Le coup de bluff de Christine Boutin.

 Notre madone de la politique nous fait un coup de sang ! Devant les difficultés qu’elle rencontre pour obtenir ses 500 signatures, elle menace l’UMP de lâcher une « bombe atomique » pendant la campagne. Est-ce du bluff ou a-t-elle vraiment un atout maître dans sa manche ?

C’est intéressant car sa réaction révèle un fait indéniable : les grands partis essaient de contrôler l’élection grâce aux parrainages qui sont désormais publics. Auparavant, les choix des maires étaient secrets, ce qui les mettait à l’abri des menaces. Dans le cas de Christine Boutin, démocrate chrétienne, on suppose qu’elle devrait avoir assez facilement ses parrainages, notamment dans les communes rurales. Et pourtant, elle plafonne à 150 pour l’instant, ce qui est bien peu sur 36 000 communes en France. L’UMP veut empêcher la multiplication des candidatures à droite et la pression exercée sur les maires permettra d’éliminer quelques prétendants qui pourraient provoquer « un 21 avril à l’envers ». Pour cela, deux solutions : la persuasion en promettant une récompense, ce qui a sans doute fonctionné avec Jean-Louis Borloo, sinon pourquoi aurait-il abandonné si rapidement ou on bloque les candidatures en faisant pression sur les maires. Cela pose un problème démocratique : si la règle des parrainages existe, c’est pour empêcher les candidatures fantaisistes, pas pour choisir les adversaires qu’on veut affronter. Marine Le Pen, à 17 % dans les intentions de vote qui rame aussi, du moins c’est ce qu’elle dit. Une autre question me vient à l’esprit : madame Boutin a-t-elle des révélations si graves à faire qui lui permettent de braver et de menacer ainsi l’Elysée ? Si oui, pourquoi ne pas avoir parlé plus tôt, c’est malhonnête de sa part car l’électeur a de toute façon le droit de savoir. Si sa bombe atomique est un pétard mouillé, elle se couvrira de ridicule. Mais ça ne lui fait pas peur, rappelez-vous comment elle avait combattu le PACS, en brandissant la Bible à l’Assemblée.

Et si elle obtient ses signatures, ne serons-nous pas en droit de nous demander si elle avait vraiment quelque chose à révéler qui a fait reculer Nicolas Sarkozy ?