Le juif, éternel bouc émissaire

 

Il y a exactement 70 ans, au terme de la conférence de Wannsee en janvier 1942, le Troisième Reich organise l’extermination de tout un peuple pour une seule raison : être né juif.

Aujourd’hui l’impensable est en train de se produire. On assiste avec frayeur et pas seulement dans le monde arabe, à un antisémitisme sans précédent depuis les années 30.

Le juif est aujourd’hui responsable  non seulement de la misère du pauvre mais aussi du disfonctionnement de l’économie mondiale.  Les médias cultivent l’image d’un Israël oppresseur face à des palestiniens opprimés. Nombreux sont ceux qui montent au créneau et affichent leur antisionisme. Mais ne nous y trompons pas, l’antisionisme est un antisémitisme déguisé.

La cause palestinienne cristallise aujourd’hui la voix des démunis, des miséreux, des délaissés, des sans espoirs mais aussi des frustrés et des victimes du libéralisme économique et de la mondialisation. On retrouve les mêmes peurs et craintes que celles ressenties pendant de la crise des années 30 et l’on cherche des responsables, les mêmes responsables : les juifs. Que reproche t-on exactement aux juifs ? Leur réussite ? Est-ce un crime de vouloir s’enrichir, d’étudier, de travailler ? Est-ce peut être leur solidarité ? Peut-on reprocher à un peuple d’être solidaire ? Une solidarité d’autant plus justifiée par une histoire jonchée de souffrance, de pogroms et d’exterminations. Autre reproche que l’on retrouve dans de nombreux médias : le lobby juif. Le lobby juif existe certainement et regroupe des personnes influentes de confession juive pouvant influer sur certaines orientations économiques, financières ou politiques. Là encore, peut-on reprocher à une communauté de défendre ses intérêts ?

Il est courant depuis des siècles d’associer les juifs à l’argent, mais aujourd’hui on rend responsable la communauté juive toute entière d’un système économique ultra-capitaliste qui ne bénéficierait qu’aux puissants. L’antisémitisme trouve alors un terreau auprès des couches populaires. La montée en puissance des partis d’extrême droite en Europe est annonciatrice d’une histoire qui se répète et qui s’acharne sur le peuple juif. Mais, alors que l’on reproche aux juifs d’être les partisans d’un ultralibéralisme sauvage, on constate à l’opposé, que la paternité du communisme revient à Karl Marx, un juif d’origine…

L’histoire nous apprend que les pays dans lesquels les juifs ont été opprimés, spoliés ou chassés ont tracé leur propre décadence, à l’inverse, ceux dans lesquels ils ont été traités avec tolérance et égalité ont vu leur économie et leur culture prospérer.