Midi à ma fenêtre.

 Je suis toujours étonné de voir comment on peut ressentir de façon différente un évènement, que l’on soit d’un bord ou d’un autre.

J’aime lire les commentaires de sites d’information pour constater à quel point les lecteurs réagissent de façon épidermique, maniant la mauvaise foi mieux que les hommes politiques. Comme on dit chez nous, un peu vulgairement je l’avoue, « même le nez dedans, ça ne pue pas ! » 

Prenons par exemple l’affaire Bettencourt. Il semble que le juge chargé de l’affaire soupçonne un financement illégal de la campagne électorale du président Sarkozy en 2007. C’est suffisamment grave pour mettre en émoi la France entière, à trois semaines du premier tour. Si je lis les commentaires sur le site du Figaro, il n’y a pas de doute : c’est un juge de gauche donc suspect. C’est bien sûr un coup monté par la gauche. Ce qui m’étonne toujours dans ces réactions partisanes, c’est qu’ils n’ont aucun doute, ces gens-là. Ou certains vont jusqu’à trouver normal que la campagne de Sarkozy ait été financée par Madame Bettencourt en prétendant que Ségolène Royal aurait été financée par Pierre Bergé. Juste retour des choses, donc !

Bien sûr, les lecteurs de gauche ont une toute autre lecture de la situation, encouragés par Ségolène Royal qui ne craint pas l’outrance. Ils ont évidemment la même certitude et j’avoue que j’aimerais bien y croire. Mais il ne faut pas prendre ses désirs pour des réalités. La seule chose que l’on puisse demander, c’est que le juge continue à travailler avec indépendance et mener à terme cette sale affaire. Le fait qu’il ait fallu dépayser l’affaire à Bordeaux montre que la justice ne travaille pas toujours dans la sérénité.

Peut-être une raison supplémentaire de voter Hollande qui n’aura aucun intérêt à entraver l’enquête.