La droite forte a la dent dure.

Monsieur Copé a tort de se réjouir de sa courte victoire, d’ailleurs toujours contestée à l’heure où j’écris ces lignes. Il s’agit en effet d’une véritable passation de pouvoirs à la tête de l’UMP : finis les Juppé, Baroin et autres gardiens du temple gaulliste. Désormais, il faudra compter avec les Peltier et Didier, trentenaires ambitieux qui sont prêts à dynamiter le parti. Ils ont compris que c’était leur heure qui avait sonné et Jean-François Copé devra s’aligner sur leur vision de la droite s’il veut conserver une once de pouvoir. Mais il sait qu’il leur doit son élection .

 Ils ont une conception de la démocratie et de la laïcité bien à eux et l’image du Front National apparait en filigrane. L’ombre de Patrick Buisson plane encore quand Geoffroy Didier déclare que « la France est une République laïque de tradition  chrétienne. »

 

On va bien vers une explosion de l’UMP car les chefs de file de la droite forte se placent du côté des militants contre les « barons ». Ils parlent même de rupture idéologique.  Ils se disent du côté du peuple (ça me rappelle quelqu’un, ça !) et l’on peut se demander s’ils cherchent à battre le FN sur son terrain ou s’ils veulent s’en rapprocher. Après tous, Guillaume Peltier ne vient-il pas du Front National qu’il a quitté pour suivre Bruno Mégret ? Joli pédigrée ! 

 

Quant à Jean-François Copé, il jure ses grands Dieux qu’il n’en est pas question, mais a-t-il encore quelque chose à dire ?

Les jours qui viennent vont être très importants : soit tout le monde s’aligne derrière Copé et est prêt à adopter la motion de la « droite forte », soit les plus modérés quittent le navire pour rejoindre Jean-Louis Borloo qui en salive déjà. Dans tous les cas de figure, l’UMP ne sera plu l’UMP que ses créateurs avaient imaginé. L’UMP était une machine de guerre pour faire gagner Jacques Chirac, on n’en est plus là aujourd’hui.