Daniel Cordier des royalistes maurassiens au socialisme humamisme,

en passant par Jean Moulin.

 

Pour la liberté il faut risquer la mort.

Daniel Cordier allias Caracalla dans on habit de parachutiste à 19 ans déjà décidé à combattre dans les Forces française libres du général de Gaulle.

 

Support Wikipedia Un résistant de l’ombre que l’on vient de d’honorer pour les 70 ans de l’arrestation de Jean Moulin, nous montre un résistant de la première heure qui presque en culottes courtes parti dès le 21 juin 1940 rejoindre le général de Gaulle. Son grand regret fut de dire, «je n’ai pas combattu, je voulais tuer des boches, je n’en ai pas tué un seul», c’est le drame de ma vie.

La leçon qu’il tira de son expérience de résistant fut de dire que seule compte la liberté dans la vie, et si l’on vous menace de vous en priver, il faut risquer la mort. Daniel Cordier 93 ans que nous avons vu à la télévision doit se souvenir qu’à 17 ans, il milita à l’action française et fonda à Bordeaux, le Cercle de Charles Maurras, il était facho. Sa vie de résistant commença au discours du Maréchal Pétain le 17 juin 1940, voir l’allocution prononcée à la radio française le 17 juin 1940, mais aussi l’appel du 18 juin du général de Gaulle et le discours du Maréchal Pétain aux Français le 25 juin 1940. Des Camelots du roi, voir Philippe Pétain la révolution nationale, sous l’obédience de Charles Maurras et de l’influence des collèges catholiques il est, au début de la guerre, fascisant, antisémite, antisocialiste, anticommuniste, antidémocrate et ultranationaliste, souhaitant même, après son ralliement à la France libre, que Léon Blum soit fusillé après un jugement sommaire à la fin de la guerre. Il écrira dans son autobiographie qu’il ne serait jamais entré dans la Résistance sans les articles du théoricien Charles Maurras du «nationalisme intégral». Mais, contrairement à son maître à penser, il refusa d’emblée l’armistice par patriotisme. C’est ce qui le poussa à 19 ans à l’embarquement à Bayonne le 21 juin sur le Léopold II qui devait aller un Algérie. Le Leopold II un vieux cargo battant pavillon belge qui finalement fit route vers Londres, pour suivre le gouvernement belge qui venait de s’exiler en Angleterre, pour atteindre Falsmouth le 25 juin.

«On a une grande réunion, à la mairie de Pau. La préfecture avait interdit la réunion dans le local que nous avions prévu à cet effet. Après, nous sommes allés au monument aux morts. Nous étions environ une centaine de jeunes, avec des sacs. Je les ai emmenés au garage de mon beau-père, propriétaire des Transport palois réunis, où il y avait des autocars. Il m’avait donné son accord, et quatre autocars se sont remplis. Et quand le premier est sorti du garage, il n’était pas loin de 10 heures du soir. Les militaires, français, une dizaine, étaient sur la route, braquant leurs fusils-mitrailleurs sur nous. Ils nous ont donné l’ordre de rentrer, parce qu’il y avait eu un décret municipal, ce jour-là, interdisant de quitter Pau de 10 heures du soir à, je crois 5 heures du matin. Nous étions désespérés. Mon beau-père nous a alors dit, «je vais vous préparer autant d’autobus dont vous aurez besoin, pour demain matin, à 7 heures, horaire du car Pau-Bayonne». Et le lendemain matin, nous étions 17, extrait de Daniel raconte.

Dès son arrivée, il s’engage dans les premières Forces françaises libres de la légion de Gaulle, appelée légion française le 28 juin 1940.

«Nous étions très peu, vraiment des fous qui voulions que la France s’oppose à l’Allemagne, j’étais l’un des plus âgé. Mon meilleur ami avait dix-sept ans. Nous étions des enfants. Il y en a qui sont venus en culottes courtes, qui sont montés à bord de bateaux sans valises. Ils ont suivi, souvent à partir de Brest, leurs grands frères, et avaient à peine quatorze-quinze ans», extrait de Daniel Cordier, seule la vérité compte dans la vie.

«Une légion de 600 enfants et de collégiens, avec 750 marins et 900 légionnaires, soit l’ensemble de la France Libre», selon Daniel Cordier.

