Euthanasie, suicide assisté….ou l’hypocrisie des mots

 

Le 12 décembre dernier, j’ai assisté sur le petit écran à l’interview de Stéphane Ausset, un homme de 45 ans atteint de sclérose en plaques. Totalement dépendant de ses proches et du personnel soignant, il a décidé en son âme et conscience de renoncer à une vie qui lui est devenue intolérable.

J’ai été profondément émue par cet homme si lucide face à une maladie qui à l’avenir ne lui laissera aucun répit et le réduira à terme à un état végétatif. Il est parfaitement lucide quant à l’évolution de sa santé et souhaite clore dignement une vie qui pour lui est devenue  sa pire ennemie.

J’ai admiré sa famille qui, malgré sa douleur, soutient Stéphane dans son ultime décision. Quel plus beau geste d’amour que de souhaiter voir s’arrêter la souffrance d’un être cher et ceci malgré un profond déchirement affectif ?

Ce voeu que Stéphane a prononcé ne sera pas exaucé dans notre pays, pourtant si libéral sur certaines pratiques… C’est en Suisse que cet homme a trouvé une oreille attentive et compréhensive.

L’association à laquelle il s’est adressé ne l’a pas culpabilisé quant à son souhait d’en finir avec la vie. Ses membres l’ont en effet aidé à réaliser son projet et avec sa famille et ses amis, l’ont accompagné jusqu’au seuil ultime.

Dans le reportage, je n’oublierais jamais le regard heureux et soulagé de cet homme lorsqu’il a vécu sa dernière journée, accompagné d’êtres aimés. Il savait enfin que dans quelques heures, il serait délivré et cette certitude se reflétait dans ses yeux.

Lorsqu’il a lui-même déclenché la perfusion, une sérénité incroyable a illuminé son visage et, quelques minutes pluts tard, Stéphane reposait, apaisé….enfin.

A travers cet article, je ne juge pas notre pays qui est encore loin de promulguer une loi pour le suicide assisté et je comprends la peur du gouvernement face à d’éventuelles dérives….

Mais qu’en est-il aujourd’hui des patients atteints d’un mal incurable ? Faut-il leur laisser espérer une amélioration utopique de leur état et leur faire subir des traitements lourds qui les rendent encore plus faibles et malades ?

Je ne peux pas objectivement répondre à cette question mais ce que j’ai appris au fil des évènements de la vie, c’est que nous n’avons pas le droit de condamner ni de juger.

La vie est un don précieux certes mais qui se transforme parfois en un fardeau extrêmement lourd. Lorsqu’aucun espoir de guérison ou même de rémission n’est plus envisageable, lecteurs, lectrices, quelle serait notre décision ?