Avis : Silent Hill Rédemption – nouveau comics officiel

Le nouveau label Mana Books vient de sortir ses premiers livres sur les jeux vidéo. J’ai eu la chance de mettre la main sur le premier tome du nouveau comics Silent Hill Rédemption. Adapter le célèbre jeu d’horror survival de Konami en BD est-il chose aisée ? Venez vite le découvrir ! Continuer la lecture de « Avis : Silent Hill Rédemption – nouveau comics officiel »

Les bonus de Monster Hunter Stories

monster hunter stories logo

Monster Hunter est une licence très populaire de Capcom, mais séduit surtout un public mature. Afin d’élargir son public, un spin off plus coloré et traditionnel, Monster Hunter Stories, sort aujourd’hui sur 3DS. Basé sur l’animé du même nom, le jeu est accompagné de quelques bonus qui devraient ravir les fans. Continuer la lecture de « Les bonus de Monster Hunter Stories »

Internet, Amazon, librairie et loi, ce grand bazar.

  J’ai récemment beaucoup lu d’articles et de réactions sur la guerre que mène le gouvernement pour protéger les librairies indépendantes des grosses machines de guerre du net. Devant les flous et idées reçues que j’ai pu lire – en commentaires ou bien dans les articles eux-mêmes – je me suis dit qu’un article centralisant les informations concernant Amazon, les librairies, là … pourrait éclairer certaines personnes.

 

Pour commencer, revenons en 81, avec la loi Lang qui fixe le prix unique du livre : l’éditeur fixe un prix pour le livre qu’il publie, ce prix est celui que tous les revendeurs doivent appliquer. La loi autorise toutefois les revendeurs à appliquer une remise de 5% s’il le souhaite pour les particuliers (généralement cela passe par une carte de fidélité) et de 9% pour les collectivités. Un autre point que de nombreuses personnes ignorent : les libraires sont OBLIGES légalement de vous proposer de commander l’ouvrage que vous désirez s’ils ne l’ont pas en stock. Ils ne peuvent pas vous le refuser.

 

Les députés UMP, soutenus par l’ensemble de leurs collègues et du gouvernement -une fois n’est pas coutume- ont proposé et adopté un projet de loi visant les vendeurs en ligne qui ne disposent pas de points de vente physique. Une loi dite Anti-Amazon puisque le revendeur profitait de ses énormes moyens financiers pour proposer à la fois la réduction légale et les frais de port. Plus besoin de bouger, plus besoin de cumuler sur la carte de fidélité pour économiser. Tout. Tout de suite. Sans effort. 

Le géant américain ne peut plus cumuler ces deux avantages. Le prix du livre augmente donc en ligne. 

Que dit la loi exactement ? 

 

Lorsque le livre est expédié à l’acheteur et n’est pas retiré dans un commerce de vente au détail de livres, le prix de vente est celui fixé par l’éditeur ou l’importateur. Le détaillant peut pratiquer une décote à hauteur de 5 % de ce prix sur le tarif du service de livraison qu’il établit, sans pouvoir offrir ce service à titre gratuit.


Les 5% légaux sont donc applicable uniquement sur les frais de port. Nous nous retrouvons donc avec des frais de port sur Amazon à 1 centime et un livre au prix éditeur. En voulant protéger les libraires, cette loi va être bénéfique à Amazon. Ils vont donc, en appliquant ce 1ct par livraison, gagner plus d’argent sur les ventes, qui elles ne seront probablement pas freinées. Le tout en continuant à avoir les mêmes remises auprès des éditeurs. Cela n’amènera pas forcément plus de monde dans les librairies mais les tout petits éditeurs spécialisés qui faisaient principalement de la vente directe via leur site internet verront leur commerce prendre un plomb dans l’aile. Ces pauvres éditeurs qui n’ont pas les moyens de se vendre aux libraires à travers tout le pays et qui se distribuent eux même.


Mais quels sont les problèmes auxquels fait face la librairie par rapport à Amazon ? 

