La contraception des mineures question d’actualité

 Le rapport "Et si on parlait de sexe à nos ados? Pour éviter les grossesses non prévues chez les jeunes filles " sera remis jeudi 16 février à la secrétaire d’Etat à la jeunesse, Jeannette Bougrab. Les auteurs de ce rapport ( gynécologues Israël Nisandet et Brigitte Letombe,psychologue  Sophie Marinopoulos) reviennent sur l’idée récurrente d’un accès entièrement gratuit à la contraception pour les jeunes.

En effet,à leur sens,laboratoires et sécurité sociale doivent à tout prix faire un effort conjoint.La gratuité (sauf dans les centres de planification et encore faut il y avoir accès librement ) est loin d’être la règle. Et le problème est loin d’être à la marge .Il s’agit d’un problème de santé publique, diminuer chez les jeunes voire très jeunes filles des grossesses non désirées ainsi que des avortements . Rappelons que pour les 15-17 ans , 11930 IVG ont été rapportées en 2009 ,sans compter les grossesses menées à terme ce qui est loin d’être négligeable et au delà d’un simple chiffre entraîne des conséquences sociales,éducatives et de santé importantes. 

Une des dix huit propositions de ce rapport consiste en la gratuité  de l’ensemble des moyens contraceptifs ainsi que des préservatifs jusqu’à18 ans et un plafonnement de ressources pour les 18/25 ans .Il pourrait consister en un "forfait contraception pour mineures"financé par l’Etat et les laboratoires volontaires .Le contraceptif serait payé directement au pharmacien àmoitié moins cher.

Un coût annuel d’environ 80 euros est estimé en plus d’une consultation annuelle de suivi et de renouvellement .Ce qui pèse positivement dans la balance vu le coût non seulement financier d’une IVG (350 euros environ )mais aussi de santé publique,de conséquences psychologiques,voire sociales (en cas de grossesse aboutie)  et d’autres frais inhérents.

 

De cette manière également ,on parviendrait à garantir l’anonymat des mineurs car en l’état actuel des choses,alors même que médicalement on est adulte à 15 ans,pour les consultations et la délivrance des contraceptifs ,il n’en est rien.Jusqu’à 18 ans remboursement des consultations et des contraceptifs passent par la Carte Vitale des parents d’où un énorme frein.Dans cette démarche ,les laboratoires doivent prendre leur part aux côtés de l’Etat et de tous les acteurs habituels en la matière,sachant qu’il s’agit d’une démarche négociée et consentie,un vrai acte "citoyen" envers ces jeunes filles.

Sachant également qu’il n’est absolument pas envisagé de légiférer en la matière ( notamment la secrétaire d’Etat à la santé Nora Berra avait déclaré son opposition) ,la bonne volonté est de rigueur pour un sujet réel de santé publique .

Source Le Monde