De l’Irak (en 1991 puis en 2003) à l’Afghanistan (en 2001), des Balkans (en 1999) au Liban (en 2006) puis plus récemment à Gaza (en 2008) , les armées occidentales perpétuent un crime contre l’humanité. Les  munitions à l’uranium « appauvri » utilisées pour ces « sales guerres » ont des conséquences dramatiques sur l’environnement et la santé et cela bien des années encore après leurs utilisations. Car rajouter le qualificatif « appauvri » n’est qu’un euphémisme à la sauce occidentale pour amoindrir ses effets néfastes et radioactifs. Pourtant interdites par  de nombreux traités internationaux ou  lois nationales, ces munitions ont un tel potentiel destructeur que les Etats occidentaux, et en particulier les Etats-Unis ne veulent pas s’en passer. Et pour faire diffuser leur propagande, les défenseurs de l’uranium de guerre ont des alliés de poids : les grands médias dominants et certaines des organisations spéciales des Nations Unies telles que l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) ou le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  

Encadré :  

Qu’est ce que l’UA ?

 

L’uranium est un élément métallique naturel, blanc argenté, brillant, dense et faiblement radioactif. Il est omniprésent dans la nature et on le trouve en quantités variables mais faibles dans les roches, le sol, l’eau, l’air, les plantes, les animaux et les êtres humains. L’uranium naturel se compose de trois isotopes radioactifs caractérisés par leur masse atomique : 238U (99,27 % de la masse totale), 235U (0,72 %) et 234U (0,0054 %).

 

L’uranium « appauvri » (UA) est produit au cours de la phase d’enrichissement de l’uranium  qui a été auparavant extrait de minerais. Cette phase vise à augmenter la teneur en isotope 235 (235U) de l’uranium indispensable pour produire la la réaction nucléaire de fission dans un  réacteur. Pour cette utilisation la teneur doit être enrichie à hauteur de 3% à 5%. L’uranium appauvri a généralement une teneur aux alentours de 0,3%, mais on considère comme appauvri tout uranium ayant une teneur en isotope 235 inférieure à 0,7%.


Pour produire de l’uranium enrichi, il faut beaucoup d’uranium naturel, et le procédé crée d’importantes quantités d’UA. Ainsi, l’enrichissement d’un kilo d’uranium naturel crée 8 kilos d’UA
[1].  La radioactivité de l’uranium « appauvri » est en moyenne de 14 800 000 Bq/kg. Celle de
l’uranium naturel est de 25 400 000 Bq/kg.
 Fin encadré  La logique capitaliste productiviste appliquée à l’UA ou comment recycler des déchets en armes de guerre…  L’utilisation de l’UA est un élément essentiel des nouvelles guerres impérialistes de l’Occident. Car en plus d’être une matière quasi gratuite à l’achat puisque résultant des déchets de l’enrichissement de l’uranium naturel, elle possède des propriétés qui séduisent les industries militaires.  Pour le capitalisme, c’est une opportunité. Imaginez un déchet radioactif que l’on recycle en matière vendable. Même à faible prix, le vendeur est gagnant. Profitant des faiblesses des législations nationales, il n’aura pas à assumer le coût du stockage des déchets. Mais en plus, on lui permet de le vendre. Si c’est pas génial ça pour EDF, Areva ou autres ?Un nouveau marché émerge donc sous les yeux émerveillés des capitalistes, ce qui crée automatiquement une nouvelle offre. Offre qui trouve très vite demandeur notamment dans le complexe militaro-industrielle. Celle-ci, avide de sciences est toujours à l’affût de ce qui peux révolutionner le marché de la guerre. Et il s’avère que l’UA a de quoi séduire l’industrie militaire. Utilisé dans des bombes anti-chars ou anti-bunkers, l’exceptionnelle densité de l’UA lui procure un pouvoir perforant plus important que le tungstène, matière généralement utilisée. Les munitions à l’UA peuvent transpercer blindages et bunkers. C’est donc une arme de guerre redoutable très utile aux tacticiens militaires pour ce que l’on appel les « frappes chirurgicales ».   Seulement, il s’avère que l’UA brûle au moment de l’impact et se transforme en minuscules particules radioactives invisibles à l’œil nu qui sont emportées par le vent contaminant ainsi l’atmosphère mais aussi les sols et les nappes phréatiques. Enfin, l’UA (238) a une demi-vie de 4,5 milliards d’année . C’est l’âge de la Terre. L’UA est à la fois radioactif et toxique.  … puis en arme de destruction massive… 