 

Tout d’abord, les librairies sont implantées en ville, souvent dans le centre, contrairement aux entrepôts, les prix/m² sont plus durs à tenir par rapport au choix que peut proposer le libraire. En effet, cette implantation, liée à la production extrêmement importante de l’édition (41902 nouveautés sur l’année 2011, en augmentation) est une gêne pour le libraire. Comment proposer autant de références qu’un géant qui ne fait que stocker en entrepôt ? La surface est limitée, les moyens aussi. 

Le travail du libraire est de faire une sélection à la fois adaptée à sa clientèle, tant dans les ouvrages de fonds (ce qui n’est pas une nouveauté) que dans les nouveautés. Mais il voit son choix forcément limité du fait de la place qu’il peut se permettre d’accorder à tel ou tel rayon. 

J’ai beaucoup vu de réactions du type "les libraires ont jamais rien en stock à part les meilleurs ventes". Je ne sais pas où vous allez, mais personnellement les librairies que je fréquente, que ce soit en province ou à Paris, proposent des sélections très différentes et dans certaines il faut chercher les Musso, Levy et cie pour les trouver … La FNAC n’est plus un réel libraire, il vend de plus en plus de choses diverses et variées, et se contente de mettre en avant les auteurs connus sans prendre aucun vrai risque dans sa sélection. Ô joie des achats centralisés. L’attitude de certains libraires est probablement un (gros) problème pour le fonctionnement de la librairie. Que ce soit à travers sa gestion ou son refus d’évolution. Certes il ne faut pas généraliser, des groupements de librairies innovent, notamment LibrEst. 

Certains perdent malheureusement de vue les rôles du libraires. Ce n’est pas qu’un vendeur.

 

Le libraire est un acteur culturel. La librairie se doit d’être un lieu de vie. Et cela ne l’empêche en aucun cas de se moderniser et d’innover. Organiser des rencontres, des thématiques, travailler avec les bibliothèques, les cinémas, les associations, les enseignants. Tout ça c’est également le métier de libraire, autant que d’accueillir et renseigner le client. Autant que de faire découvrir des auteurs, des thématiques …

Le libraire doit se moderniser, être présent sur internet, s’organiser en réseau dans le seul but d’offrir à ses clients -et potentiels clients – satisfaction et ainsi pouvoir perdurer.

Les librairies qui répondent à ses critères tiennent très bien le coup, malgré l’essor du livre numérique et la présence d’Amazon. 

 

S’adapter sans renier ce qu’est une librairie. Proposer du jeu éducatif ? Proposer des expos-ventes d’artistes du coin ? Les possibilités sont multiples. Bientôt proposer le livre numérique, probablement, accompagner, conseiller sur ce nouveau type de produit. Être plus présent sur internet, dans les médias ? Il n’est pas encore trop tard pour ça. 

 

Mais il y a des points noirs dans la chaîne du livre que le libraire ne peut souvent que subir.

Pourquoi les délais de livraisons des fournisseurs sont si longs pour un libraire de province ? Mais surtout pourquoi les délais de livraisons sont si disparates pour n’importe quel libraire ? Attendre 2 semaines le carton de X contre 2 jours pour le carton de Y ? Le client se perd, pas étonnant qu’il préfère commander sur Internet, les entrepôts rarement vides ne lui feront pas défaut. 

Malgré le dispositif Prisme, les libraires de provinces ont des coûts élevés, résultant en une faible présence une fois l’Île de France passée. Les distributeurs y ont -peu- d’entrepôts. Les libraires doivent attendre les arrivages de Paris. Pourquoi ? Ne peut-on imaginer la présence d’entrepôts régionaux, d’une décentralisation des stocks afin de dynamiser le réseau de librairies provinciales existantes et en créer des nouvelles ? De nombreuses personnes n’ont pas de librairies à proximité (jusqu’à plus de 100 km) ce qui les décourage

 

C’est au secteur du livre d’apporter des solutions à ses problèmes. La mesure Anti-Amazon a prouvé dès le jour de son application qu’elle était inutile, à part à augmenter le coût de la culture. 

S’ils voulaient aider le livre par la législation, autoriser la vente entre les librairies avec une marge de 10% afin de faire fonctionner les réseaux de libraires aurait été bien plus efficace, sans pénaliser le client. L’état ne s’adapte pas à cette évolution de la librairie que représentent les réseaux de libraires. Pourtant ils sont actifs, pour certains. Que ce soit pour la vente en ligne, que ce soit pour la tenue des librairies des salons du livre.  

