Mohamed Merah, le tueur au scooter

 

Une histoire terrifiante qui ressemble à s’y méprendre et même en pire à celle décrite dans le film de Philippe Faucon, «la désintégration», où un jeune immigré mis au ban de la société en arrive à disjoncter en se livrant sans vergogne à la violence barbare après avoir subi un odieux lavage de cerveau habilement servi par des esprits pervers.

Mohamad Merah, «Un loup solitaire» formé en Afghanistan, au Pakistan. D’après les premiers éléments de l’enquête, il n’appartiendrait pas à un réseau et seul, juste armé de sa haine sordide, aurait réussi à semer la mort à Montauban, à l’école Ozar Hatorah de Toulouse ! 

Retranché dans sa salle de bain pendant d’interminables heures, imperturbable devant les rafales de tirs comme devant les détonations censées le faire réagir, les multiples tentatives de négociations sur son éventuelle reddition assorties de promesses avortées sont demeurées vaines…

Son appartement a finalement été pris d’assaut par les hommes du Raid qui, malgré toutes leurs précautions face à la dangerosité du forcené n’ont pas réussi à le capturer vivant. Muni de son arme, Mohamad Merah est parvenu à se défénestrer, y laissant sa vie sans plus jamais nous éclairer un peu plus sur les véritables tenants et aboutissants de ce cauchemardesque feulleton.

Mais d’où donc, à vingt-trois ans lui est venue cette horrible haine et comment a-t-il pu la contenir secrètement sans inquiéter la moindre âme dans son entourage ? Comment a-t-il pu perdre son humanité au point de se laisser vampiriser par des idées sataniques qui l’ont complètement déboussolé jusqu’à trouver même insatisfaisant le nombre d’abominations commises ?

Encore un gros pavé supplémentaire jeté dans les mares tourmentées de l’islam, du problème palestinien du fait d’une histoire de terroriste s’autoproclamant défenseur de ces causes !

La campagne électorale dite suspendue pendant cette période endeuillée a été l’occasion de rassembler dans la forme certains candidats à l’élection présidentielle, lors de la cérémonie présidée par Nicolas Sarkozy en hommage aux malheureux soldats abattus. Sauf que chasser le naturel ne suffit pas car il ne tarde pas à revenir au galop et nombreux parmi les prétendants à l’investiture suprême ne peuvent s’empêcher de récupérer à qui mieux mieux cette tragédie au profit de leurs ambitieux projets !

C’est malheureux à dire mais le président, principal bénéficiaire de ces odieux assassinats, ne répugne pas à saisir une opportunité, tombée à pic, en gravitant notamment autour de la phrase vide de sens venant d’un fou furieux :«mettre la France à genoux», comme pour mettre plus d’huile sur le feu. Et à Marine Le pen, François Coppé de remuer encore plus le couteau dans la plaie, y allant comme à leurs habitudes dans l’amalgame, la stigmatisation tordue. Le tueur au scooter n’est qu’un horrible produit généré par une société en dérive, un monde chaotique…