Quel meilleur exemple que l’Irak, agressé à deux reprises (1991 et 2003) par l’impérialisme étasunien pour illustrer la menace que représente l’UA. Selon les sources, de 40 à 700 tonnes de munitions à l’UA ont été larguées en 1991[2] pendant l’opération « Tempête du désert ». Pour « l’opération liberté pour l’Irak» de 2003, on parle de plus de 1000 tonnes. Vu l’absence de transparence entourant les informations communiquées par Washington ou autres alliés, on peut légitimement penser que les chiffres sont plus élevés pour les deux cas.

Malgré les précautions demandées par les différentes agences onusiennes ou internationales sur les effets de l’UA sur la santé, des chercheurs indépendants tentent de rendre publique ce génocide silencieux. Et les résultats sont sans appel ! L’ingestion ou l’exposition à l’UA est très dangereux pour la santé. Dans les multiples études et recherches menées par les différentes associations ou organisations non gouvernementales, le constat est le même : augmentation du nombre de cancers, augmentation de la mortalité pour cause de cancer, malformations congénitales, malformations diverses ou encore augmentation des cas de leucémies.

Le Dr Jawad Al-Ali, directeur du centre de traitement du cancer de Bassora a donné une conférence au Japon en 2003 sur les dégâts sanitaires causés par l’utilisation massive d’UA en 1991 par l’armée étasunienne[3], qu’il chiffre d’ailleurs à 300 tonnes rien que pour cette ville. Cette étude nous apprend que le taux de mortalité pour cause de cancer a explosé depuis la première attaque. En 1988, il y avait 11 cas pour 100 000 habitants. En 1998, ce chiffre est passé à 75 pour monter à 123 sur 100 000 habitants en 2001. Certains patients développent deux types de cancers en même temps, comme le cancer de l’estomac et la leucémie. C’est un phénomène très rare. Autre cas, unique celui-là: un patient a développé trois types de cancer différents. Les patients souffrent aussi de malformations de types nouveaux. Certaines photos sont disponibles en ligne sur internet[4]. Plus inquiétant encore,lors d’un voyage à Najaf en décembre 2007, l’association Muslim Peacemaker Teams (MPT) a mené une étude sur l’état sanitaire de la population locale de la ville[5] pourtant située à 180 miles des lieux bombardés à l’UA pendant la première guerre du golfe. Là encore, le taux de mortalité pour cause de cancer est en forte augmentation. De 251 cas rapportés en 2004, le nombre a grimpé à 801 en 2007. Ils rendent l’exposition aux radiations de l’UA responsable de cette augmentation. Pire encore, l’analyse nous apprend que ce sont les enfants et les jeunes qui sont les plus sensibles aux effets de l’UA. Le Dr Assad nous informe que 6% des cas de cancers sont des habitants âgés entre 11 et 20 ans tandis que 18% autres concernent les 21-30 ans. Il voit arriver des enfants de 16 ans avec un cancer des poumons ou d’autres de 8 ans atteints d’un cancer du colon.  

Deux ONG irakiennes, Monitoring Net of Human Rights in Iraq (MHRI) et Conservation Center of Environment and Reserves in Fallujah (CCERF) ont travaillé sur les effets de l’uranium appauvri et de la pollution sur les populations civiles de Fallujah attaquées en mars 2004[6]. Prenant comme base de comparaison les années 2003, soit un an avant les bombardements massifs, ils analysent l’évolution du nombre de personnes atteintes de différentes maladies (diarrhée épidémique, maladie congénital du cœur, leucémie, cancer des poumons, méningite, septicémie …). En 2003, il y avait 344 cas au total dont 200 pour la seule diarrhée épidémique. En 2006, le nombre de cas recensés était supérieur à 5930, dont plus de 1100 cas de maladies jusqu’alors inconnues.

