Réflexion sur la disparition de l’intérêt collectif dans nos sociétés.

 

Si notre imagination ne pouvait nous permettre de pouvoir illuminer notre esprit jusqu’à ce que l’on puisse matérialiser, à quoi servirait l’imagination ? Que comprendrions-nous de notre passage dans ce monde ? Et puis qu’attendrions-nous de notre propre existence. N’est ce pas dans le domaine de l’imaginaire que le monde dans lequel nous vivons s’est construit, N’est ce pas grâce a sa vision, que l’homme a évolué ? Dans quel état d’esprit était Gustave Eiffel quand il a élaboré le premier plan de son chef d’œuvre ? A quoi a put penser Lucie quand elle s’est mise debout ? L’homme découvre et se découvre s’adapte à son environnement, et bâtit par propre ambition pécuniaire ou tout simplement juste pour donner un sens a sa vie et à celle des autres ? La propre idée que l’on puisse se faire de cette question ne peut que nous empêcher de trouver un jour la quiétude ; en revanche se dire que rien ne vaut plus cher que le fait d’être vivant en vivant , peut nous permettre de vivre notre idéal sans avoir à se poser cette question. A chacun d’entre nous de se découvrir, de se construire son monde, dans.une pensée unique. L’individualisme n’est pas néfaste comme veulent-nous le faire penser certains. Ne regrettons pas son existence elle nous est sans aucun doute nécessaire. Sans lui comment se satisfaire d’un défi remporté ? Comment être fier de ce que l’on a réalisé de bien pour soi même mais surtout pour la communauté Rien n’est plus gratifiant que la propre image que l’on a de soi même, car parfois la reconnaissance n’est pas au rendez vous, il est donc légitime d’être fier de ce que l’on a fait dans sa vie. Soyons aussi toujours satisfait de l’amour que l’on a put donner et que l’on donne encore, surtout quand on se sent responsable du bonheur que l’on vit et aussi de celui que vit notre entourage grâce à nous, surtout lorsque l’on est convaincu d’avoir toujours fait les bons choix et parfois même à notre propre détriment. Malgré cela, tout le monde le sait que dans la plupart des cas l’objectif principal de toute élaboration de projet est qu’il soit rentable avant toute considération sociale. Aujourd’hui la majorité de nos concitoyens est fier d’un succès, quand elle lui permet de pouvoir consommer du luxe, et aussi quand elle lui permet de prétendre pouvoir fréquenter la haute société, d’approcher le pouvoir, quel qu’il soit. Si l’on étudie un peu les sondages d’aujourd’hui concernant les préoccupations essentielles des jeunes, on constate que dans le détail, la plupart d’entre eux estiment que le travail est l’une des conditions majeures pour être heureux. Cela veut dire que pour leur plus grande majorité, ils pensent que l’argent contribue au bonheur. Jusqu’ici tout parait logique.et la jeunesse de notre pays à bien les pieds sur terre. Ce qui est inquiétant, c’est qu’aujourd’hui, une proportion trop importante de cette population ne se nourrit que de virtuel, que d’informations diffusées en temps réel. La plupart des jeunes sont influencés par l’interprétation et l’analyse des événements nationaux et mondiaux qui se font dans les medias, sans avoir eut même le temps d’en discuter entre eux et surtout avec leurs parents. Leur parti pris sur n’importe quel sujet de société est donc figé, puisqu’il n’est ni discuté ni analysé dans l’enceinte familiale. .Le rôle des parents de ceux qui ne consomment que du virtuel est relégué au second plan, alors qu’ils devraient être le vecteur principal du jugement critique d’un enfant ou d’un adolescent. La famille a toujours et restera toujours l’endroit ou l’enfant et l’adolescent pourra se faire une idée objective de ce qu’est le bien et le mal et donc de se construire une identité et être capable de se faire sa propre idée sur le monde sans être influencé. Sa future confiance en lui ne peut venir que d’une transmission verticale, ce qui revient à dire parentale J’ai remarqué et observé que quand on les interroge sur leur vision de la société, ils ont l’esprit vif, leurs idées sont riches, ils ont conscience que le monde est en pleine mutation, qu’ils ont un rôle à jouer pour que l’humain soit au cœur de tout. Quand on les questionne sur leur avenir, ils savent bien ce qu’ils