La Russie a critiqué la décision de l’Union européenne d’adapter son embargo sur les armes contre la Syrie, affirmant que cela va mettre les bâtons dans les roues des efforts visant à organiser une conférence de paix mettant fin à la violence dans le pays.

L’UE a décidé hier de maintenir les sanctions contre le gouvernement syrien, mais que les armes doivent être envoyés à la principale coalition de l’opposition nationale syrienne.

L’agence russe de presse a cité le vice-ministre des Affaires étrangères disant aujourd’hui que la décision porte atteinte directement aux perspectives pour les pourparlers de paix que la Russie et les États-Unis ont proposé pour le mois prochain.

Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d’Etat américain John Kerry ont confirmé hier qu’ils gardent espoir après une rencontre à Paris pour discuter de leur plan commun, malgré les défis auxquels ils sont confrontés pour unifier l’opinion multinational.

Lavrov a qualifié la tâche d’un « très grand ordre », mais a dit que la Russie et les Etats-Unis feront tout ce qu’ils peuvent pour rendre l’initiative couronnée de succès.

L’UE, quant à elle, affirme qu’elle évaluera l’état de ces négociations proposées et consultera le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, avant que tout envoi d’armes ait lieu. Cette décision viendra avant le 1er août.

De sa part, le secrétaire au Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth, William Hague, a dit que ce type d’embargo met la pression sur le président syrien Bachar al-Assad qui cherchera une solution non militaire à plus de deux ans de combats.

« C’est un signal fort au régime d’Assad, qu’il doit s’engager dans le processus politique et, comme je l’ai toujours dit et comme je l’ai dit à notre parlement la semaine dernière, nous discuterons en compagnie des autres pays dans des circonstances contrôlées avec soin et dans le respect du droit international. Toutefois, la décision d’aujourd’hui nous donne de la flexibilité à l’avenir pour répondre à une aggravation de la situation ou à un refus du régime Assad de négocier ».

La Grande-Bretagne et la France ont ainsi été les principaux partisans de l’armement des rebelles syriens, tandis que l’Autriche et la Suède ont conduit un petit groupe résistant à cette décision avec des craintes qu’elle pourrait aggraver la guerre civile en Syrie.

L’UE reconnaît la coalition nationale syrienne comme le représentant légitime du peuple syrien et a fortement encouragé le groupe à participer à des pourparlers de paix où le gouvernement de M. Assad a déjà accepté « en principe » de participer.