La plupart des victimes sont des enfants dont la plupart sont âgés entre 1 mois et 12 ans et représentaient 72% des victimes de 2006. Les pathologies sont de plus en plus graves et cela représente un grave danger pour l’avenir du pays. Le remodelage du Moyen Orient si cher à G.W Bush aura pour conséquence en Irak de condamner la jeunesse à grandir dans un environnement contaminé à l’UA. La région est contaminée par l’UA, qui contrairement à ce que proclame l’AIEA ou le PNUE se déplace en suivant les mouvements du vent.  … en toute connaissance de cause ? Une triple alliance existe entre les grands médias, les pouvoirs politiques et les organisations internationales.Dès 1978, les Etats-Unis et l’Union soviétique ont refusé à l’occasion de négociations autour d’un traité interdisant les armes radiologiques de classer les armes à base d’UA comme des armes non conventionnelles. Des documents étasuniens officiels illustrent les méfaits que cause l’UA. Mais il est précisé dans ces mêmes documents que tout doit être fait pour garantir son avenir. Le mot d’ordre est lâché : « il s’agit de dissimuler toutes preuves de nocivité des armes à l’UA[7] ».  

Un document est particulièrement édifiant : Mémorandum de Los Alamos du 1er mars 1991.

On peut lire « qu’il existe des craintes quant à l’effet de l’UA sur l’environnement. Aussi les munitions à l’UA pourraient-elles s’avérer politiquement insoutenables et être retirées de nos arsenaux si personne ne souligne leur efficacité sur les champs de bataille. Au cas où lesdits pénétrateurs auraient prouvé leur valeur dans les combats récents, nous devrions garantir leur avenir (jusqu’à ce que l’on trouve mieux) en nous assurant que les Forces armées et le Pentagone se prononcent en leur faveur. Si nous ne pouvons pas obtenir cet appui, nous risquons de perdre une arme précieuse ». [8]

 

Un autre document provenant de l’Agence Nucléaire de la Défense Américaine montre les inquiétudes de l’agence quant aux possibles conséquences politiques issues de l’utilisation de l’UA. Elle s’inquiète que le Pentagone n’ait pas de directives concernant la décontamination et le nettoyage des sites touchés par l’UA. Une description des effets néfastes accompagne l’argumentaire.