Si les décideurs ont si peur des pratiques commerciales d’Amazon, pourquoi ne pas les empêcher de faire pression sur les éditeurs pour augmenter leur marge ?

 

Que les partenaires se mettent ensemble, qu’ils soient libraires, éditeurs, distributeurs, diffuseurs, imprimeurs. Trouver des accords et les mettre en place. 

Des entrepôts dans les provinces contenant tous les stocks de manière à ce que n’importe quel livre soit accessible en 24h ?

Que tous les distributeurs s’engagent sur un délai de livraison commun ? (grands distributeur comme éditeurs). 

Une base de donnée publique accessible à tous en magasin pour présenter en détail les catalogues de tous les éditeurs ?

Tout ça à la fois ?

 

   Le gouvernement devrait s’attaquer, avec ou sans l’Europe, à l’exil fiscal, pour récupérer tout ce bel argent qui part au Luxembourg sans passer par la case état français. 


Ceci n’est pas une attaque contre Amazon, bien qu’on puisse le prendre en ce sens. L’Américain est probablement nécessaire et complémentaire des librairies traditionnelles, ne serait-ce que sur la possibilité d’avoir des livres qui ne sont plus édités ou l’achat d’urgence d’ouvrages rares (pour rester dans le domaine du livre), ses innovations. Les deux entités peuvent exister. Amazon propose l’achat et le "conseil" simple  tandis que les librairies proposent l’animation, les dédicaces, les rencontres et découvertes parfois insolites.

On peut évidemment argumenter qu’Amazon est vivement critiqué pour ses méthodes de travail peu morales et humaines (France, Allemagne, USA, notamment), ses pressions sur les éditeurs (conflit actuel avec Hachette USA où Amazon est critiqué par les auteurs alors qu’il dit vouloir défendre leurs intérêts) et surtout pour son contournement des lois fiscales de différents pays (le jeu d’Amazon les amène à toucher plus d’aides du gouvernement britannique que ce qu’elle ne paye d’impôts.). Mais au final, Amazon a des clients, tout comme les librairies. Il a des fidèles qui ne s’arrêteront pas à cette mesurette et continueront à aller commander en ligne. 

 

 

 

 

Amazon livre en cinq semaines : de quoi nous réconcilier avec les libraires !

Logistique imparable, délais de livraison imbattables, innovations futuristes… Amazon se veut le roi de la livraison. Ou plutôt son despote. Car pour recevoir un livre d’un éditeur sur lequel Amazon veut faire pression, il vous faudra attendre plusieurs semaines. Belle illustration de la philosophie de l’autoproclamée « entreprise la plus orientée client au monde » ! 

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La Poste augmente encore ses tarifs

Après l’augmentation du 1er janvier pour le courrier, c’est au tour des colis de subir une augmentation. Les tarifs n’ayant pas augmenté depuis le 1e mars 2012, à quoi faut-il s’attendre ?

 

 

Pour rappel,  voici les anciens tarifs colis pour un Colissimo France – Envoi en France métropolitaine :

Poids Tarifs jusqu’au
1er mars 2009
Tarifs à partir
du 2 mars 2009
Tarifs à partir
du 1er mars 2010
Tarifs à partir
du 1er mars 2011
Jusqu’à 0.5kg 5.30 € 5.50 € 5.55 € 5.60 €
de 0.5kg à 1kg 6.50 € 6.70 € 6.80 € 6.95 €
de 1kg à 2kg 7.40 € 7.65 € 7.75 € 7.95 €
de 2kg à 3kg 8.30 € 8.60 € 8.70 € 8.95 €
de 3kg à 5kg 10.10 € 10.50 € 10.60 € 10.95 €
de 5kg à 7kg 11.90 € 12.40 € 12.50 € 12.95 €
de 7kg à 10kg 14.60 € 15.25 € 15.35 € 15.95 €
de 10kg à 15kg 16.60 € 17.25 € 17.45 € 18.20 €
de 15kg à 30kg 22.60 € 23.25 € 23.75 €

24.90 €

Tarifs à partir
du 1er mars 2012
5.70 €
7.10 €
8.20 €
9.25 €
11.35 €
13.35 €
16.35 €
18.85 €

