L’abandon de la présidence de l’Epad, par Jean Sarkozy, va continuer à faire des vagues dans l’opinion. Sans panser les plaies d’un président en chute libre dans les sondages. Les propos de son fils sur France2, ne vont pas manquer de scier la majorité présidentielle déjà très divisée sur : La taxe carbone, la taxe professionnelle, l’affaire Clearstream, etc. La polémique va enfler les jours prochains. D’un côté, le prince Jean, mis sur la sellette, se défendant vertueusement de toute accusation de népotisme et rejetant le procès en sorcellerie qu’on lui fait.
On a mal entendu, on a mal compris, on parlait de suffrage universel, on a sorti les faits de leur contexte…
De l’autre côté, l’opposition, sautant sur l’occasion de se montrer sous son meilleur jour, attaquant la majorité, et surtout le président, spécialiste de la démocratie « irréprochable ».
La défaite en jasant
C’est un verbalisme, typiquement droitier et libéral, d’un membre enthousiaste de l’UMP qui défend vigoureusement les bonnes intentions de son camp incriminé. Plutôt beau gosse et très propre sur lui, on a envie de lui frotter les joues. On a envie de survenir à ses caprices. L’auditoire semble réellement sous le charme. C’est un peu le gendre idéal, qu’on félicite à l’évidence d’avoir échoué.
Dans un passage émouvant de son interview, prononcé dans le plus grand silence, il décrit ses contradicteurs comme des « méchants», des gens pour qui l’individu et ses droits ne sont pas le point de départ absolu de toute démocratie.
C’est plutôt la condescendance et l’autosatisfaction qui sont frappantes dans les propos des défenseurs d’une cause perdue et vouée au préalable à l’échec.
Certes, la candidature du prince était informelle. Certes, personne, pas même un ministre, ne peut représenter la majesté régalienne à part le fils du président, qui, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept avec son « talent » insoupçonné, va pouvoir réveiller cette France qui dort. Certes, on a le droit de plaisanter même avec les intérêts supérieurs de la nation. A suivre le train des événements, personne, sur le moment dans la majorité, ne s’est senti offensé par cette plaisanterie de mauvais goût.
Suicide en direct
Réécoutons le discours de Sarkozy sur la démocratie « irréprochable », avec son supplément de candeur, porteuse d’espoir, même pour nous qui ne croyons plus aux promesses des politiciens. On aurait pu croire qu’ avec cette nouvelle approche, que la politique et la lutte contre l’injustice sont une seule et même passion et que le sens d’une carrière d’homme public est de réaliser cette passion en associant de la perspicacité, des vertus et de l’intérêt général.
Avec Sarkozy, on peut toujours rêver !