 D’un autre côté, tout le monde se rappelle que la première Guerre du Golfe a été qualifiée à maintes reprises comme une « guerre propre » par nos médias occidentaux. Pourtant, c’est une des guerres qui a causé le plus de dégâts écologiques et sanitaires. L’Otan comme le Pentagone ont mis longtemps avant de confirmer l’utilisation de l’UA dans la « guerre propre et humanitaire » de l’Irak ou des Balkans.  Appelées à la rescousse contre la pression grandissante de la société civile (notamment à cause de l’état de santé des vétérans) sur ces armes si peu conventionnelles, les organisations de l’OMS et du PNUE se sont penchées sur la question. Le PNUE sera envoyé faire une évaluation de la situation post-conflit dans les Balkans dès 1999, en Afghanistan, en Irak et dans les territoires occupés palestiniens par la suite. Le résultat en 2003 est : « l’ensemble des éléments d’information rassemblés par le PNUE donnent à penser que les risques de forte contamination de l’environnement par l’UA sont relativement faibles et localisés sur le site de l’impact. » Cela contredit les propos du ministre portugais de la Défense Julio Castro Caldas qui déclarera « Nous ne laisserons pas nos soldats devenir la proie de l’uranium »[9] quand il fit rentrer ses troupes du Kosovo. Le PNUE mènera une seconde enquête au Kosovo en 2000 sur seulement 11 des 72 sites contaminés[10]. Alors que la première enquête fut menée en collaboration avec Greenpeace, le PNUE préféra s’associer à l’OTAN cette fois qui lui fournit les cartes des sites contaminés. De même que l’OMS qui pour sa part remplaça ses deux chercheurs en médecine envoyés en 1999 par des spécialistes de l’US Army Center for Health Promotion and Preventive Medicine[11].  Malgré les preuves scientifiques abondantes quant à la double nocivité de l’UA (toxique et radiologique), les gouvernements occidentaux continuent d’utiliser ces armes. A croire que la guerre prime sur le droit international, communautaire et national. … et sans assumer les responsabilités  Le Droit International Humanitaire, également appelé « droit de la guerre » fait partie du droit international qui régit les relations entre États. Ce dernier est formé d’accords conclus entre États, appelés traités ou conventions, de la coutume internationale, constituée par la pratique des États reconnue par eux comme étant obligatoire, ainsi que des principes généraux du droit. Il s’agit en premier lieu des Conventions de Genève de 1949 et de leurs Protocoles additionnels (I, 1977 – II, 1977 – III, 2005). Le DIH dégage quatre grandes règles en ce qui concerne les armes :·        Les armes ne peuvent être utilisées que dans le champ « légal » des combats, défini comme cibles militaires de l’ennemi en guerre. Les armes ne doivent pas provoquer un effet négatif au-delà de ce champ « légal » de bataille : c’est la règle territoriale.·        Les armes ne peuvent être utilisées que pendant la durée du conflit. Une arme qui est utilisée ou continue d’agir après la fin de la guerre viole cette réglementation : c’est la règle temporelle.·        Les armes ne doivent pas être excessivement inhumaines. La Convention de La Haye de 1899 et de 1907 utilise les termes « souffrances inutiles » et « blessures superflues » : c’est la règle d’humanité.

·        Les armes ne doivent pas avoir un effet négatif démesuré sur l’environnement naturel : c’est la règle environnementale.

L’UA viole ces 4 règles et de manière plus que documentée. Il viole aussi nombre de dispositions de la Charte des Nations Unies.

En août 1996 déjà, la sous-commission des Droits de l’Homme des Nations Unies classait les armes à uranium appauvri parmi les armes considérées comme produisant « des effets traumatiques excessifs », frappant « sans discrimination les populations civiles » et causant « des dommages graves et durables à l’environnement » selon la Convention sur Certaines Armes Classiques (CCAC), dite Convention sur les armes inhumaines, adoptée à Genève par les Nations Unies le 10 octobre 1980 et entrée en vigueur le 2 décembre.

Cependant, faute de « protocole spécifique additionnel » à la CCAC, la résolution N° 96-16 n’a eu aucun effet concret. De plus, ce type d’armement n’entre dans aucun protocole international de déclaration, de limitation ou d’interdiction des armes nucléaires stratégiques car, bien qu’il s’agisse d’uranium, le fait qu’il soit appauvri en U-235, le métal à la base des armes nucléaires, lui permet d’échapper aux contrôles.

Néanmoins, le 1er Novembre 2007, la résolution intitulée « Effets de l’emploi d’armements et de munitions contenant de l’uranium appauvri » a été adoptée au Premier Comité des Nations Unies par une majorité écrasante[12]. A l’initiative des Pays non alignés, le but est de négocier pour interdire ces armes parmi les membres des Nations Unies.

Au niveau européen, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a demandé l’interdiction de la fabrication, des essais et de l’utilisation et de la vente d’armes à l’UA. Elle justifie cette décision par la nécessité de préserver les générations présentes et futures (Conseil de l’Europe 24/01/2001)

 

En outre la directive 96/29/Euratom[13] dispose que tout produit dépassant une concentration de 10 000 becquerels par kilogramme doit être confiné. L’uranium appauvri, qui a pourtant une concentration 4 000 fois supérieure à cette limite est toujours disséminé dans l’environnement.

Enfin, aux termes de la loi fédérale étasunienne, titre 50, chapitre 40, article 2302, les armes à uranium appauvri correspondent à la définition des armes de destruction massive pour deux de leurs trois critères. 