26.35 €

Et maintenant, les nouveaux tarifs :

(voir :http://www.colissimo.fr/particuliers/envoyer_un_colis

Poids jusqu’à               Tarifs nets
0,25 kg                                5,50 €
0,5 kg                                  6,30 €
0,75 kg                                7,10 €
1 kg                                      7,75 €
2 kg                                      8,80 €
3 kg                                    10,05 €
5 kg                                    12,35 €
7 kg                                    14,65 €
10 kg                                  18,05 €
15 kg                                  20,85 €
30 kg                                       29,25 €

 

Cela représente, en 5 ans, une hausse des tarifs de 19 à 29 %, soit plus que le coût de la vie !  Cette nouvelle augmentation intervient après celle du tarif courrier qui, là aussi, devient très cher. Le tarif le plus pratique, à savoir moins de 250 g, est passé de 1,85 € à 2,10 €, soit une hausse de presque 14% !

Il est vrai que le volume du courrier traité par La Poste est en baisse constante, qu’il y a la hausse du prix du carburant et d’autres facteurs, mais le prix devient un véritable frein à l’échange de courrier et de petits objets. Avant la suppression du tarif économique pour les petits objets, il était courant de faire des envois vers l’étranger , généralement les pays limitrophes. Depuis que le prix  a presque doublé, je n’ai personnellement plus rien envoyé vers ces destinations donc il y a une forte relation entre le prix et les échanges. La Poste évoque la transition vers le numérique, les entreprises représentant 97% des envois sous forme de prospectus publicitaires, factures et autres courriers impersonnels à titre uniquement informatif ou commercial. Maintenant qu’on peut faire ça par email, il y a logiquement une baisse du courrier envoyé. Mais le prix reste un élément important et si La Poste pense conserver un chiffre d’affaire raisonnable en faisant payer régulièrement plus cher, la méthode va finir par décourager les clients d’envoyer des plis ou des petits paquets, quand ils ne s’adressent pas à d’autres sociétés ! Voir cet article pour plus de détails : http://www.lefigaro.fr/societes/2013/01/30/20005-20130130ARTFIG00435-courrier-les-societes-se-detournent-de-la-poste.php.

Cette augmentation des tarifs se répercute aussi sur d’autres sociétés, comme Ebay ou Priceminister. Il faut signaler que Priceminister n’a pas changé ses tarifs et reverse toujours la même somme au vendeur. Or, pour un DVD ou un jeu vidéo, on est remboursé 2,20 € alors que le timbre coûte déjà 2,10 €, quand les employés de La Poste n’obligent pas à faire un envoi à 2,50 €. Et ça, c’est sans compter le coût de l’emballage (environ 0,5 à 1 €). Ainsi, la perte sur un envoi est loin d’être négligeable ! Les sites de vente en ligne comme Amazon, qui proposent la gratuité des envois, vont-ils revoir leur politique et mettre des conditions plus strictes pour obtenir la gratuité des frais de port ? Cela ne se verra pas immédiatement, car il va falloir attendre que chacun fasse ses comptes et constate ou non un impact sur son activité, donc pas avant une année au moins. Mais cette nouvelle augmentation ne sera pas la dernière et finira bien par avoir des conséquences fâcheuses pour de nombreuses autres entreprises.

 

 

 

 

 

Yahoo prêt à investir sur Hulu

Le cyclone Marissa Mayer a commencé, et il n’est pas prêt de s’arrêter. À l’issue de l’acquisition de la plateforme de blogs Tumblr pour 1,1 milliard de dollars, le PDG de Yahoo est déjà sur sa prochaine proie. Selon l’All Things Digital, elle est en train de mettre entre 600 et 800 millions pour mettre la main sur la plate-forme de vidéo en streaming Hulu.

 La raison est évidente: selon les prévisions de la firme de recherche eMarketer, la publicité en ligne en format vidéo est appelé à croître de plus de 50% au cours des quatre prochaines années, et va dépasser les 9 milliards aux États-Unis. Hulu pourrait s’avérer précieuse dans la transition du parrainage de la télévision traditionnelle a celui du contenu en ligne sur l’initiative des diffuseurs américains (NBC, Fox et Disney).