En transit pendant quelques jours à l’hôtel Olympia, il fut affecté au bataillon de chasseurs alors en formation et arriva début juillet à Delville Camp, pour y suivre un entraînement jusqu’à la fin du mois de juillet. Le bataillon fut ensuite installé à Camberley, puis au camp d’Old Dean, où Daniel Cordier complète sa formation militaire.

Le bataillon étant dissous, il fut affecté à un peloton d’élèves officier ou il deviendra aspirant en août 1941. Brulant d’action, il obtint d’être affecté à l’été 1941 au service action au Bureau Central de Renseignements et d’Action BCRA, les services secrets de la France libre. Pendant un an, il suit un entrainement spécial dans les écoles de l’Intelligence service, sur le sabotage, la radio, le parachutage, les atterrissages, Daniel Cordier prit le nom de bip W, et il fut parachuté en France près de Montluçon le 26 juillet 1942, comme secrétaire radio de Georges Bidault, chef du bureau de presse Bip, l’agence clandestine.

C’est à Lyon, le 1er août 1942, qu’il rencontra pour la première fois Rex alias Jean Moulin délégué du général de Gaulle au Comité national français officieusement seul représentant de ce comité en métropole. Pendant onze mois, il est au quotidien l’un de ses plus proches collaborateurs. Il gère son courrier et ses liaisons radio avec Londres. Il l’aide à créer divers organes et services de la Résistance, et assiste aux patients efforts de celui-ci pour unifier la Résistance intérieure française et la placer sous l’égide de Londres. Il mit sur pieds un état major clandestin sans moyen ni personnel avant d’être assisté au mi août 1942 par Laure Diebold, alias Mona- Mado, puis par Hugues Limonti, alias Germain, qui en 1943 dirigea et organisa à Paris selon les directives de Jean Moulin la région nord. Après l’arrestation de Jean Moulin à Caluire-et-Cuire, il poursuivit sa mission dans la zone nord comme secrétaire de la délégation générale en France auprès de Claude-Bouchinet- Serreulles, nom de code Sophie Scapin Clovis successeur par intérim de Jean Moulin. A son poste jusqu’au 21 mars 1944, pourchassé par la Gestapo, il s’évada par les Pyrénées. Interné en Espagne à Pamplune puis à Miranda, il rejoignit l’Angleterre fin mai 1944 ou il fut nommé chef de la section des parachutistes du BCRA.

«Ce long travail aboutit à la fondation du Conseil national de la Résistance le 27 mai 1943. Il fallut pour cela passer par bien des frictions et des divergences avec beaucoup de chefs de la Résistance, ainsi qu’avec Pierre Brossolette, autre envoyé de de Gaulle et concurrent de Jean Moulin. Certes, mais ce fut un très long chemin. Il y eu beaucoup de drames et de tensions dans cette histoire de la Résistance. Début 1942, les chefs de la Résistance, comme Henri Frenay, Emmanuel d’Astier de La Vigerie, Henri Giraud… estimèrent que, contrairement au général de Gaulle, ils n’avaient pas quitté la France, et que, par conséquent, les futurs chefs de la France, c’étaient eux».

Jean Moulin était d’une famille républicaine, et il se méfiait énormément du général de Gaulle, parti en Angleterre, ou il avait créé un pouvoir politique. La première question qu’il posa à de Gaulle, fut, «rétablirez-vous la République ?», de Gaulle lui répondit, «mais bien sûr !», ce qui était moins qu’évident, «je suis bien placé pour savoir que, parmi les soldats présents à Londres, aucun ne voulait de retour à la République ! Bien sûr, je n’ai jamais tenu ce discours à Jean Moulin !».

Après la guerre, Cordier choisit de tourner la page et d’oublier radicalement cette période de sa vie, il ne parla plus de la Résistance en public pendant plus de trente ans. Il ne se consacra plus au militantisme politique et renonça à ses opinions d’extrême droite au contact de Jean Moulin. Il adhère désormais à un socialisme humaniste et non marxiste, aidant discrètement à la fondation du Club Jean Moulin au début des années 1960. Daniel Cordier est membre du Conseil de l’Ordre de la Libération depuis septembre 2005.

Le 27 mai, le président de la république fit un discours à l’occasion du 70ème anniversaire Conseil national de la résistance au lycée Buffon à Paris, que l’on peut lire ici.

 

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Pour Daniel Cordier, Jean Moulin m’a fait confiance, le téléfilm Alias Caracalla sur France trois révéla l’héroïsme quotidien des jeunes résistants.

 

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