Cinéma : La peste, un fléau toujours d’actualité…

 C’est bien une belle occasion pendant quelques jours à partir du 16 novembre, de voir au cinéma le théâtre, et surtout quand il s’agit de la peste de Camus interprétée par Francis Huster ! 

Seul dans une petite pièce avec pour unique décor un banc. Des dialogues d’une grande intensité, s’engagent par la seule voix de Francis Huster qui tour à tour, endosse le rôle du Dr Rieux, de Mr Michel, le concierge, puis se démultipliera au fur et à mesure, passant d’un personnage à un autre avec toutes les intonations de circonstances. 

Le mal est là, il est palpable pour tous, sur fond de magnifiques textes, lesquels décryptent avec force subtilité les mécanismes de survie chez l’homme, face à un choc d‘une telle ampleur. 

En effet, quand frappée de plein fouet par l‘épidémie de la peste, la ville d‘Oran sombre dans le chaos en se recroquevillant sur elle-même, sa population s‘évertue tant bien que mal, à sortir la tête de l‘eau. 

Même face à un combat perdu d’avance, une fois l’effroi dépassé, les victimes se battront à mains nues. Chacun avec les moyens du bord. Et comme chez les hommes, «il ya plus de choses à admirer qu‘à mépriser», au cours de cette catastrophe, dévouement, solidarité, altruisme s‘exerceront sans le moindre calcul. Juste des vertus, devenues le temps d’une crise, leur propre fin, sans nul besoin de récompense en retour, même pour le père Paneloux. 

Mais que n‘avait-il raison le docteur Rieux, de demeurer sceptique face à la foule en liesse devant le déclin du fléau, convaincu qu‘il était que «le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu‘il peut rester pendant des dizaines d‘années endormi dans les meubles et le linge, qu‘il attend patiemment dans les chambres, dans les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l‘enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse ». 

Le nazisme est mort. Le communisme aussi. Mais la peste elle, continue de sévir réveillant de temps en temps ses rats pour les envoyer mourir dans des cités heureuses. Et parfois malheureuses. 

Avec la coalition des forces de l’opposition sous l’égide des Grands de ce monde, Damas avec sa pluie interminable de roquettes continue de s‘embraser. 

Israël aussi vient de rouvrir «les portes de l’enfer à Gaza». Et c’est toujours ce même cortège de provocations, de contre-provocations, de surenchère de violence, prélude immanquable à une macabre escalade. 

Pourtant, les rats sont maintes fois venus par là, du côté des territoires palestiniens pour y mourir, sans que jamais personne ne tire le moindre enseignement de toute cette série de déchirements passés pour tenter un tant soit peu, de venir à bout de cette spirale infernale…