veulent, leur imagination est intacte. Paradoxalement, quand on discute avec eux sur les conséquences de la disparition de l’intérêt collectif, une majorité pense que les pouvoirs publics sont responsables, comme si, les politiques avaient la solution à tout. Posons-nous la question de savoir, par quel biais la majorité de la jeunesse peut aujourd’hui à ce point pensé que la solution n’est pas aussi dans leur main ? Comparativement a autrefois, pourquoi les bonnes influences disparaissent t’elles de jours en jours ? N’est-ce pas au sein de la famille que tout se joue ? La disparition de l’intérêt collectif ne fait et ne fera de nous que des êtres livrés à eux même, confrontés quotidiennement à la compétition, mais surtout à la peur. .Il ne faut donc pas s’étonner de voir les jeunes désenchanter.et de ce fait se réfugier dans l’alcool, la drogue, la violence, la dégradation, sans parler du manque de civisme, les dérives ne manquent pas. La force d’un pays, c’est sa jeunesse. Personne ne peut contredire cette position. Je viens d’évoquer l’impact négatif que représente la disparition de l’intérêt collectif sur la jeunesse mais elle en a aussi un sur les autres couches de la population, notamment sur les salariés de nos entreprises qui ressentent au quotidien la peur de perdre leur emploi si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Tous les secteurs d’activités sont touchés par ce phénomène, aucun n’est épargné. Les employeurs sont aussi concernés car ils n’ont malheureusement plus de marge de manœuvre assez importante pour pouvoir garantir un salaire à vie a une jeune recrue et encore moins à un sénior. C’est pour cette raison que les propositions de contrats précaires comme l’intérim et les cdd ont montés en flèche ces dernières années. Les personnes âgées sont elles aussi touchées, alors qu’elles sont les mieux placées pour transmettre les bonnes influences, la générosité, le civisme, la compassion, la gratitude, les valeurs familiales. On les a isolés dans des maisons de retraite, que j’appellerai des mouroirs. Dans un monde, ou la compétition restera au cœur de toute réussite de chacun de nous dans ce pays, il est nécessaire et urgent de prendre conscience que l’intérêt collectif doit trouver la première place et encore plus qu’avant. Si les mentalités n’évoluent pas dans ce sens, les fractures seront irréparables. Les pansements ne servent à rien, à long terme, ils se décollent. La gangrène est profonde, il faut l’extraire. Tout le monde a surement bien compris l’enjeu n’est pas de réparer, car ce ne serait que déplacer un peu le mal dans le temps. L’enjeu est de trouver des solutions pour que chacun de nos citoyens puisse avancer dans la vie en toute quiétude, en pouvant rester soit même, resté humain et non pas devenir un être tourné uniquement sur lui-même. Plus de 50% de la population ayant voté aux dernières élections présidentielles à bien compris ce qui vient d’être évoqué ci-dessus, ces électeurs ont voté pour un candidat qui a basé sa campagne sur le thème de la justice sociale. Ce qu’ils n’ont pas compris, c’est qu’aucun homme politique ne peut avoir la prétention de satisfaire chacun de nous, et encore moins quand il est à la tête de l’état. A mes yeux, un homme politique ne reste qu’un homme, toujours en sursis comme nous tous, c’est-à-dire jamais à l’abri, jamais sur de pouvoir rester droit dans ses bottes, surtout si la jeunesse lui tourne le dos. La crainte de notre devenir nous rend moins généreux et moins bon, la crainte de perdre tout bien matériel a envahit le cœur de tous nos concitoyens et même de ceux qui vivent au delà de nos frontières Qu’est ce qui pourrait nous ouvrir les yeux, nous faire prendre conscience que l’espèce humaine ne peut pas survivre si rien ne bouge ? Je ne suis certes pas le premier à me poser cette question et j’aurais plutôt tendance à penser à mon grand regret que personne n’a aujourd’hui trouvé la réponse. Ce que je voudrai dire pour finir, c’est qu’il faut à mon sens tenter de faire prendre conscience à la jeunesse, que même si elle n’est pas responsable aujourd’hui de la disparition de l’intérêt collectif, elle reste et restera dans les décennies à venir, responsable de ce qu’elle n’aura pas fait pour celui de la jeunesse de demain.