Couvin, histoire d’un contournement.

 Peut-être connaissez-vous la petite ville de Couvin, jolie bourgade de la Province de Namur à quelques kilomètres de la frontière française.

C’est bien là le drame de cette ville, elle se trouve sur la route qui relie Reims à Bruxelles. Il passe quotidiennement environ 1 500 poids lourds, de jour comme de nuit et ça devient impossible à vivre pour les habitants. Le projet de contournement de la cité n’est pas nouveau, mais il y a une trentaine d’années, la population s’est opposée violemment à un premier projet, craignant à l’époque la désaffection des commerces. Or, il faut savoir que de l’autre côté de la frontière, l’autoroute a été construit, mais il s’arrête brutalement car la partie belge n’a pas été réalisée. Les poids lourds sont obligés d’emprunter une route étroite et sinueuse jusque Couvin. Cet itinéraire est très dangereux : on y dénombre un nombre incalculable d’accidents. Il a fallu attendre de nombreuses années avant de commencer les travaux, des propriétaires de forêts ayant fait de l’obstruction. Enfin le 16 septembre 2011, les travaux ont enfin commencé et devraient durer 6 ans. Malheureusement, certains journaux belges se posent la question de savoir si ces travaux pourront aller à leur terme : en effet, de 120 millions d’euros prévus au départ, le devis s’élève à présent à 225 millions. Par les temps qui courent, la région Wallonne,  principal financeur du projet, se dit qu’elle aura du mal à payer toute seule. La décision d’un prêt à long terme de la BEI (banque européenne d’investissement) n’a pas encore été prise et sera prépondérante pour la suite des travaux. Ce n’est donc pas encore gagné. En plus, le contournement de la ville par l’Est n’a pas que des partisans. Cette solution aura pour effet de défigurer la jolie vallée du « Ry de Rome », lieu touristique dans la forêt au Nord de Couvin. Cette histoire montre bien à quel point il est aujourd’hui difficile de mener à bien ce genre de projet. Et pendant ce temps les habitant souffrent et sont exaspérés. Source de cet article : Le Vif Express du 25 novembre 2011