Hawk-Eye : L’oeil faucon surveillera-t-il, un jour, les courts de Roland Garros ?!

En tennis, savoir si une balle est « in » ou « out » est parfois tout un art ! Malgré la présence de l’arbitre de chaise et de plusieurs arbitres de lignes, l’œil humain peut s’avérer parfois insuffisant : Principalement lors des Grands Chelem où les enjeux prennent de l’importance, et où un moindre point peut faire basculer tout un match ! Ainsi, dans l’optique d’effacer les doutes pouvant peser sur l’arbitrage,  chaque joueur peut désormais avoir recours à un système d’images de synthèse retraçant la trajectoire et le point d’impact de la balle. Depuis 2006, ce système, appelé Hawk-Eye, ou bien « œil de faucon » permet, alors, à tout joueur, de contester une décision d’arbitre qui lui semble douteuse ou erronée. 

 

C’est au cours du Masters ATP de Miami en 2006 que le système Hawk-Eye a été inauguré par Jamea Jackson (joueuse de tennis américaine), qui, par ailleurs, approuve et incite à son utilisation. Au cours de cette même année, ce système d’arbitrage vidéo a été utilisé, pour la première fois en Grand Chelem, suite à une demande de Mardy Fish, à l’US Open.

 


 

Principe de l’arbitrage au tennis avec le Hawk-Eye : Ce système électronique fonctionne grâce à 10 caméras situées dans des positions stratégiques autour du terrain et ces dernières ultra-rapides capturent 52 images à la seconde. Cela permet donc de contester une décision officielle prise par un juge de ligne, en s’appuyant sur les images de synthèse. Au cours d’un match, chaque joueur jouit de 3 recours par set, plus un supplémentaire si un tie break est nécessaire pour départager les adversaires. Néanmoins, certaines règles s’appliquent pour l’usage de ces « challenges », reposant sur l’assistance vidéo :

 

         La réaction du joueur doit être immédiate, après le coup présumé, en arrêtant de jouer et en levant la main, de façon à être vu au plus vite par l’arbitre de chaise. Suite à l’hawk-eye, l’arbitre de chaise annonce la balle faute, « out », ou bonne, « in ».

 

Selon le résultat du challenge :

 

         Si « l’œil de faucon » confirme la contestation du joueur, ce dernier conserve son nombre de recours, c’est-à-dire de challenges en anglais.

         Si, au contraire, la contestation est infirmée, c’est-à-dire que la joueur a fait appel à « l’œil du faucon » à tort, alors  un recours lui sera supprimé. 



Pourquoi Roland Garros n’adopte-t-il pas ce système d’arbitrage électronique reconnu comme l’outil le plus infaillible actuellement ? 

A ce jour, trois tournois de Grand Chelem, Wimbledon, l’Open d’Australie et l’US Open, utilisent le système Hawk-Eye, laissant ainsi, le tournoi de Roland Garros, dernier à ne pas s’être mis à la page. Officiellement, le type de surface de ce tournoi serait la raison principale qui légitimerait la décision. Disputé sur terre battue, ce Grand Chelem n’utilise pas ce système informatique puisqu’en théorie, la balle laisse une trace suffisamment visible pour laisser l’arbitre, seul, la juger « in » ou « out ». Néanmoins, le doute n’étant jamais à 0, combiné à des enjeux importants, la seule décision de l’arbitre n’évite pas les protestations. Ces dernières étant parfois légitimes puisqu’il est fréquent que plusieurs traces d’impact de balles soient très rapprochées. L’avantage majeur du système Hawk-Eye est qu’il met un terme aux débats, aux contestations à répétition des joueurs, principalement au cours des rencontres dont l’enjeu est important. Il offre le même comportement aux joueurs qui en bénéficient. Ainsi, le jugement donné par l’Hawk-Eye est mieux accepté, ce qui permet au joueur de ne pas laisser filer sa concentration, mais aussi de ne pas perdre du temps inutile en argumentation avec l’arbitre de chaise.  En France, et malgré l’opposition de l’arbitre Jacques Navarre qui prétendait « ne pas avoir besoin de ce truc pour juger des balles fautes », l’Hawk-Eye a été officiellement utilisé pour la première fois lors du Masters de Paris – Bercy en 2006. Cependant, en raison du coût élevé de ce système et des contraintes matérielles engendrées (installation d’écrans géants indispensable), rares sont les tournois qui l’emploient. La majorité des Grands Chelem, eux, ont acquis cette technologie, due à l’importance des rencontres tennistiques auxquels ils donnaient lieu. Néanmoins, une certaine forme d’inégalité, d’injustice apparaît puisque, en raison des dépenses que l’instauration de ce système entraine, seuls les courts principaux le possèdent. Ainsi, les joueurs, relégués à jouer sur des courts annexes en fonction de leurs classements ATP, doivent se contenter de l’arbitrage humain, qui lui, peut connaitre des failles.  L’adoption et l’installation d’un tel système impose un budget d’environ 100 000 euros. Selon Jean-François Caujolle, directeur du tournoi de tennis Open 13 de Marseille, ces dépenses peuvent être rapidement amorti, et plus le temps passe, plus cet outil apparait comme indispensable. Il ajoute même qu’il n’est pas impossible que Roland Garros adopte l’Hawk-Eye. Il conclut en disant : « Je sais que la FFT (Fédération Française de Tennis) y pense. Ce serait un plus pour la relation avec le public, mais ce n’est pas vraiment utile justement à cause des traces, même si parfois l’interprétation des marques n’est pas simple pour un arbitre » (d’après Tennis Passion).

 

 

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