 … Vers des réparations  Il y a 500 ans, la grande croisade civilisatrice de l’Europe par l’extermination débuta. Ils sont venus dans le Nouveau Monde « pour servir Dieu et sa Majesté, mais aussi parce qu’il y a des richesses[14] ». L’objectif était donc double : s’assurer de la suprématie mondiale de l’Européen par la christianisation forcée des populations «dénués d’âmes[15]» et s’approprier les richesses à la source par une accumulation primaire des ressources.  La conquête européenne va dès lors faire naître un nouveau système qu’elle imposera au autres : le capitalisme. Et pour cela, elle use de son avantage de l’époque : l’avance technologique de ses armes de guerre. Christophe Colomb a décrit les indiens en ces termes : « [i]ls ne portent pas d’armes – et ne les connaissent d’ailleurs pas, car lorsque je leur ai montré une épée, ils la prirent par la lame et se coupèrent, par ignorance. Ils ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont faits de roseaux. Ils feraient de bons serviteurs. Avec cinquante hommes, on pourrait les asservir tous et leur faire faire tout ce que l’on veut[16] ». Cette prémonition se révéla juste. Lorsque Hernan Cortès débarqua à Veracruz accompagné de seulement de 100 marins et 508 soldats il n’en fallut pas plus[17]. On estime que seul 3 millions et demi des 70 millions d’indiens d’Amériques étaient encore en vie un siècle et demi après les Grandes Découvertes[18]. La domination européenne a donc été rendue possible grâce aux armes. Ce sera le fil conducteur qui accompagnera toute l’histoire de l’imposition par la force du capitalisme.  Car ce système est intrinsèquement lié aux inégalités nécessaires à son avancée. Quand les conquistadors convoitaient l’or comme « des porcs affamés[19] », ils dépossédèrent les indiens de leurs richesses pour se les approprier et les accumuler. Une première division internationale du Travail se mit en place et le Nord exploita le Sud. Les pays satellites seront dès lors spécialisés dans l’extraction d’une ou deux matières premières utiles à la Renaissance puis à la Révolution Industrielle de l’Occident. Ce schéma qui a fonctionner jusqu’au leurre des Indépendances des années 1960 continue de se perpétrer aujourd’hui même. Les oligopoles du Nord exploitent toujours les matières premières du Sud grâce notamment à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), porte parole des oligarques occidentaux. Grâce à la Banque Mondiale ou au Fond Monétaire International, les créanciers du Nord imposent toujours leur modèle de développement capitaliste productiviste au pays périphériques, seul moyen pour ne pas être exclu de ce phénomène «naturel» qu’est la mondialisation. Les élites du Nord paupérisent toujours les populations grâce au mécanisme de la dette ou au concept de la « concurrence de la main d’œuvre », qui par définition n’est pas chère au Sud car pas habilitée à être «qualifiée».  Seul changement notable : les Etats-Unis ont pris la tête de la croisade à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont accompagné la construction européenne de manière à réduire son rôle à un exécutant. La force agressive de l’OTAN a remplacer l’ONU  et a tué dans l’œuf une quelconque défense européenne autonome. Les 725 bases américaines déployées hors des Etats-Unis sont là pour assurer le commerce mondial et par conséquent, les intérêts de ses classes dirigeantes. La fin de la guerre froide a laissé place à l’hégémonie unilatérale mais surtout ouvertement proclamée des Etats-Unis. Ils vendent les concepts de démocratie et de liberté pour légitimer leur oppression.   Et la superpuissance militaire étasunienne renouvelle sans cesse ses méthodes pour préserver le système. Dans cette optique, l’uranium appauvri est à l’armée impérialiste occidentale ce que les fusils étaient aux conquistadors.

Les Etats-Unis, ou leurs alliées comme Israël, n’hésitent pas à utiliser leur puissante armée pour asseoir leur domination de façon brutale et violente. Le but est de garder la main sur les Etats stratégiques dont le dirigeant ne répond plus aux règles dictées par les Etats-Unis.

