Le Kosovo s’est proclamé « indépendant, libre et souverain » déclenchant la colère de la Serbie

Comme prévu, le Kosovo a aujourd'hui proclamé son indépendance. C'est au cours d'une session plénière extraordinaire du Parlement de ce qui fut jusqu'alors une "province indépendantiste" que la déclaration a eu lieu : lue par le Premier ministre Hashim Thaçi, elle a été suivie de la victorieuse annonce du président du Parlement Jakup Krasniqi : "A partir de maintenant, le Kosovo a changé de position politique. Nous sommes désormais un Etat indépendant, libre et souverain".

Une exaltation collective a parcouru les rues de Pristina, pétards, klaxons, et cris de joie retentissaient parmi les Kosovars, brandissant drapeaux albanais et américains.

Rapidement, de nombreux pays ont commenté l'évènement :

Les Etats-Unis en ont "pris note" et appelé toutes les communautés de la province au calme, a annoncé le département d'Etat.

Rome a "pris acte", et a appelé à la modération.

La Russie a demandé à l'ONU et à l'Otan d'agir "sans délai" pour la faire annuler, selon le ministère russe des Affaires étrangères.

La France a souhaité "bonne chance au Kosovo", par la voix du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.

«La déclaration d'indépendance du Kosovo était attendue. La politique extérieure suisse devra tenir compte de ce fait», a indiqué le ministère suisse des Affaires étrangères.

Quant à la Serbie, elle a accusé les Etats-Unis et ses partisans européens : "Le président des Etats-Unis, qui est responsable de cette violence, de même que ses partisans européens, figureront dans l'Histoire de la Serbie en lettres noires", a clamé le Premier ministre, M. Kostunica : "Aujourd'hui 17 février l'Etat fantoche du Kosovo a été illégalement proclamé sur le territoire (de la Serbie) sous le contrôle de l'OTAN. Ce fut un acte de violence […] La politique destructrice, cruelle et immorale des Etats-Unis a conduit à cette illégalité sans précédent", ajoutant que Washington avait "humilié l'Union Européenne […] Les Etats-Unis ont mis la force au-dessus de la loi et ont montré qu'ils sont prêts à rompre avec les lois internationales dans leur propre intérêt […] Les Etats-Unis et l'UE seront responsables de tout ce qui va se passer et des conséquences à long terme […] La Serbie a refusé d'être humiliée et de céder à la force".

A travers le monde, émigrés kosovars et serbes ont manifesté isolément joie et colère.