Cela faisait 15 ans que je n’avais pas lu un album de Spirou. J’avais bien feuilleté " Machine qui rêve ", ultime histoire de Tome & Janry, mais je n’accrochais pas au style plus adulte des personnages. Quant aux auteurs suivants, Morvan et Munuera, les intrigues et les dessins ne m’intéressaient pas du tout. Ce n’est que grâce à la page d’accueil d’une boutique en ligne, qui proposait le 51ème Spirou et Fantasio, " Alerte aux Zorkons ", que je renouai avec l’univers du groom.

 

 

J’ai reçu le bouquin début septembre et je l’ai lu d’une traite ! Dès le début, on retrouve une image évocatrice, la Zorglumobile qui plane au-dessus du château du Comte de Champignac. En effet, Zorglub prépare un " grandissime dessein ". Aidé de la zorglonde, ce dernier dérobe quelques potions ( bien sûr, à base de champignons ! ) à son ancien camarade d’université. Mais la maladresse du scientifique " mégalo " va causer une catastrophe. 15 jours plus tard, Spirou et Fantasio reçoivent un appel paniqué du Comte. Illico presto, nos héros foncent vers Champignac et découvrent un village envahi par une immense jungle et une faune des plus bizarres comme les Zorkons, dépourvus de cerveau mais dangereux quand ils attaquent en masse.

 

Aux commandes de cette BD, Yoann au dessin et Vehlmann au scénario. Tous deux avaient déjà œuvré dans la collection " One Shot " de Spirou où ils avaient imprimé une patte particulière avec " Les Géants pétrifiés ". Pour la série officielle, Yoann a adopté un graphisme plus proche de Franquin. De plus, on sent que Vehlmann a lu ce dernier : les références au " Voyageur du Mésozoïque ", au diptyque du " Z " ou les apparitions de Dupilon en attestent.

 

On peut ajouter une certaine cinéphilie des auteurs lorsque Spirou cite " La Planète des singes " et que l’on aperçoit la statue du maire de Champignac, on pense immanquablement à la scène-clé de ce film. À noter un général de l’Armée de l’air qui ressemble un peu à Clint Eastwood.

 

Sans dévoiler la fin, un clin d’œil à " Z comme Zorglub ", Cet album appelle une suite et distille une folie douce qui devrait plaire aux inconditionnels des périodes Franquin et Tome & Janry de notre Écureuil Vif.