Rivalité assassine entre Jean Marie Le Pen et sa fille Marine !

Dur, dur, de flanquer à la porte son propre père, son parangon de toujours après avoir extrait jusqu’à la lie son essence, celle-la même marquée par le sceau du "détail" de l’Histoire. L’ingratitude et l’injustice des hommes envers la fortune étant ce qu’elle est, Marine s’imagine que la palme de cette ascension fulgurante du FN lui revient incontestablement. Exit donc le trouble-fête de service et sans ménagement ! Comme le dernier des malfrats, le fondateur du parti s’est vu spolié de son statut d’adhérent par une instance dite disciplinaire. Son statut de président d’honneur, désormais indexé sur la décision d’une certaine assemblée générale extraordinaire, pourrait connaître le même sort dans quelques mois. 

Victime d’un acharnement psychologique, Jean-Marie Le Pen n’a sans doute pas pu résister à cette envie de tâter le pouls de ses ouailles le 1er mai, date du rendez-vous annuel fondateur, d’autant qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, quitte à faire une entorse au programme ! Ce sera pour l’ex chef de file, l’occasion légitime de se mettre un peu de baume au coeur en découvrant que la composition de son parti ne se limite pas à des Judas. Même cette quête de sympathie plutôt touchante a fait grincer les dents de l’élève devenue ultra-inquisitrice, intraitable . 

Cette série de "coups de poignards dans le dos" semble avoir profondément blessé le patriarche réputé pour avoir la peau pourtant si dure. Marine n’a pas su trouver une méthode un tout petit peu moins brutale pour mettre fin au dérapage paternel et a préféré sacrifier une relation sacrée sur l’autel des intérêts politiques. La voilà qui en prend pour son grade : la dame jugée pire que Bruno Mégret en terme de "félonie"est priée de troquer son patronyme, dont elle est devenue indigne, contre Alliot ou encore Philippot , ses alliés inconditionnels. C’est que le patriarche n’arrive pas à se départir de son humour même en état de désespoir. 

Pour mieux enfoncer le clou, Marion l’ambitieuse, peu désireuse d’être otage de son grand-père, fait presque volte-face par rapport à sa candidature aux régionales de Paca. La vengeance de Soissons n’en est qu’à ses débuts et à ce rythme la décapitation du FN avance à grands pas, l’aura du capitaine s’étant récemment avérée toujours opérante. En voulant dédiaboliser le FN, Marine a réussi le tour de force de diaboliser à mort la famille. "L’amour étant une fleur délicate pour se relever quand on l’a foulée aux pieds", les séquelles de cette crise s’annoncent insurmontables… "Famille, je te hais, c’est vrai qu’on n’est jamais mieux trahi que par les siens…