The Spirit : Une belle bouse en noir et blanc

 Attention, cachez vos yeux, je m’apprête à "dézinguer" un film qui, pourtant, avait toutes les conditions initiales pour être une réussite, je veux parler de The Spirit. Il y a quelques jours, j’avais rédigé un article faisant l’apologie de Sin City, un chef-d’œuvre cinématographique adapté de l’œuvre de Frank Miller. Cette fois-ci, nous retrouvons ce fameux Frank Miller, auteur de bande-dessinée légendaire à qui l’on doit notamment The Dark knight, sur le poste de réalisateur.

Sans doute le triomphe de Sin city au cinéma a-t-il du donner des ailes à cet artiste qui a certainement voulu, non content d’avoir vu coup sur coup deux de ses œuvres les plus connus connaître un fulgurant succès (Sin city et 300), prouver qu’il pouvait être également un remarquable réalisateur. On est hélas ici très très loin du compte.

The Spirit raconte l’histoire de Denny Colt, un ancien policier revenu d’entre les morts et qui officie désormais sous le masque de The Spirit en combattant le crime dans sa ville de Central city. Il est confronté durant sa quête de justice à un dangereux tueur, Octopus, qui recherche les secrets de l’immortalité.

Comment pourrais-je qualifier ce film après l’avoir visionné ? Lamentable ! Nul ! Sans intérêt ! Frank Miller est un artiste de génie mais un piètre réalisateur. L’impression qui se dégage de The Spirit est son obsession pour la forme sans avoir pris la peine de construire une histoire autour. Visuellement, The Spirit n’est qu’un copié-collé de Sin City, reprenant la plupart de ses codes (noir et blanc, incursion de certaines couleurs par-ci, par-ça). Hormis cet aspect esthétique, rien n’est à sauver de l’histoire et encore moins de ce récit complètement décousu où les acteurs surnagent complètement. Samuel L. Jackson, que j’adore pourtant, en fait des tonnes, au même titre que Scarlett Johansson.

Adapté d’un vieux comic, The Spirit constituait un matériel d’origine qui, entre d’autres mains, aurait pu donner un bon film.

En visionnant The Spirit, nous sommes face à un insupportable nanar qui nous laisse échapper, par moment, des sourires complètement pas intentionnels. Les dialogues sont absolument navrants, sans profondeur et le tout est plombé encore plus par une voix off qui finit par nous gonfler au bout de dix minutes et qui, pourtant, est omniprésente tout au long du long-métrage.

Vous l’aurez compris, si vous ne savez que faire de votre samedi soir, faites autre chose que regarder The Spirit. Sans doute Frank Miller a-t-il pu penser qu’un beau dessinateur pouvait logiquement être un bon réalisateur. Il commet là une tragique erreur de jugement et ce regrettable essai constituera une tâche noire dans son CV qui, jusqu’à présent, ne comptait que des chefs-d’œuvre d’envergure.

Sin city avait su utiliser une technique graphique totalement révolutionnaire et qui avait suscité un vif émoi. En réutilisant de manière fainéante les mêmes recettes sans aucune originalité, Frank Miller s’est fourvoyé de belle manière.

Souhaitons que Sin city 2 et la suite de 300 sauront redonner de la brillance à l’image de ce monstre sacré.