle est passée à côté de tant de choses essentielles puis en définitive, son couple fait de deux solitudes, s’est brisé après avoir longtemps battu de l’aile.

C’est donc toute cette tranche tumultueuse de son existence qui se serait laissée confisquer par la souffrance, la privant de la moindre miette de souvenir datant de la période post-mariage, l’acculant ainsi à une profonde détresse. Sans rien révéler de son handicap, elle se livre à corps perdu à un combat titanesque pour zapper les misères du temps et tenter de reconquérir celui qu’elle avait tant aimé.

Malgré les prouesses auxquelles nous a habitués Juliette Binoche, quelques scènes du film peinent énormément à passer plus particulièrement celles supposées être légères comme celles humoristiques, censées contrebalancer la lourdeur du récit. Autant, l’actrice excelle dans l’art de faire passer les émotions, autant elle devient théâtrale dès lors qu’il s’agit d’embrasser le registre comique avec pour mission de nous entrainer dans un délire quelque peu exagéré.

Déception de ces séquences ponctuelles heureusement dissipée surtout dans la deuxième moitié du film qui nous renvoie à tant de questionnements sur la vie, la vulnérabilité, l’amour, la mort, l’égarement… Puis le film s’achève d’une manière infiniment touchante rompant enfin avec la posture glaciale qu’endosse tout au long du film Paul, le mari (Mathieu Kassovitz)…

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