Voyage du pape François en Terre sainte

 

François sera le quatrième pape à se rendre en Terre sainte du 24 au 26 mai. Accompagné du patriarche Bartholomée, le pape reprendra le flambeau de Paul VI qui cinquante ans plus tôt, avait accompli ce même pèlerinage aux côtés du dignitaire Athénagoras, symbole de rapprochement entre catholiques et orthodoxes. Un bref voyage qui le mènera de Amman à Bethléem pour finir en beauté à Jérusalem. A l’heure où la revendication de l’identité juive de l’Etat hébreu, en perpétuelle expansion, continue de susciter polémique, le retour aux sources du pape ne se fera pas à l’abri de remous. 

Par ailleurs le patriarche Béchara Raï n’a pas été épargné pour des motifs de toute autre nature ; sans faire partie de la délégation officielle censée accompagner le souverain pontife, il a quand même pris l’initiative d’y prendre part au grand dam de certains dans ce Liban où le religieux et le politique ne font qu’un. Excédé d’être critiqué par une frange des Libanais pour sa participation à cette visite pastorale, Raï a fendu l’armure troquant son habituelle "zénitude" contre une colère intempestive ; et de souligner que l’occasion de rappeler à ceux qui l’auraient oublié l’arabité de cette terre ne se refusait pas. N’en déplaise aux phéniciens !  

Il ne fait de doutes à personne que ce retour en grande pompe du pape en Terre Sainte n’est particulièrement  pas du goût de ces juifs qui se réclament de la mouvance"du prix à payer". "Jérusalem unifiée, indivisible, pour des frontières défendables", un slogan qui pour un peu, ferait l’unanimité auprès des Israéliens, sondages à l’appui. 

A l’approche de la date fatidique, les partisans du règne sans partage sont à l’oeuvre, faisant monter en crescendo les tensions ; malgré une "overdose" de sécurité, des actes de profanation des lieux de culte chrétiens et musulmans, synonymes d’idôlatrie, se sont multipliés ; les auteurs de ces délits se sont faits gentiment remonter les bretelles sans pour autant faire l’objet d’arrestation, à la déception du patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal. A défaut de les mettre hors d’état de nuire bien que les compétences des autorités israéliennes  en la matière ne soient plus à prouver, on a curieusement opté pour la facilité  : retirer le grand portrait d’accueil du pape François que venait d’arborer la vieille ville pour s’apprêter à la célébration de la grand-messe à la basilique du Saint-Sépulcre, entre autres. 

Un signal fort que ce geste du pape venu délivrer un message de paix dans ce monde en ébullition. Faisant de l’oecuménisme son cheval de bataille, le pape devra aussi jouer la carte du dialogue avec Tous ; au programme, mosquée, mémorial de Yad Vashem, etc. Seuls les Palestiniens de Gaza, en particulier les chrétiens, seront les  laissés pour compte dans cette histoire ; l’archevêque Théodose de Sébaste pour lequel "Gaza incarne le Yad Vashem" des Palestiniens déplore cette organisation ; sa requête auprès du Vatican a échoué. Dieu sait pourtant qu’une charité bien ordonnée commence par soi-même. 

Un voyage lisse sur fond de rencontres politiquement correctes dans l’ambitieux but d’inverser le cours de l’histoire à l’heure où sonne le glas des pourparlers de paix." Pour une paix juste et durable". Cependant l’humanité étant ce qu’elle est, tout laisse à penser que le scénario à venir a de fortes chances de n’être qu’une réédition de la séquence Jésus face à Ponce Pilate avant de gravir le périlleux mont Golgotha. A moins d’un miracle. 

http://www.israelshamir.net/French/pape.htm 

http://www.lepoint.fr/monde/israel-s-inquiete-des-actes-antichretiens-avant-la-venue-du-pape-11-05-2014-1821343_24.php

http://www.rfi.fr/moyen-orient/20140512-israel-chretiens-extremistes-juifs-prient-contre-le-pape-francois/