Décidément, la campagne présidentielle américaine pousse à des déclarations radicales. Ainsi de celle du sénateur républicain John Mc Cain, ancien candidat malheureux (2008) à la Maison Blanche, qui voudrait que les États-Unis lancent des attaques aériennes contre la Syrie. Ce qui supposerait, à moins qu’elles soient limitées et lancées au départ de porte-avions, un soutien de l’Otan.

Devant le sénat étasunien, John McCain a repris les estimations voulant que la guerre civile en Syrie ait déjà fait plus de 7 500 morts et provoqué des afflux de réfugiés dans les pays voisins, en particulier la Turquie et le Liban.

L’opposition de la Chine et de la Russie, de nouveau dirigée par Vladimir Poutine, rendrait une telle initiative très hasardeuse. Les interventions aériennes envisagées seraient destinées à reproduire un scénario à la libyenne, les États-Unis et d’autres pays armant les insurgés syriens et facilitant leur progression.

McCain veut protéger les centres urbains et la région nord de la Syrie (notamment celle peuplée de Kurdes) par des frappes aériennes « dans le cadre d’un effort international ».

L’administration d’Obama, qui insiste sur la poursuite et le durcissement des sanctions économiques, a été considérée insuffisante par l’ex-candidat républicain. Il n’est pas sûr que tout le GOP (le Grand Old Party) soit favorable à une telle extrémité.

De son côté, l’Union européenne, par la voix de Catherine Ashton, pousse la Ligue Arabe à faire fléchir Vladimir Poutine afin d’accélérer la décision de créer des couloirs humanitaires. Mais l’instauration d’un tel dispositif nécessite que l’approvisionnement puisse être militairement protégé.

Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov suggère que le régime et les diverses composantes de l’opposition renouent un dialogue et que d’autres initiatives ne s’imposent pas pour le moment. Poutine devrait appeler le reste de la communauté internationale à faire fléchir l’opposition syrienne qui se refuse à envisager l’ouverture de négociations.