Affrontements sur la panaméricaine

Comme nous vous l'expliquions dans un précédent article (Le frère d'un chef indien tué par les Aigles noirs) des manifestants issus des communautés indiennes de Colombie bloquent la panaméricaine depuis une semaine, paralysant ainsi toute une région. Dans cette épreuve de force, les Autochtones souhaitent trouver un accord avec le gouvernement pour un ensemble de revendications légitimes (accord de défense, rétrocession de territoires, …)

Hélas, ces manifestations ont rapidement dégénéré, les Indiens se regroupant sur la panaméricaine, détruisant les lampadaires, abattant des arbres sur la chaussée, démolissant les postes téléphoniques de secours, etc. Lorsque les forces de police voulurent dégager l'autoroute, les manifestants les ont attaqués avec des bâtons, des machettes, des lance-roquettes artisanaux, transformant rapidement les lieux en champ de bataille.

Faisant suite à la promesse du gouvernement de négocier avec les représentants indiens, un calme tendu s'est malgré tout installé en milieu de semaine.

Mais ce vendredi, de nouvelles tribus indiennes venant d'autres régions du pays se sont jointes aux manifestants, et la situation a de nouveau dégénéré. Ce serait maintenant les représentants de sept tribus indiennes qui occuperaient les lieux, et les accrochages entre policiers et manifestants sont particulièrement violents, on dénombre déjà deux morts et soixante-dix blessés.

Mais une information circule concernant la possible présence de provocateurs des FARC parmi les manifestants, et ce serait ces guérilléros qui auraient échauffé les esprits des Indiens, amorçant les affrontements avec les forces de l'ordre. Six personnes auraient déjà été arrêtées, il semblerait se confirmer qu'elles sont membres du sixième front des Forces armées révolutionnaire de Colombie.

D'un autre côté, trois étrangers auraient été arrêtés et immédiatement expulsés de Colombie, il s'agirait d'un Allemand et de deux citoyens français.

Selon certaines informations qui proviendraient du consulat de France, nos deux compatriotes seraient les représentants du collectif d'ONG européennes "Réseau de fraternité et de solidarité avec la Colombie" et seraient entré en Colombie avec des visas de tourisme, ce qui leur interdisait forcément de s'impliquer dans des activités politiques ou de participer à toute action mettant en danger la sécurité de l'État.

On sait les autorités colombiennes plutôt méfiantes à l'égard des ONG étrangères, celles-ci soutenant trop souvent les actions des FARC. Ce fut notamment le cas durant toute la longue captivité d'Ingrid Betancourt, les ONG préférant rendre le gouvernement colombien responsable de la détention de la Franco-Colombienne plutôt que le groupe terroriste qui l'avait séquestrée.

Je vous livre ces informations au conditionnel, la situation est encore trop confuse, et les communiqués de presse sont souvent contradictoires selon les sources. Les médias sembleraient cependant s'être mis d'accord sur les faits que je viens de vous relater.