Silvio Berlusconi condamné à 4 ans de prison ferme : la fin d’une ère en Italie ?

Nouvelle condamnation pour Il Cavaliere. L’ex-président du Conseil italien s’est vu signifié une peine d’emprisonnement de 4 ans fermes, ainsi que de 5 ans d’interdiction d’exercice d’une fonction publique et 10 millions d’euros de dommages et intérêts. Une peine qui a été ramenée par la suite à un an d’incarcération, en vertu d’un décret de 2006 visant à réduire la surpopulation carcérale. Cette condamnation est l’épilogue d’un feuilleton judiciaire qui aura duré près de 10 ans, entravé notamment par une loi de 2006, instaurant l’immunité de M. Berlusconi, liée à sa charge de président du Conseil. La procédure concernait les accusations de fraude fiscale dans le cadre de la société d’Il Cavaliere, Mediaset, groupe de médias qui aurait contourné la législation dans le but de payer moins d’impôts au fisc italien. 

 

Bientôt, viendra s’ajouter à ce verdict ceux dans les différents procès intentés contre M. Berlusconi, notamment celui du Rubygate, le pseudonyme de cette prostituée de 17 ans à l’époque, Ruby, d’origine marocaine, qui fréquentait les soirées bunga-bunga du président du Conseil, dans sa villa de Arcore. 

 

Ce verdict, dans l’affaire Mediaset, a fait dire à l’homme aux 33 procès, que la justice italienne avait délivré un "verdict politique", montrant de la "barbarie". Il s’est dit la personne "la plus persécutée du monde". 

 

Un verdict qui a motivé un changement radical dans le discours d’Il Cavaliere. La semaine passée, il affirmait ne plus vouloir se présenter au poste de président du Conseil, ainsi qu’il laissait comprendre qu’il se retirait de la politique. Il en est même venu à soutenir le camp Monti, appelant l’ancien banquier de Goldman Sachs à se présenter aux élections d’avril 2013. Mais le verdict du tribunal de Milan semble avoir raisonné Silvio. Chasser le naturel et il revient au galop !

 

Il Cavaliere s’est donc livré samedi dernier, lors d’une conférence de presse, à une violente diatribe contre "le pouvoir des juges". Il ne souhaite tout d’un coup plus quitter le monde politique dans l’intention de réformer le système judiciaire. Il est vrai qu’on peut lui en accorder une certaine expérience, vu son temps passé à l’intérieur des tribunaux… Il s’est aussi montré très critique envers l’action menée par le gouvernement de technocrates, qualifiant sa politique de "dictée à 100% par l’hégémonie allemande", et affirmant que Mario Monti est le "chef du gouvernement de la récession". 

 

Bref, l’Italie n’est pas encore débarrassée de Silvio Berlusconi…