Même Youtube, qui avant de se retrouver dans les mains de Google avaient été la cible de Yahoo!, va dans ce sens et courtise les éditeurs d’ouvrir un nombre croissant de canaux verticaux et de chaines payantes.

La fourchette si large de l’offre de Yahoo est due à des variables qui pourraient caractériser l’accord. La durée des droits de licences et la durée des droits sur le contenu par les propriétaires, par exemple.

Fondée en 2007, Hulu est sur le marché depuis 2011, mais n’a jamais été en mesure de trouver un acheteur disposé à mettre de son portefeuille 2 milliards de dollars, le chiffre initialement demandé par la plate-forme. Yahoo devra cependant battre la concurrence des KKR, Guggenheim numérique, Silver Lake Partners, Time Warner Cable, DirecTV et Chernin Group, et se méfier des géants Google et Amazon qui pourraient s’intéresser à la plate-forme, ce qui rendrait l’investissement encore très cher.

Nous verrons, à ce stade, avec combien conviction Mayer décidera de poursuivre dans cette voie. L’intérêt pour le domaine est tout sauf tiède, en Mars déjà Yahoo a essayé de mettre la main sur le portail français Dailymotion, mais il a été bloqué directement par l’Elysée. Il semble également que l’achat de Hulu n’est qu’une des nombreuses étapes des achats de Yahoo ; dans le viseur il y a déjà deux sociétés actives sur le marché de la téléphonie mobile et des télécommunications avec une valeur comprise entre 150 et 200 millions de dollars. La stratégie adoptée par le géant des années 90 est celle d’acheter tout ce qui n‘est pas réalisable.

C’est comme ça que Microsoft a repris Skype et c’est la même logique qui a conduit Google à acheter Youtube ou Facebook et son Instagram.

La croisade d’Aurélie Filippetti contre Amazon

Il suffit juste d’un clic pour recevoir de chez Amazon et dans les plus brefs délais sa commande qui plus est à un prix défiant toute concurrence : à la réduction des 5% vient s’ajouter la gratuité des frais d’envoi, un cumul d‘avantages alléchant propre à corrompre même les plus réfractaires à  toute forme de "dumping". 

Le géant de la vente en ligne est devenu le cheval de bataille d’Aurélie Filippetti, ministre de la culture, qui n’y va pas avec le dos de la cuillère pour lui jeter la pierre ; elle l’accuse de pratiquer un véritable dumping  avec sa méthode déloyale qui consiste à casser les prix, mettant KO tous ses concurrents potentiels parmi lesquels les libraires ; un processus qui à terme, une fois conquis le monopole du marché, conduira Amazon à y régner en maître incontesté. 

Et dire que le succès d’Amazon dans l’Hexagone revient en partie à ceux qui l’ont adoubé avec déroulement de tapis rouge : c’est en grande pompe qu’Arnaud Montebourg avait accueilli la troisième plateforme d’Amazon en Saône et Loire; une belle dynamique vectrice d’emplois qui a eu droit à tous les honneurs qui se méritent en temps de délocalisation ; la signature par Amazon France de la Convention de service avec Pôle Emploi s’était faite en présence de Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l‘Emploi. 

Sans parler des optimisations fiscales dont il bénéficie lesquelles génèrent un manque à gagner assez conséquent. Malgré les aides et les subventions publiques qui lui sont versées, le géant de la distribution est accusé d’ évasion fiscale. Avide du beurre et de l’argent du beurre, Amazon a pris le soin de fixer au Luxembourg son siège principal et du coup tout ce qui est acheté sur le site à Paris ou ailleurs est facturé au Luxembourg. 

Après le Centre, le Drôme, le Saône et Loire, c’est au tour du Nord Pas de Calais à Lauwin-Planque d’accueillir la quatrième plateforme logistique du groupe américain de vente en ligne. Une aubaine pour cette région où le taux de chômage est élevé. 

