Israël, Palestine : fin des négociations de paix ?

 Il s’est avéré qu’à chaque reprise des pourparlers de paix, les déconvenues faisaient couler bien plus d’encre que les avancées ; ceux en cours ne font pas l’exception. Après la riposte palestinienne qui a fait suite à la volte face d’Israël par rapport à la libération du dernier contingent de prisonniers, le ping pong s’est poursuivi. 

L’annonce de la réconciliation entre l’Autorité palestinienne et le Hamas a indigné l’Etat hébreu au plus haut point. En conséquence, le gouvernement de Netanyahu s’est emparé illico de ce prétexte pour renforcer son arsenal punitif à l’encontre de l’Autorité palestinienne, avant de mettre fin aux négociations. "Un pacte qui tue la paix" s’est justifié Netanyahu dépité devant l’arrogance de l’Autorité palestinienne qui ose les bouchées doubles : à la fois "la paix avec Israël et un pacte avec le Hamas" ! Même son de cloche outre Atlantique où l’on s’emploie assidûment, ces derniers temps, à brandir tous azimuts les menaces de sanctions qui font mal ! 

Critiqués de tous temps pour leurs divisions internes, pour autant la moindre tentative de réconciliation entre les deux branches, Fatah et Hamas ne semble pas réjouir grand monde, en particulier les auteurs desdites négociations de paix ! Dans le cadre de cette réconciliation, la réunion de la direction de l’OLP sous l’égide de Mahmoud Abbas s’est pourtant déroulée sous le signe de l’ouverture :  l’accent a été mis sur la nécessité pour le Hamas de rompre avec le radicalisme de son mode de fonctionnement ; l’attachement à la reconnaissance d’Israël et au respect des engagements internationaux. A l’avenir, seul l’OLP représentative des Palestiniens sera habilitée à participer aux négociations de paix…

Toute une série de signaux positifs  attestant pour le moins de la volonté flagrante des responsables palestiniens des deux bords d’en découdre avec ce conflit n’ont pas réussi à infléchir la posture inquisitrice de Bibi. En cette journée de commémoration de la Shoah, Mahmoud Abbas s’est exprimé avec ferveur sur cet abominable crime contre l’humanité ; l’occasion de lancer un appel au gouvernement israélien afin d’oeuvrer en faveur d’une "paix juste" : "deux Etats cohabitant côte à côte dans la paix et la sécurité". 

Les Palestiniens n’en sont pas à leur première tentative de réconciliation et celle-ci a malheureusement de fortes chances de connaître le destin de celles qui l’ont précédée. La logique veut que les choses se fassent par étapes. La réconciliation entre ces frères ennemis, prélude à toute paix durable avec Israël continue bizarrement d’être boycottée au motif que les anciennes méthodes hamassiennes comme tant d’autres d’ailleurs n’étaient pas catholiques. Entre fatwas et canonisations, il y a aussi du monde en perpétuelle évolution, ici-bas. 

Il est grand temps "d’apprendre à vivre ensemble, pas nécessairement comme des frères sinon on va tous mourir comme des idiots".