la Grèce et l’Europe

Ce n’est pas parce qu’on habite loin de l’Europe que l’on ne doit pas s’intéresser à ce continent.

Vue depuis l’Amérique du Sud, l’Europe semble souffrir actuellement, sur le plan politique,  d’avoir trop grandi, puisque l’on ne gère pas une Europe composée de 27 pays membres, comme on gère un Europe  composée de 6 à 12 pays membres. Simple question de logique.

Qui plus est, plus l’Europe continuera de s’élargir, plus il existera des disparités entre les meilleurs éleves de la Communauté et les autres. Simple question de bon sens. 

Mais le problème, aujourd’hui, pour les membres qui ont adhéré à la monnaie unique, est qu’ils n’ont plus la possibilité de dévaluer une monnaie nationale qui n’existe plus, dévaluation qui, tout en étant bonne pour les débiteurs et mauvaise pour les créanciers, permettait jusque là au pays concerné de soulager son économie grâce à un rétablissement de la balance commerciale avec les autres pays.

Or une telle possiblité n’existe plus.

Dans le cas de la Grèce cependant, l’examen de cette balance montre que pour trois euros de marchandises et de services que le pays importe de l’étranger, il en exporte pour un euro. De plus, la part des exportations, dans le PIB du pays, représente à peine dix pour cent. Ce  n’est donc pas de ce côté là que la Grèce peut se tourner pour améliorer son sort.

 

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Sans le dire, la Grèce souffre, comme bon nombre d’autre pays, de la main mise des politiciens sur les richesses du pays, des politiciens qui, au lieu d’être de véritables entrepreneurs, autrement dit des producteurs de biens et de services, tirent un revenu considérable des prébendes et autres passe droits permettant aux entrepreneurs d’accéder au marché public, un marché contrôlé  par les mafias locales  en concertation avec des politiciens qui jouent le même jeu qu’elles.

S’ajoute à cela le fait que  quand la  Grèce fit sa demande d’adhésion à  l’Union Européenne et à l’euro, elle  présenta des chiffres surréalistes eu égard à la situation réelle qui était la sienne à cette époque.

Or  là est le fond de l’affaire : l’euro est devenu, pour la Grèce, une monnaie si chère, eu égard aux performances de ses entreprises, qu’elle n’a d’autres solutions que de miser sur la déflation salariale de ses travailleurs et sur une réduction drastique des dépenses publiques pour redresser ses comptes.

Et encore, dans la mesure où une grande partie de la production nationale est revendue sur le marché intérieur, une baisse des salaires et des autres revenus (retraites, etc) tirés des entreprises privées et de la fonciton publique, ne peut que diminer cette demande  et conduire à plus de chômage et à plus de misère parmi la population.

 

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Sachant cela, la seule façon, pour la Grèce, aujourd’hui, de s’en tirer correctement, est que les créanciers de la Grèce se remboursent en rachetant les entreprises grecques, non certes pour limoger leur personnel afin d’abaisser les coûts des produits exportés, mais pour vendre leur production sur le marché intérieur.

Seulement voilà, dans la mesure ou nombre des ces entreprises sont aujourd’hui aux mains des mafieux et des politiciens qui cherchent à conserver leur monopole,  les entrepreneurs étrangers n’auront quasiment jamais droit au chapitre.

Pour autant, ce n’est point par des cures d’austérité à n’en plus finir que les bailleurs de fonds de la Grèce parviendront à récupérer leur mise. Au lieu de cela, la Grèce va, à cause de ces cures, s’enfoncer dans la dépresssion et permettre à l’extrême droite ou à l’extrême gauche de prendre le pouvoir.

ET comme les partis extrémistes ne pourront pas redresser le pays, la Grèce, ou bien s’isolera dans la misère et le sous-développement, ou bien continuera de  coopérer avec l’étranger, ce qui ne chargera rien au fait que les  petits salariés et les autres "petits" du pays vivront plus en plus dans la précarité.

Et la même chose de valoir pour ceux des professeurs, instituteurs, médecins, infirmiers ou infirmières) qui auront perdu leur emploi en raison des coupes drastiques dans les budgets qui les entretenaient jusque là.

 

Claude Gétaz