Israël intensifie son offensive contre Gaza !

 Ghettoïsé comme il l’est, le Hamas a rejeté le cessez le feu proposé le 14 juillet par l’Egypte sans concertation préalable et en plus sans la moindre contre-partie. Faisant l’impasse sur certaines de ses priorités comme la libération des prisonniers échangés contre Shalit et réemprisonnés suite au mystérieux enlèvement des trois israéliens, responsable de l’escalade en cours, le Hamas a quand même posé une condition : déverrouillage de quelques frontières gazaouies sous blocus israélien, dont celle de Rafah, pour rendre plus respirable cette insupportable "prison à ciel ouvert" ! 

Sous prétexte d’éviter un trafic d’armes, Israël inflige un calvaire insoutenable  bouchant toutes les issues de l’enclave qu’elles soient aériennes, maritimes ou terrestres. Méthodes brutales si chères à Israël que celles subsidiaires basées sur les contrôles aux points de passage sous une égide de confiance sont systématiquement rejetées. 

En raison du refus du Hamas d’accepter la proposition concoctée par l’hostile Egypte de Sissi, l’Etat hébreu a jugé important d’aller au-delà de l’opération Bordure protectrice en cours depuis dix jours et au bilan déjà dramatique. L’armée a reçu l’ordre jeudi de lancer une offensive terrestre contre Gaza avec pour objectif de "porter atteinte aux infrastructure du Hamas et de garantir la sécurité pour les citoyens d’Israël". Au menu de la guerre qui fait rage à Gaza: bombardements tous azimuts, canicule, coupure d’électricité, morts… Le bilan continue de s’alourdir.  Les chiens aboient et la caravane passe mais jusqu’à quand ? 

Si l’on s’en tient à l’analyse de nombreux experts, les mobiles du  carnage en cours ont de quoi inquiéter : l’objectif principal d’Israël est de torpiller la réconciliation signée en grande pompe entre le Fatah et le Hamas, le 2 juin 2014  et pour cause : le gouvernement d’Union nationale qui devait voir le jour en s’articulant sur des assises solides, élections législatives, présidentielles, ouvrait grand la voie à une solution politique au vieux conflit, avec à terme un Etat palestinien viable aux côtés de celui hébreu : tout ce qu’exècre Israël, son choix immuable étant le maintien du statut-quo et mort à quiconque ose déstabiliser cet ordre ! 

Comme le fait remarquer Jean-Paul Chagnollaud, la majorité des collaborateurs de Bibi étaient de fervents détracteurs d’Oslo ; c’est dire ce qui les anime à l’heure actuelle. Rajouter à ce noeud gordien, la convoitise qu’exercent sur Israël les réserves énergétiques du Bassin Levant dont celles palestiniennes. Avec de telles visées,  le jeu en vaut bien  la chandelle, s’imagine Netanyahu. Et dire que selon le vocable de certains responsables politiques et pas des moindres, il est question du droit d’Israël à l’auto-défense ; surtout par ces temps où s’est accrue la menace jihadiste avec le calife à la Rolex . Le hasard et la politique font bien les choses. 

Se contenter de ce cycle infernal à  humilier, massacrer une population prise en otage pour régler un conflit ne peut venir que d’un "peuple sûr de lui et dominateur".