Ford, Général Motors et Chrysler: La fin est proche

Les "Big Three", terme utilisé aux Etats-Unis pour désigner les trois grands constructeurs automobiles du pays, à savoir Général Motors, Ford et Chrysler, pourrait bien voir sa fin approcher à très grands pas.

En effet, alors que ces trois entreprises attendaient avec une impatience non mesurée que des milliards de dollars leurs soient accordés très rapidement afin de ne pas "mettre la clé sous le châssis (merci TF1), pourraient ne pas survivre à la décision des sénateurs américains, qui ont refusé de sortir une nouvelle fois le chéquier.

Les républicains, parti politique de George W. Bush, qui est à l'origine du plan de sauvetage, se sont montrés hostiles à toute aide sous forme financière, dénonçant le fait que ce soient les contribuables qui au final auraient du payer pour sauver ces trois entreprises qui n'ont pas été capables de s'adapter aux nouvelles "normes".

 

Alors que les constructeurs européens et asiatiques (Japon, Corée du Sud, …)  ont compris depuis plusieurs années déjà que les consommateurs demandaient des modèles moins gourmand en énergies, développant des modèles hybrides (électricité – essence) ou encore en menant des recherches sur les voitures électriques.

Mais de leur côté, les constructeurs américains continuaient à vendre des "ogres" en termes de consommation. Par exemple, le Hummer de Général Motors, mastodonte culte outre Atlantique mais aujourd'hui délaissé du fait de ses 14 litres aux 100 kilomètres. Aux Etats-Unis, les moteurs diesels commencent à peine à faire leur apparition, alors qu'ils sont plus qu'utilisés en Europe.

 

En cas de faillite, ce serait une seconde crise qui naitrait dans la crise. En effet, le secteur de l'automobile emploie plusieurs centaines de milliers de personnes, qui se retrouveraient au chômage au cas où les trois constructeurs disparaissaient. Ceux-ci ont d'ailleurs annoncer la fermeture de nombreuses chaines de production pendant le mois de janvier, afin de réduire leurs coûts, mais aussi pour ne pas accumuler encore plus de stocks désormais quasiment invendables.

 

De son côté, le nouveau président américain, Barack Obama, a déclaré qu'il ne laisserait pas couler ces trois entreprises. Mais pourra-t-il vraiment faire quelque chose?

En tout cas, les "Big Three" sont à deux doigts de se placer sous la protection de la loi sur les faillites, qui leurs donneraient un peu d'air, gelant pour quelques temps l'ensemble des créances. Mais dans la crise actuelle, il est peu probable que cela soit suffisant pour leur permettre de se remettre à flots.

A titre d'exemple, il ne resterait plus à Général Motors  que 2,5 milliards de dollars de trésorerie, soit à peine de quoi payer les salaires de ses centaines de milliers d'employés, et quelques fournisseurs. Si aucune aide ne lui parvient, la loi sur les faillites sera son dernier recours.

 

Alors, quelles sont les solutions pour sauver ces trois groupes? Tout d'abord, il y a bien sur une aide gouvernementale, mais cela semble de moins en moins évident du fait du refus des sénateurs.

Ensuite, ces entreprises ne valant pour ainsi dire plus rien, pourraient être des cibles extraordinaires pour des concurrents en meilleur santé. Un peu comme l'avait fait le français Renault il y a quelques années, en rachetant le Japonais Nissan, alors au plus mal. Sauf que dans la crise actuelle, tous les constructeurs sont touchés de plein fouet, rendant un rachat assez difficile.

La troisième et dernière solution serait tout simplement un dépôt de bilan. Mais cela serait plus que catastrophique pour l'ensemble des Etats-Unis, et pourrait même avoir un effet boule de neige sur le reste du monde. Plusieurs millions de foyers en situation d'extrême précarité d'un seul coups, cela ne passe pas inaperçu. De plus, les marchés financiers pourraient s'écrouler d'un seul coups si une faillite (voire deux ou trois) était annoncée.

 

Au seul mois de novembre, les trois constructeurs américains ont connu leur pire mois depuis 50 ans. Ford voyant notamment ses ventes chuter de 47%!!

 

La crise n'est donc pas terminée, et pour certains, elle ne fait que commencer. Peut-être est-ce que je me trompe, mais le pire pourrait bien être encore à venir…