 En Irak, ancien grenier du Moyen-Orient, l’avenir agricole du pays est gravement éprouvé par les guerres successives et des années d’embargo, tellement  injuste pour les populations. L’Irak post 2003 fut offerte aux grandes multinationales étasuniennes, compagnons de route de la domination occidentale qui suivent toujours les interventions de l’armée. Ainsi, comme pour l’Afghanistan, le nouveau gouvernement post invasion a offert l’avenir agricole du pays à Monsanto[20], multinationale qui a pour objectif de conquérir l’agriculture mondiale au travers de ses brevets, de son monopole sur les OGM et bientôt sur les semences.   

Les Etats-Unis représente une menace pour la paix mondiale, d’autant plus que leur hégémonie rencontre des oppositions de plus en plus forte. Suite aux décisions de certains gouvernements progressifs d’Amérique latine comme l’audit de la dette initiée par l’Equateur ou encore les nationalisations des ressources primaires (pétrole, mines …) au Vénezuela, les Etats-Unis se préparent à la reconquête. Ainsi, la Colombie inséparable allié des Etats-Unis en Amérique Latine va accueillir 7 bases de l’armée étasunienne qui entend conserver toute son influence sur ce continent.

 

Face à une agressivité de plus en plus incontrôlable des Etats-Unis, il est urgent de remettre en cause leur hégémonie impérialiste au service des oligarques du capitalisme. Loin de renoncer à ce système, ils tentent de le sauver, de le remodeler, de le moraliser ou encore de lui donner un visage « plus humain ». Mais tout comme l’uranium appauvri, le capitalisme est porteur d’un génocide silencieux. Il s’agit de remettre le droit international à sa place c’est-à-dire au dessus du droit des affaires.

 

Les responsables de cet esclavage moderne (dont la liste non exhaustive contient le Pentagone, l’OTAN, l’OMC, le FMI, la BM, les grandes multinationales, les secteurs financiers et industrielles …) doivent dans un premier temps reconnaître leurs crimes et s’engager à verser des réparations pour les dommages écologiques, sanitaires, sociaux et culturels gigantesques qu’ils ont crées. Mais ils doivent aussi participer à l’effort de reconstruction de ces « Etats voyous[21] » en les laissant devenir vraiment indépendants, c’est-à-dire en annulant les dettes illégales et odieuses engendrées par la période coloniale, ou par la corruption. Rappelons aux créanciers du Nord que ce sont eux qui ont une dette envers la population des PED.

       



[1] http://www.envirosagainstwar.org/know/read.php?itemid=7532
[2] L’United Kingdom Atomic Energy Authority considère que 40 tonnes ont servis en Irak ; La branche américaine de Greenpeace donne une estimation de 300 tonnes d’armes à base d’UA (ARKIN William, « The Desert Glows – with Propaganda », Bulletin of theAtomic Scientists, mai 1993, page 12.) ; et enfin la fondation néerlandaise LAKA évalue pour sa part à 700 tonnes la quantité d’UA utilisée en Iraq et au Koweït. 
[6] http://files.splinder.com/ae2a8998cb5292e05e6a57d75e09140f.pdf                                                               

[8] http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=1190 : le site met à disposition le document à la fin de l’article.

[9] cf. Felicity Arbuthnot, It Turns out that Depleted Uranium is Bad for Nato Troopsf, Emperors Clothes du 26/10/2000; cf. également l’interview de F. Arbutnot

[10] carte à l’adresse suivante : http://balkans.unep.ch/ch/du/targetmap.html

[12] http://acdn.france.free.fr/spip/article.php3?id_article=394

[14] Phrase de Bernal Diaz de Castillo, fidèle compagnon d’Hernan Cortés pendant la conquête du Mexique. Source : Les veines ouvertes de l’Amérique Latine, l’histoire implacable du pillage d’un continent. Eduardo Galeano (p24)

[15] Voir la controverse de Valladolid ou la question de l’humanité des indiens était débattue.

[17] Source : Les veines ouvertes de l’Amérique Latine, l’histoire implacable du pillage d’un continent. Eduardo Galeano

[18] Galeano (p.

[19] Galeano (p.31)

[20] http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8062
[21] Expression empruntée à Noam Chomsky