D’un président pas correct à, je suis un homme de solutions,

François Hollande a maîtrisé les débats.

 

 

C’est quand même autre chose.

 

Support Wikipedia D’une façon générale François Hollande est apparu sérieux, sur de lui, clair, droit dans ses bottes, techniquement bien affûté, et habile. Mais plus que tout, il a maîtrisé les débats en prenant plusieurs fois la main sur interlocuteurs. Ce fut une semaine importante pour lui, du discours du Bourget, voir, Elle n’a pas de nom, pas de parti, ne sera jamais élue et pourtant, à la présentation de son programme le même jour vers 17 heures ou ont été montrés ses 60 engagements, pour la France. Il était donc très exposé aux assauts des journalistes manifestement des centristes voir +. Son programme précis offrait toutes possibilités d’attaques, mais aussi marquait sa volonté de ne pas tromper les Français. Le risque était pris, il s’en est admirablement sorti.

 

Il n’a pas gagné loin de là, ses adversaires, loin d’être de sa compétence, sans programme sérieux n’existent que par le rejet viscéral de la gauche, la droite étant majoritaire. Ce qui est grave c’est que le programme ne soit que secondaire dans le choix d’un président.

 

Émission tout à fait partisane aucun journaliste de gauche même quand ce sont des hommes politiques de droite. Vivement qu’un pluralisme audiovisuel vienne bousculer ces journalistes qui dominent la sphère politique depuis trop longtemps. Il n’y avait qu’à voir les grimaces de David Pujadas quand François Hollande portait ses coups. Promotionnée par la pub sur le duel Hollande-Juppé, cette émission à été regardée par 54 millions de téléspectateurs, une des meilleures audiences à «Des Paroles et des Actes».

 

Les journalistes usuels, Nathalie Saint-Cricq, épouse de Patrice Duhamel et rédactrice en chef de l’émission ne trouva pas mieux que d’interroger François Hollande sur sa métamorphose, sur son nœud de cravate désormais plus «fashion», et sur ses lunettes. Étonnée de voir Hollande si minci, venait-elle d’ouvrir ses yeux depuis plusieurs mois ? Elle pose la question, lequel est le vrai Hollande ? «Il n’y a pas de portrait type du président, c’est pour être harmonie avec moi-même» répond François Hollande. On pouvait s’attendre à autre chose de la part d’une journaliste qualifiée de renom, elle parue bien mince. Elle lui demande s’il a arrêté de faire rire, «c’est la situation qui est grave», répond-il. «Je ne suis pas un homme de problèmes, je me mets dans cette recherche de solution», ajoute-t-il. «C’est trop difficile pour nos compatriotes. Quand on veut représenter la France, on doit faire attention. Cela suppose de la réserve, une forme d’excellence, de la hauteur». Et d’ajouter, «je suis vraiment moi-même n’ayez aucune crainte». La qualité dont il est le plus fier est la ténacité, «j’ai toujours pensé que j’étais le meilleur pour défendre mon camp et la France».

 

Puis ce fut François Langlet journaliste à BFMTV l’homme des graphiques, le dur de la bande des cinq. Il voulait piéger François Hollande sur le coût du travail et sur la dépense publique. Il explique, que d’après Didier Migaud, il faut 100 milliards d’euros par an pour atteindre l’équilibre en 2017. Or, Hollande ne promet 29 milliards par an. Hollande explique qu’il faut réduire la dette, sinon, «payer les intérêts devient le premier poste de dépense du pays». «Le risque, c’est que les intérêts de la dette deviennent trop lourds», dit-il. «J’ai pris des précautions, j’ai pris le chiffre le plus pessimiste, 0,5% en 2012» pour construire le projet. Sur le coût du travail Hollande répond que la «différence est mineure» ce qui est vrai et pas le sujet, voir Le faux problème des charges patronales. On se focalise sur ça. Le vrai problème sont les PME génératrices d’emplois, dont il faut mettre le paquet. «Celles qui restent en France doivent avoir un système incitatif». Il y aura des exonérations de charges sociales pour ces entreprises. Que celles qui exportent et produisent en France soient «avantagées», dit-il.

 

La défiscalisation des heures supplémentaires, l’ouvrier devra se sentir solidaire, mais les majorations seront appliquées. La niche sur les emplois à domicile ? «Elle rentrera dans le plafonnement des niches fiscales» avec un plafonnement à 10.000 €. Il créera une tranche d’impôt supplémentaire à 45 %. Les revenus du capital seront imposés. La TVA sur la restauration, «j’aurai un discours de vérité avec les restaurateurs», il veut des «contreparties effectives en terme d’emploi et de rémunération», estimant que le compte n’y est pas, même si certains ont joué le jeu.

 

La croissance au centre du débat.

