Euro 2016 et les Bleus

Pour ne pas passer à côté d’un événement festif de cette ampleur, certains incultes ont dû se refamiliariser avec le jargon footballistique, de l’appel croisé au coup franc en passant par le penalty sans oublier « la panenka synonyme de talent pur  » pour François Hollande : « les mous peuvent surprendre, ou encore atteindre la perfection, la subtilité, l’élégance » !

Même si les « pointilleux » trouveront toujours à redire, les Bleus virevoltants ont assuré jusqu’à la dernière marche. Euphoriques de se retrouver en finale face à une équipe ne faisant pas le poids, les Bleus se sont sans doute un peu laissés « endormir inconsciemment », (comme dirait Ribéry). A l’inverse, moins bien lotis de par leur palmarès et comme lobotomisés suite à la sortie de leur attaquant phare, les Portugais ont redoublé d’agressivité sous les gesticulations galvanisantes de leurs coachs.

Jouer le tout pour le tout dans un sursaut, dans l’espoir de marquer un but in extremis pendant la prolongation, stratégie des Bleus mise à mal par de coriaces adversaires à court d’idées, au jeu insipide. Déjouant tous les pronostics des pro, « la routourne » a tourné pour les Portugais coupant au passage l’herbe sous les pieds de ceux qui s’apprêtaient à récolter les dividendes de ce qui n’est qu’un jeu. Si les performances sont nécessaires, elles ne sont pas forcément suffisantes pour décrocher le trophée, la chance ayant son mot à dire, la preuve !

Rien de grave se dit tout mauvais perdant, ce n’est qu’un au revoir et sans doute, ces deux équipes se reverront-elles pour rendre à César ce qui est à César… En définitive l’équipe de Didier Deschamps en ressort pas trop mal en point : d’après l’UEFA, Griezmann est élu meilleur buteur de l’Euro 2016 talonné presque par Olivier Giroud et Dimitri Payet. De quoi pousser un cocorico pour ces porteurs de maillots estampillés du coq !

Si la « plèbe » ne trouvait pas son compte dans ces matchs hauts en couleurs animés par des joueurs attachants de Sissoko, à Grizou, ils ne se laisseraient pas enfumer par le pouvoir magique du ballon rond, reléguant aux oubliettes la corruption consubstantielle au foot. Après cette parenthèse enchantée, il est temps pour ceux qui culpabilisent de se laisser griser par un jeu banal de revenir sur terre pour composer avec le Brexit, le terrorisme, la misère ambiante et tout ce qui va avec…