La productivité étant l’objectif principal de ces entreprises, la discipline représente un rouage majeur de l’appareil : un élément parmi tant d’autres qui serait à l’origine d’un foisonnement de critiques ayant trait aux conditions d‘emploi chez Amazon : il lui est reproché d’embaucher en surnombre en période de fête, d‘avoir recours à des intérimaires, de licencier pour tout retard ou absence récurrent sans justificatifs, d’imposer une lourde charge de responsabilités etc…. Sans doute le prix à payer pour faire tourner à fond la machine sans lequel elle se gripperait et laisserait sur le carreau bon nombre de chômeurs ! 

Aurélie Filippetti semble déterminée à aller jusqu’au bout de ce combat qui lui tient à cœur et se bat sur tous les fronts : trouver un moyen pour interdire la vente avec le double avantage de la réduction à 5% et de la gratuité des frais de port ; syndicat national de l’édition et ministère de la culture se sont mobilisés en faveur d’un plan de développement des librairies et quelque 18 millions seront alloués pour la bonne cause des libraires ; de quoi se rabibocher ! 

Reste à savoir si avec de telles mesures à l’encontre d’Amazon la ministre de la culture mènera à bon port le bateau et tout son équipage ? Et quand des modes de fonctionnement  susceptibles de faire bouger les choses sont déjà ancrés dans les habitudes des consommateurs, la tâche s’avère pour le moins laborieuse. Le pot de terre contre le pot de fer ! 

Ebay ferme ses petites annonces

Annoncée depuis un petit moment, la nouvelle version des conditions d’utilisation du site de vente en ligne Ebay va bientôt prendre effet. Le 18 mars pour les nouveaux inscrits et le 18 avril pour les autres. De gros changements sont à prévoir !

 

Les principaux changements apportés aux conditions d’utilisation sont les suivants :

1) eBay a décidé de concentrer ses efforts sur sa place de marché et de fermer la section Petites Annonces.

2) eBay a procédé à un travail de mise à jour de ses conditions d’utilisation pour tenir pleinement compte des différentes applications mobiles eBay.

3) Ajout d’une section relative aux ventes et achats à l’international, consacrée notamment à l’existence d’outils tels que le Gestionnaire des conditions vente et le convertisseur de devises.

 

Le site, fortement concurrencé ces dernières années par LeBonCoin, Amazon ou Priceminister, va donc définitivement fermer les petites annonces, totalement gratuites et bien pratique pour vendre de nombreux objets entre particuliers. Un coup dur pour les utilisateurs qui se voient donc privés d’un moyen de gagner un peu d’argent. En ces temps difficiles, on comprend mal la réaction du groupe. Déjà que LeBonCoin devient de plus en plus difficile à utiliser (et de moins en moins intéressant) en raisons de problèmes techniques récurrents et d’arnaques de plus en plus fréquentes, on se creuse la tête pour trouver des solutions de remplacement. Cette fermeture n’est pas bonne pour les consommateurs qui voient l’emprise des grands groupes sur le e-commerce s’accentuer. Amazon a déjà fait de nombreuses victimes comme la Fnac ou Game, maintenant c’est eBay. A ce rythme, on aura bientôt plus qu’une seule plateforme de vente en ligne, une position de monopole qui forcera les consommateurs à subir sa politique tarifaire au nom de la rentabilité. Priceminister sera-t-il le prochain à disparaître ?

 

En outre, le nouveau règlement insiste bien sur les risques courus en utilisant les différents services et applications d’eBay : en cas de problème, le groupe prévient qu’il ne pourra aucunement être tenu responsable des dommages et pertes d’argent. C’est vrai que les attaques des pirates informatiques sont fréquentes, mais là on dépasse ce cadre : Ebay se protège même si ses services sont défectueux ! En gros, on peut fournir aux gens des applications "bricolées" à la hâte et faire la sourde oreille en cas de problème ! Cela ne donne pas tellement envie de continuer à vendre chez eux. Ce nouveau règlement insiste aussi sur le fait qu’eBay n’est qu’un outil pour mettre des objets en vente et, qu’en dehors de ça, rien ne peut leur être reproché. Quoi qu’il arrive ce sera de la faute des utilisateurs. D’ailleurs, si on n’accepte pas ce nouveau règlement, nous sommes gentiment invités à supprimer nos comptes. Un conseil : lisez attentivement ces nouvelles règles et réfléchissez bien avant de décider de continuer l’aventure avec eBay.