Attentat au Caire, une touriste française tuée et 16 blessés.

 

 

Une touriste française a été tuée et 16 personnes ont été blessées dimanche soir, selon la police, dans un attentat près d'un café en bordure du souk Khan el-Khalili, au coeur du Caire historique, dans la première attaque contre des Occidentaux en Egypte depuis 2006.

"C'était un engin explosif, peut-être une grenade à main, apparement jeté d'un toit vers une zone de cafés", a déclaré à l'AFP un responsable de la police, alors que les abords du quartier ont été bouclés par les forces de sécurité.

Parmi les blessés, figurent neuf touristes français, dont un dans un état critique, ainsi qu'un Allemand, trois Saoudiens et trois Egyptiens, a indiqué à la télévision le ministre de la Santé, Hatem al-Gabali. La plupart des blessés sont légèrement atteints.

La touriste française est décédée à l'hopital, a indiqué une source policière. Le décès de cette touriste n'a pas été confirmé de source consulaire française.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu'un ressortissant français était mort et que huit autres avaient été blessés dans l'attentat.

"Deux engins explosifs ont été lancés du haut d'un immeuble surplombant une rue pleine de cafés et de restaurants" en bordure de Khan al-Khalili, face à grande mosquée al-Hussein, ont raconté des témoins à l'AFP.

Une source policière a confirmé cette version, indiquant que le second engin avait été désarmorcé par des artificiers. Les forces de sécurité ont établi des cordons de sécurité, empêchant tout accès au lieu de l'attentat.

Le bazar de Khan al-Khalili, où convergent chaque jour des milliers de touristes, avait déjà été le théâtre d'un attentat en avril 2005. Deux touristes français et un Américain y avaient été tués dans un attentat suicide.

Il s'agit de la première attaque contre des touristes en Egypte depuis le triple attentat qui avait frappé la station balnéaire de Dahab, dans la péninsule du Sinaï, en avril 2006, dans lequel 20 personnes, dont six ressortissants étrangers, avaient été tués, en plus des trois kamikazes.

Deux autres grandes cités balnéaires du Sinaï, en bordure de la mer Rouge, avaient également été visées en 2004 et 2005: Taba (34 morts) et Charm-el-Cheikh (70 morts).

Les autorités les avaient attribués à des bédouins islamistes membres du groupe Al-Tawid wal Jihad, estimant qu'ils avaient eus des liens avec des islamistes palestiniens de la bande de Gaza. Trois avaient été condamnés à mort et exécutés.

Mais ces attentats ne semblaient pas reliés à la violence islamiste orchestrée par des groupes al-Jihad et al Gamaa al Islamiya qui avait provoqué la mort de 1.300 personnes dans les années 1990.

Des centaines de leurs militants avaient été jetés en prison, et d'autres avait fui le pays. On considère que le tiers des cadres d'al-Qaïda sont des Egyptiens, dont Ayman al-Zawahiri, le numéro deux de la nébuleuse terroriste.

Cet attentat dans un lieu aussi symbolique que Khan al-Khalili, aux venelles bordées d'échoppes touristiques, pourrait peser lourdement sur le tourisme en Egypte, déjà touché par la crise économique.

Avec 13 millions de visiteurs l'an dernier, il s'agit d'un secteur clef qui a rapporté 11 milliards de dollars pour l'année fiscale 2008, soit 11,1% du PNB, et emploie 12,6% de la population active.

Ce sont l'an dernier 1,8 million de Russes qui sont venus se faire bronzer sur les bords de la mer Rouge, devant 1,2 million d'Allemands ou de Britanniques, 1 million d'Italiens ou 600.000 Français.