un euro de trouvé 25 de perdus…

Oui, j’écris pour un euro !

Si si, c’est pour un euro.

Moi qui l’ai si souvent écrit, oserais-je aujourd’hui le nier ?

UN EURO, 1€, le pain du jour, ou presque, ou à peine, c’est selon l’appétit, le notre et celui du boulanger…

 

Ce mois-ci, mes écrits sur C4N me permettront de gagner 3 ou 4 euros pour la même quantité d’articles publiés.

Ce mois-ci ?

Ce mois-ci, j’ai perdu au moins 25 euros, VINGT CINQ EUROS, à cause d’une carte de fidélité au cinéma. "Carte périmée depuis le 5 septembre" me dit l’ouvreuse. "???!!" fis-je figée. "il restait combien de films?" articulai-je… "5 films"  Argh !

Argh, je m’en veux d’un coup d’avoir passé l’été au dehors au soleil. Que ne me suis-je enquise du programme cinématographique de la saison (et surtout de la date de péremption de ma carte valable neuf mois…). Pire, je voulais aller voir Jane Eyre et n’en ai pas pris le temps, et voici deux films que je visionne en deux jours.

Hop, 25 euros de perdu, lâché dans les nimbes… 25 euros qui auraient pu servir à autres choses, être donné à quelqu’un d’autres…

 

Alors oui, quand je dis et proclame que je publie pour l’euro, je me leurre moi-même. Je refuse de m’avouer que mes écrits, mes petits récits, l’anecdote du jour, le coup de gueule de la semaine, le résumé de ma petite balade, tout ça, mes mots mis bout à bout, ces mots, j’ai envie qu’ils soient lus ! Mes textes, non, je biffe "mes textes", mes émotions, j’ai envie de les partager avec d’autres, attentifs ou zappeurs. C’est une façon de parler à quelqu’un, de railler la virtuelle solitude. On peut raconter et personne ne nous coupe (du moins, on ne le voit pas). Une façon de sortir du fond d’un fichier "textes perso" des notes pour ne pas écrire dans le vide, pour rien…

Mais aussi, quand on aime écrire, et que le roman parait chose impossible, les petits textes permettent de garder l’usage de l’écriture, du vocabulaire, du partage…

 

Qu’est-ce qu’un euro face à la masse de dépenses quotidiennes et mensuelles ?

Qu’est-ce qu’un euro de nos jours ? Travailler plus pour pouvoir dépenser plus, alors que déjà la cruche ressemble à une passoire ?

1 euro…

Mon sandwich de ce jour, à Besançon, pour cause de Mots Doubs, m’a coûté 3.60€ (pain, jambon, feuilles vertes, tranches de tomates, cornichon tranché), soit pour les gens du siècle dernier: 23,61 francs…

Ma gaufre, pour même cause littéraire, m’a coûté 2€ soit pour les même gens: 13,11 francs.

Ce qui a pour conséquence que j’ai apporté ma petite bouteille d’eau du robinet…

 

P.S. : Cette petite réflexion m’emmène à penser à tous ces écrivains, venus s’installer sous le grand chapiteau pour cette onzième édition des Mots Doubs dans cette ville qui revendique Victor Hugo autant qu’elle peut.

Pour qui écrivent-ils donc tous ces gens, toutes ces femmes, tous ces hommes qui vont passer sous le grand chapiteau du 21 ou 23 septembre 2012 et sous bien d’autres chapiteaux pour être lus ?

Et… pour combien ?

 

 

Le salon du livre à Besançon, le salon de l’écrit, c’est maintenant:  http://fetedulivre.doubs.fr/

          

  
http://www.come4news.com/les-maux-des-ecrivains-aux-mots-doubs-franche-comte-600718

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