Editorial – Les écologistes au gouvernement une épine dans le pied

que tout pousse à retirer.

 

 

Les écologistes ont toujours été un apport en voix pour le PS, qui n’a jamais pu satisfaire leurs exigences, faute de moyens financiers. L’écologie coûte cher en investissements ! Si, une fois sur les 35 heures, mais c’était Martine Aubry au ministère du travail, qui s’est laisser emporter par les écologistes sur le partage du travail pour réduire le chômage, on a vu ce qu’il en est advenu. Vouloir être trop en avance sur son temps, conduit à l’échec, s’il n’ y pas continuité politique. Loin de moi de penser que ce qu’ils demandèrent comme avancée sociale n’était pas sans fondement mais ils se heurtèrent au patronat qui, dans ce domaine, est maitre du jeu. Loin de moi, aussi, de penser que les avancées technologiques ne sont pas utiles, diversifier nos sources d’énergie par l’abandon progressif de l’énergie fossile et du nucléaire, ne soit pas impératif, mais sur le gaz de schiste leur position de refuser toute étude de fond apparait trop dogmatique pour être raisonnable.

La confirmation par le président de ne pas engager, pendant son quinquennat l’exploitation du gaz de schiste, même pour faire une étude prospective est une erreur.

L’affrontement socialo-écolo, en dehors de quelques points d’accord électoral, est donc inévitable par la discontinuité entre la politique de François Hollande, et les exigences écologiques qui apparaissent. François Hollande pas plus que Nicolas Sarkozy d’ailleurs ne voient l’écologie que comme un domaine connexe eu égard au chômage et à la productivité de nos entreprises. Alors chacun fait contre mauvaise fortune bon cœur, les écologistes reçoivent des ministères qui, sans le PS, ils ne pourraient obtenir. Quant-on n’a pas l’envergure d’un très grand parti, il faut être modeste.

L’affaire Delfine Batho ancienne ministre de l’écologie, mais socialiste, ce qui peut tromper quant on analyse son agissement avec celui des écologistes. D’aucuns vont jusqu’à prétendre qu’elle n’aurait aucune difficulté à faire partie d’EELV. D’ailleurs, ne sont-ils pas les seuls à avoir manifesté leur mécontentement lorsqu’elle fut démissionnée ? La réunion des ténors écolos à grand bruit médiatique dans le bureau de Cécile Dufflot accoucha d’un pschitt ! Personne, ainsi que dans les médias n’évoquèrent le fait qu’elle n’ait pas, rencontré le ministre du budget et le premier ministre pour présenter ses arguments avant de faire ce coup politique sur RTL qualifiant «mauvais le budget pour 2014», et «l’écologie est-elle bien une priorité ?». Matignon tomba des nues, on comprit d’autant moins qu’elle n’a jamais défendu son budget en remontant à l’arbitrage, déclara un collaborateur du premier ministre. Contrairement à d’autres ministres, «elle n’est pas venue rue de Varennes négocier une rallonge alors que son ministère connaît la plus forte baisse, –7%», compensée, d’ailleurs selon Matignon par les rentrées sur la future écotaxe poids lourds et les investissements d’avenir du plan Gallois, ce qui ramenait à – 3 %. Mais personne n’en parle sauf Rue 89.

Cette méthode est d’une parfaite hypocrisie n’ayant d’autres buts que de se faire mousser. D’ailleurs, elle savait qu’attaquer le budget, acte majeur d’une politique, c’est tout remettre en cause, donc ses pleurs sont pour ceux qui ne cherche pas à comprendre et pour l’opposition un sujet à la mesure de son désarroi. Finalement, elle voulait faire un coup politique pour se mettre en valeur, n’ayant que cette façon d’agir pour masquer le creux de son action.

Mais, ce n’est pas la première fois qu’elle agit de la sorte, on sait bien qu’entre Ségolène Royal et Dephine Batho le courant ne passe plus. On sait que Ségolène Royal abandonna sa 2ème circonscription des Deux- Sèvres en 2007 au profit de Delfine Batho qui devint députée. En 2011 elle décida de soutenir Ségolène Royal à la primaire socialiste par fidélité, mais eu égard à son échec cuisant, elle lui tourna les talons. Ségolène continuant à organiser des réunions politiques avec ses proches amis, la mit au parfum, «il faut rester groupés, si tu sors du groupe, tu deviens vulnérable !», peine perdue, et Delfine Batho n’écouta pas cet avertissement. Elle joua perso, se retrouve donc seule, et elle le paie, personne ne regrettera sa mise à l’écart.

Dans sa conférence de presse le mercredi 4 juillet à l’Assemblée nationale, Delphine Batho dénonça le tournant de la rigueur, «le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l’extrême droite dans notre pays»,

Pour les écologistes, se pose la question de rester au gouvernement si le pacte écologique n’aurait pas le financement comme ils l’espèrent, et si François Hollande maintiendra ses engagements. Et là, il est à redouter qu’il ne fera pas plus que ce qu’il avait accepté, forcé par le pacte entre Martine Aubry et les Verts élaboré dans son dos lors que la primaire socialiste. On sait qu’il s’est engagé à réduire à 50 % l’électricité nucléaire d’ici 2025 et à fermer la centrale de Fessenheim en 2016 ! Mais c’était avant ou il fallait des appuis en voix pour emporter l’élection présidentielle. Depuis tout a changé la rigueur aidant, les caisses vides, l’enthousiasme n’y est plus et comme les écologistes ne sont pas aussi ductiles que les socialistes, il est à craindre que les ministres écologistes quittent le gouvernement.

Il faut comprendre aussi qu’ils y mettent de la bonne volonté avec le problème de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou des écolos bohémiens campent dans la boue, infligeant à Jean-Marc Ayrault ancien président de Nantes Métropole et soutien au projet, un camouflet. C’est dire s’ils sont aimés. C’est tout un contexte d’autant plus qu’ils se sont présentés comme une force d’opposition aux élections partielles, et qu’ils votent contre les projets socialistes au sénat et à l’assemblée.

C’est finalement toute la gauche avec ses contradictions qui apparait au travers des écologistes, incapables d’obtenir une majorité à eux seuls les socialistes sont contraints à des compromis qui depuis toujours font le jeu de la droite.

La seule possibilité d’un gouvernement de gauche ne repose que sur des alliances bien plus encombrantes que celles entre l’UMP avec les partis du centre. Le manque de franchise entre les composantes politiques de gauche au gouvernement socialiste fait qu’il y a un climat flou qui s’instaure, et pas seulement entre les écologistes.

Au sein même du PS, les contradictions sont nombreuses, mais une unité de façade s’instaure. On connait bien la rivalité et les accrochages entre Montebourg et Jean-Marc Ayrault, on sait aussi qu’aucune sanction contre lui ne fut prononcée, mais, le problème est-il le même ? L’affaire Mittal pour laquelle, il réclamait une nationalisation partielle soutenue par la gauche et l’extrême gauche est caractéristique de l’amalgame qui est fait. Comment des hommes politiques prétendant être responsables peuvent ne pas comprendre que lorsqu’un industriel de l’importance de Lakshmi Mittal abandonne une activité c’est qu’elle n’a plus d’avenir. Jamais un grand industriel ne néglige un secteur potentiellement porteur si celui-ci lui ferait gagner de l’argent.

Donc, ce n’est pas comparable avec la mise en cause d’un budget, ce n’est qu’une position politique normale entre deux ministres, le tord c’est qu’elle s’exprima au grand jour au moment ou François Hollande commençait à entrer dans ses habits de président.