Sur le pont d’Avignon, on y danse… et on y taxe.

 

    Mais si vous vous arrêtez, vous êtes taxés. Saint Bénezet devient Saint Bénéfice. Cela mérite quelques explications.
  La Mairie, au budget sans doute serré, vient de prendre une décision qui devrait abonder ses recettes.
  Cela s’appelle la taxe trottoirs. Elle devrait très rapidement faire des émules dans toutes les villes de France, tant elle est géniale et inédite.
  Les magasins qui vendent aux clients directement sur le trottoir devront s’acquitter d’une taxe pour occupation de l’espace public. Comme les péripatéticiennes, en somme, mais rondelette la somme. Si j’ai bien lu c’est aux environs de 1000 euros par mois.
Votre sandwicherie, votre kebab favori s’empresseront de répercuter le surcoût d’impôts sur votre fallafel, déjà bourré de TVA.  Tout commerce de vente direct se voit taxé, comme le sont d’ailleurs les terrasses de café. Mais là pendant que vous attendez debout votre sandwich pour gagner un peu de temps, la ville en profite pour gagner un peu de fric.
Si vous ne vous arrêtez pas dans Avignon, pas de taxes. Si vous vous arrêtez vous aurez bientôt la taxe arrêt que vous irez chercher à la borne pour les voitures. L’usage de la voie publique va devenir payant et ce ne sont pas votre taxe foncière ou d’habitation qui vous en dispenseront. Dansez ! Circulez ! D’abord, la boîte de Coca® que vous avez achetée à la sauvette, ne risque-t-elle pas de finir dans le caniveau ?
  Votre boulanger favori pour qui vous faites la queue en attendant votre tour ne risque rien, car vous allez entrer dans le magasin. Mais s’il lui prenait l’idée de livrer sa baguette sur le trottoir pour laisser de la place à ceux qui veulent des gâteaux, – et ça prend du temps, de choisir, quand derrière vous ne voulez qu’une baguette !- hop la taxe trottoir.
  Passons sur les vendeurs à la sauvette, l’écailleur devant le bistrot ou la poissonnerie, ou la fringuerie pendant les soldes taxés !
  Mais il en est, des sérieux ceux-là, qui n’apprécient pas du tout, mais pas du tout, ce maquereautage, ce sont nos amis les banquiers. Ils ont tout fait pour que nous n’entrions plus les déranger pendant qu’ils s’occupent de leur bonus et pour cela ont disposé leurs DAB à l’extérieur. Vous vous arrêtez, taxe, prenez de l’argent, le vôtre, taxe. Vous avez stationné sur la voie publique, ça se paye ! Et l’on peut craindre que ce ne soit pas la banque qui va absorber la taxe trottoir, fixée à Avignon, à 1500€ par an. Avec tout ce passage devant le DAB, c’est une aubaine pour s’engraisser en nous prenant des frais parce que l’on n’est pas le bienvenu à l’intérieur.
 
  En apprenant cette nouvelle frisant le génie fiscal, on a vraiment envie de visiter le Palais des Pompes à fric.
   Pour le moment, le muguet du 1° Mai est épargné, une chance !