Ça y est. C’est fait ; après des semaines d’atermoiements, d’hésitations et de tractations diplomatiques, Londres et Paris ont osé. Les deux pays ont conjointement déposé un projet de résolution sur la Syrie à l’ONU depuis ce mercredi, pour condamner la répression des manifestations qui a fait plusieurs morts et de nombreux blessés.
Si dans le fond, cette résolution qui a été fortement amendée ne sanctionne pas vraiment le régime syrien, elle pourrait être un signe avant coureur d’une intervention militaire de l’organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN), comme se fut le cas en Libye. En effet, on se souvient encore que l’intervention actuelle de l’organisation en Libye, et qui s’apparente a un coup d’état contre Kadhafi, est née d’une résolution qui ne visait qu’une zone d’exclusion aérienne contre l’armée libyenne, afin de protéger les civiles. Connaissant mal le sens diplomatique des mots et phrases consignés dans la dite résolution et d’après les expériences qu’on a des méthodes des nations unis qui tranchent de plus en plus avec ses principes de non ingérence dans les affaires intérieures des états membres, il n’est pas à exclure que cette résolution jugée fade au dire des spécialistes soit une attaque en préparation contre Bachar Al Asad et ses collaborateurs. Sans prendre de sanctions ciblées contre les dirigeants syriens, elle vise entre autres la condamnation de la violente répression, la levée du siège de certaine ville dont Dera la capitale, l’arrêt immédiat de massacres des civile et l’entame de reformes dans les lois du pays. L’ambassadeur français aux nations unis, Gérard Arnaud a dans une conférence de presse, exclu toute intervention militaire de la coalition internationale.
Pourtant, vu l’ampleur du bourbier libyen, si l’occident veut vraiment mettre fin aux nombreuses violations de droits de l’homme rapporté par Amnesty international et human Wright Watch, il faudra des mesure plus draconiennes. Toute chose qui sera difficile vu les divergences qui s’alimentent déjà du coté du conseil de sécurité. La Russie qui fourni des armes à la Syrie et la chine menaceraient d’opposer leur veto. Aussi l’OTAN est-elle déjà engagée dans une guerre qui piétine en Libye. Et même si les tenants de la coalition se veulent optimistes et parlent déjà d’un après Kadhafi, tout porte à croire qu’on court insidieusement vers l’enlisement de la situation comme en Afghanistan et au Pakistan. Le vent de révolution qui souffle depuis peu dans le monde arabe, et qualifié de printemps préoccupe au plus haut niveau l’occident. N’est- ce pas l’occasion tant rêvée d’occidentaliser la partie du monde la plus réfractaire aux mœurs venues d’Europe et d’Amérique ? mais tout cela a un cout. Et vus les budgets colossaux consacrés à l’entretien des guerres en Libye et au proche orient par l’OTAN, une intervention militaire en Syrie est très peu probable, car elle pourrait sonner le glas d’une hégémonie occidentale trop exagérée. Bien que cela semble être le seul recours capable de mettre fin à la crise dans le pays.
Rappelons que depuis le déclenchement de la contestation populaire, contre le régime de Dera, il y a eu plus de 1000 morts et plusieurs réfugiés dont 1600 sont aux portes de la Turquie voisine, rapporte France 24. Les organisations de défense de droits de l’homme se disent préoccupées par la situation humanitaire en Syrie.