Au gnouf les cyclistes!

 

C'est un glissement sémantique qui s'est opéré au fil du temps, dans le discours du gouvernement comme dans celui des journalistes. En l'espace de quelques années, le délinquant est devenu un jeune, le jeune une victime, puis l'actualité a révélé la dangerosité de l'automobiliste,  l'automobiliste est devenu un délinquant de la route, une sorte de voyou de la pire espèce. Il n'avait pas d'excuses, même pas le statut de victime de la société.

 

De fait, il fallait surveiller plus attentivement cet individu dangereux, avec force radars et contrôles de police. On ne laisse pas ainsi un délinquant en puissance, en liberté, sans le surveiller un peu, de prèt ou de loin. Les chiffres de la délinquance n'étaient pas bon, il fallait rassurer l'opinion, et l'automobiliste, lui, courrait toujours, à défaut, il roulait encore… et mal! 
 
Les forces de l'ordre (contre le chaos routier) ont fait du bon travail. Les morts sur la route ont baissé mais cela n'a pas été sans mal : il fallait, nous disait-on, une prise de conscience, de la part de l'automobiliste, ce qui n'était sans doute pas faux, même si l'état des routes n'a pas été examiné.
 

Tout porte à croire qu'à Bordeaux, le message a été entendu, comme ailleurs. Mais on y a trouvé pire engeance que l'automobiliste, en la personne du cycliste! Une dizaine d'entre eux a subi un contrôle à l'éthylotest, contrôle positif, ce qui les a conduit en cellule de dégrisement, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier.

 

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