Racisme et xénophobie : cette honte qui vient de l’Italie

Voilà un peu plus de deux mois que Madame Cecile Kyenge, une Italienne d’origine africaine a été nommé au sein du Gouvernement italien au poste de Ministre de l’intégration. Une toute première dans l’histoire du pays. Car, aucune femme de peau « noire » n’avait jamais jusqu’ici occupé un tel poste en Italie.

Cependant, bien que vivant dans ce pays depuis  trente ans, l’arrivé de Madame Kyenge à la tête du Ministère de l’intégration sera très mal apprécié par les italiens, notamment ceux des partis  de l’extrême droite. En effet,  Depuis sa nomination, elle ne cesse  d’affronter des manifestations d’hostilité de la Ligue du nord, un parti allié à celui de l’ancien chef du gouvernement  Silvio Berlusconi, actuellement chef de file de  l’opposition. En début de ce mois, Roberto Calderoli, un des dirigeants de cette ligue du nord était allé jusqu’à comparer cette native de la République Démocratique du Congo à un orang-outan. Des attaques racistes qui ne cessent de prendre de l’ampleur.

Ce week-end, alors que la Ministre prononçait un discours à Cervia dans le centre de l’Italie  lors d’un meeting du Parti Démocratique (PD), un individu a lancé contre elle des doigts de bananes. Un geste ignoble, inqualifiable, regrettable qui a immédiatement  soulevé dans le pays un tollé général : "Un autre geste honteux et scandaleux. Solidarité avec la ministre Kyenge. A présent, isolons les imbéciles" a regretté sur son compte Tweeter l’ancien maire de Rome Gianni Alemanno, alors que la ministre de l’Environnement Andrea Orlando a vite manifesté sa "très vive indignation pour cet acte minable".

De son côté, la concerné s’est refusée à toute polémique inutile. Elle a juste regretté ce gaspillage de nourriture dans un pays en crise. Un geste de grandeur ! Une déclaration  qui cadre avec l’attitude qu’elle a toujours su adopté face à ces actes insensés. L’on se souvient d’ailleurs que devant la presse étrangère à Rome au mois de juin dernier, Madame Kyenge rappelait ceci : "L’Italie n’est pas raciste, il y a seulement un manque de connaissance de l’autre. Les insultes et menaces qui me visent à cause de ma position particulièrement exposée visent en réalité tous ceux qui refusent le racisme et une société non violente."

Vivement que la classe politique italienne se mobilise, afin de barrer la route à ces actes de sauvagerie qui risqueraient de porter un sérieux coup à l’image de ce pays !