 

Sur la dépense publique, François Langlet montre un graphique de son évolution. En France elle est de 57 % et en Allemagne de 47 %. «Rajouter 20 milliards de dépense», est-ce bien nécessaire, demande le journaliste. «Je fais en sorte que la dépense publique n’augmente que de 1% par an», répond Hollande, ajoutant que la dépense publique sera inférieure aux recettes, grâce à la croissance. «S’il n’y a pas de croissance, rien ne peut tenir», ajoute-t-il. Hollande rappelle qu’il vient de la Cour des comptes et qu’il est très au fait de la situation de son pays». il répond «C’est invraisemblable qu’il ait pu être décidé de supprimer l’impôt sur la fortune au moment où on demandait des efforts aux Français», justifie-t-il. Il compte en augmenter le taux sans modifier le seuil d’imposition de 1,3 millions d’euros.

 

Les 60.000 fonctionnaires.

 

Il y a 60.000 fonctionnaires qui partent à la retraite 30.000 seront remplacés 30.000 ne le seront pas. Cette règle sera supprimée. Sur l’enveloppe des 30.000, il recrutera ses 12.000 postes dans l’éducation par an et les 1000 pour la justice et la police. «Toutes les autres administrations» seront concernées par les suppressions de postes sans qu’il précise lesquels.

 

Puis ce fut au tour de Fabien Namias, chef du service politique de France 2. L’attaque porte sur le «monde de la finance» qui est son seul adversaire. Rappelant dans un clip qu’il n’est pas le seul, Sarkozy, Bayrou, Mélenchon, tapent aussi sur la finance. Si les banques veulent spéculer, elles le font «avec leur argent, pas avec le nôtre», répond François Hollande.

 

Peines plancher et immigration.

 

Peines plancher, «je n’ai pas de méfiance vis à vis des juges». Donc oui, je reviendrais sur cette loi.

 

Immigration, il régularisera «au cas par cas», avec des systèmes qui ne seront pas contestés, avec des critères clairs. Notamment, un travail, des enfants, une vie en France, ils seront régularisés. «Je ferais une immigration intelligente plutôt que choisie», conclut-il. «Bien sûr il faut maîtriser l’immigration», répond-t-il. «Chaque année le parlement décidera en fonction des besoins de l’économie du nombre de personnes qui seront accueillies sur notre territoire», explique-t-il.

 

Avec qui gouverner ?

 

La majorité se fera au second tour de l’élection. «Ceux qui soutiendront ma candidature ont vocation à gouverner avec moi». Je ne veux écarter personne par rapport à l’engagement qui sera fait.

 

Bayrou ?

 

«Il trouve que mon projet n’est pas bon, je ne vois pas comment il pourrait participer à mon gouvernement», ajoute Hollande. «Je ne sais pas ce qu’il fera. Je ne me place pas par rapport à lui». «Les écologistes, oui bien sûr», dit-il. Mélenchon, «il est clair qu’il soutiendra le candidat de gauche le mieux placé», sans savoir s’il participera au gouvernement.

 

Ce fut au tour d’Alain Juppé.

 

Ce duel n’a rien apporté, d’autre que des échanges de paroles. C’était à celui qui devait, selon les organisateurs, vaincre l’autre, et si j’en crois la presse dans son ensemble ce fut François Hollande, c’est également mon avis. Alain Juppé a vieillit, cela se voyait à son comportement, incapable de se détacher des formules habituelles de la droite. Mais, le pire c’est de clamer que l’on ne peut rien faire avec Merkel sur l’Europe, ainsi que sur la Chine. «Eh bien nous allons faire mieux que vous, tout simplement», répond Hollande. «Je préfère un rapport de force qu’une soumission». La France a obtenu le gouvernement économique dont ne voulait pas l’Allemagne, clame Alain Juppé. «L’intérêt de mon pays n’est pas d’avoir simplement un accord qui soit une discipline et une sanction», reprend Hollande. Et de conclure, «ce n’est pas parce que vous n’avez pas réussi à faire en sorte que l’Europe sorte de la crise de la zone euro, que vous n’avez pas été capables de faire un bon accord que vous devez empêcher vos éventuels successeurs d’y parvenir !». La conclusion de ce débat est donnée par pauvre Alain.

 

Pauvre Alain.

 

C’est Rue 89 qui publie la réflexion de Jacques Chirac qui a regardé le débat entre son ami préféré et François Hollande.

 

Jacques Chirac sort de la réserve que lui impose son appartenance au Conseil constitutionnel. Moins atteint par l’anosognosie que ce qu’on pouvait imaginer, il a accepté d’arbitrer le débat qui a opposé son fils préféré, le «meilleur d’entre nous», et le nouvel homme fort de sa Corrèze, pour qui, il a déclaré, vouloir voter.

 

Le programme de François Hollande