Un ministre se bâillonne ou il démissionne,

comme à l’usine on fait selon le patron ou on donne sa démission.

 

 

Nicolas Sarkozy a laissé une telle empreinte en marchant sur les institutions rendant ses ministres inaudibles, au point que le gouvernement de gauche, sans le parapluie du président, n’arrête pas de faire des couacs qui font la joie de l’opposition, et des médias, on rigole comme on peut. Dernièrement, le couac de Jean-Marc Ayrault sur les 35 heures piégé par la question qu’on lui posait, répondit par politesse que les 35 heures n’étaient pas un tabou. L’opposition qui cache son bilan, en stigmatisant les ministres sur leurs couacs et sur le premier ministre, était à la joie, les pauvres, n’ayant rien d’autre. Mais aussi le rejet par les sénateurs UMP, et centristes avec les voix communistes sur le projet de taxation progressive par bonus, et malus des consommations d’énergie, qui fit la joie de l’opposition et donnant un sujet aux médias pour vendre de l’info. Une première, les communistes ont montrés qu’ils existaient en votant contre un gouvernement de gauche, piètre consolation, sachant que finalement la décision sera prise par l’Assemblé au second tour. On peut donc s’attendre, puisque les socialistes ne sont pas majoritaires au sénat, que d’autres projets ne recueillent pas la majorité. Si l’on ajoute à cela la censure du Conseil constitutionnel de la loi Duflot sur le logement, c’est un frein de plus à l’action du gouvernement.

 

Mais qui se soucient de ces couacs, le commun des Français ? Ils ont bien d’autres soucis qui les préoccupent, c’est leur pouvoir d’achat et leur santé, alors les politiques et les médias en phases avec le peuple non ! N’ayant plus grand chose à se mettre sous la dent, avec Sarko il y avait matière, chaque jour, à vendre du papier ou publier des infos sur la toile. Les médias et les politiques de tous bords, ne voient que les couacs de cette gauche ministérielle classée d’amateurisme, elle est jeune dans cette fonction. Dix années hors du pouvoir, cette gauche, et alors ? Ne faut-il pas qu’elle s’exprime, elle veut exister, même si des propos sont des couacs. C’est comme dans tout, il faut un rodage, et avec la durée ces fautes de jeunesse deviendront des qualités. On sait bien que la gauche est divisée, désordonnée, indisciplinée, si elle ne l’était pas la droite aurait plus de difficultés. Alors, au lieu de critiquer le gouvernement, il serait préférable de l’encourager, ce qu’il fait est bien.

 

Aujourd’hui entre en vigueur la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencés tôt et cotisés 41 années, ou 41,5 années en fonction de leur date de naissance, 110.000 personnes sont concernées en 2013. De quoi faire réfléchir ses détracteurs.

 

Ne trouvez-vous pas que les couacs de certains ministres sont pertinents ? Par exemple celui de Vincent Peillon sur le cannabis, un vrai sujet de société. Il est confronté à des problèmes de classe, des élèves seraient dans les nuages. Pourquoi vouloir étouffer le sujet, pas le temps, des problèmes plus importants, et bien on le remet à plus tard. De même pour Cécile Duflot aussi, sur le cannabis, quand elle clame qu’elle n’a pas été transformée parce qu’elle est devenue ministre. Des propos de bon sens. Seulement il faut gouverner avec la tendance populaire endoctrinée par la droite qui refuse toute avancée sur ce sujet de société. Donc pas la peine de l’aborder, ce qui compte tenu de mon article est préférable, voir ici.

 

Depuis que ce gouvernement est en action eu égard aux peaux de bananes qu’il a récupérées sur les plans sociaux, rien d’étonnant qu’il y ait de la part des ministres un stress qui les ferait discorder. Est-ce des couacs d’après sa définition, oui, mais le cap reste maintenu donc pour François Hollande pas de soucis. Cela devrait faire réfléchir tous ces médias qui pédalent dans la semoule. Que l’opposition crie quelle importance? Quand aux médias, ils s’arrêteront d’eux mêmes. François Hollande serait-il fragilisé pour autant, il ne semble pas. Un gouvernement d’amateurs pour François Fillon peu adapté à gouverner le pays ? Il ne se rappelle pas les couacs qu’il subit de la part de ses ministres.

 

Le 21 mai 2007 Martin Hirsch haut commissaire aux solidarités actives avait affirmé que l’instauration de franchises médicales, prévue par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, n’était pas «une bonne mesure». Le gouvernement venait tout juste d’être installé, «j’ai dit il y a quinze jours, un mois, deux mois, trois mois que ça ne me paraissait pas une bonne mesure. Est-ce que je l’approuverai ? La réponse est non». Ajoutant, «je peux être convaincu, mais je pense vraiment que ce n’est pas ce qu’il faut faire».

 

Le 3 septembre 2007 c’est François Fillon qui reprend Christine Lagarde en déclarant qu’il n’y a pas de plan de rigueur. Invitée sur Europe 1, le 2 septembre, Christine Lagarde qualifia le plan de rigueur appliqué par le non-remplacement d’un fonctionnaire sur 3 en 2008, et de 1 sur 2 en 2009. Contredisant ainsi la politique qu’elle a soutenue. Couac magistral François Fillon qui voulait imprimer cette diminution comme la conséquence de réformes bien pensées, destinées à muscler l’administration autant qu’à la faire maigrir. Qui pouvait croire que ce n’était pas de la rigueur ? Des imbéciles ? Mais comme l’écrit Le Monde.fr, il y a de quoi se marrer.

 

Que l’on se rappelle Nicolas Sarkozy délivrait tous ses éloges pour sa trouvaille Christine Lagarde. «La première femme à diriger Bercy, même la gauche ne l’a pas fait», (il a toujours eu un complexe de gauche), s’enthousiasmait-il confiant à ses conseillers, «si elle suit mes conseils, elle ira loin». Pas qu’un peu prétentieux le président, on voit ou il en est.

 

Puis ce fut Eric Woerth alors ministre du budget, déclarant, «l’équipe gouvernementale est unie autour du président et que chacun peut y trouver sa place à partir du moment où il fait la démonstration qu’il peut y être utile». Il y a dans cette phrase tout l’aveu de la gestion gouvernementale de Sarkozy prenant ses ministres pour des pions.

 

Puis ce fut Rama Yade, la secrétaire d’État aux Droits de l’homme qui se déclara «dérangée» lorsque Kadhafi arriva à Paris le jour de célébration des droits de l’homme, souhaiter que cette visite soit l’occasion d’insister sur le respect de ces droits par la Libye, dans une interview au Parisien/Aujourd’hui en France. Elle fut reçue à l’Élysée, mais ne fit aucun commentaire à sa sortie. Pour elle, «le colonel Kadhafi devrait comprendre que notre pays n’est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort».

 

Nicolas Sarkozy maniait la carotte et le bâton. Comme un chef délivrant bons points et reproches. Celui qui a son sourire était reçu, cajolé, ceux qui ne l’avaient pas restaient sur la touche. Cela me rappelle quand je travaillais, les uns avaient de la rallonge et pas les autres. Il a dû faire énormément souffrir ses ministres. Alain Juppé déclara au sujet de la campagne présidentielle, «il a complètement tort mais nous ne pouvons pas le dire». Il s’agissait de la position extrêmement droitière qu’il avait prise sur les conseils de Patrick Buisson.