Souveraineté des Etats, droits de l’homme et mondialisation, trois concepts qui occupent constamment l’actualité. Souveraineté des Etats et droits de l’homme sont, à l’évidence, des thèmes récurrents. Ils étaient intimement liés après la kyrielle des indépendances de dizaines de pays et ce, dès le milieu du XXe siècle. L’accession à la souveraineté nationale des pays colonisés consacrait le triomphe des droits des peuples et donc, tout simplement, les droits de l’homme à la dignité et à la liberté, au sens global du terme.

Au cours des années 70, il est apparu, pour ces dizaines de pays, nouvellement indépendants, que la consolidation de la souveraineté nationale, d’une part, et des droits de l’homme, d’autre part, ne pouvait se faire sans le développement. D’où la revendication pour l’instauration d’un nouvel ordre économique international dont la finalité est triple :

1.      D’abord, cette revendication renforcerait la souveraineté des Etats, notamment en ce qui concerne leurs ressources naturelles ;

2.      ensuite, il fallait reconfigurer l’économie mondiale en vue de réduire l’écart entre le Nord et le Sud, d’une part, et d’instaurer plus d’équité dans leurs rapports économiques et commerciaux, d’autre part ;

3.      enfin, l’instauration du nouvel ordre économique international favoriserait le développement et renforcerait donc, par ricochet, les droits de l’homme.

Le 16 décembre 1966, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté deux pactes. Le premier porte sur les droits économiques, sociaux et culturels et le second sur les droits civils et politiques. En 1974, fut adoptée la Charte sur les droits et les devoirs économiques des Etats selon laquelle « chaque Etat a le droit souverain et inaliénable de choisir son système économique, de même que son système politique, social et culturel » (article premier). En fait, depuis la Déclaration universelle des Droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948, l’on note que le concept des droits de l’homme a vu son champ s’élargir et des dispositions nouvelles imposées par des mutations l’ont également enrichi et affiné chaque jour au plus près des réalités. La chute du mur de Berlin a engendré une nouvelle configuration des relations internationales mais surtout, elle a donné une très forte impulsion à la généralisation d’un processus déjà existant : la mondialisation. L’effondrement du bloc soviétique a permis le triomphe du libéralisme, mais surtout celui des Etats-Unis qui passent du statut de superpuissance à celui d’hyperpuissance, selon la définition d’Hubert Védrine, ex-ministre français des Affaires étrangères. Cette définition résume à la fois la puissance et l’unilatéralisme de l’Amérique dans un monde unipolaire. Par conséquent, la mondialisation, telle que perçue à l’heure actuelle, n’est pas seulement de nature économique mais véhicule une forte dose de politique, voire une idéologie qui remet en cause la notion même de l’Etat-nation. C’est ainsi que pour les auteurs James Petras et Henry Veltmeyer :

 « Des concepts comme  »indépendance nationale des nations »,  »émergence d’un système mondial »,  »accumulation à l’échelle mondiale »,  »village global » et beaucoup d’autres sont nés d’une idée plus générale, selon laquelle l’accumulation du capital, le commerce et l’investissement ne sont plus confinés à l’intérieur des Etats-nations. Dans son sens le plus large,  »mondialisation » se réfère à des flux transnationaux de marchandises, d’investissements, de production et de technologie. Pour beaucoup de partisans des thèses de la mondialisation, l’envergure et l’intensité de ces flux ont créé un nouvel ordre mondial, avec ses propres institutions et configurations de pouvoir, qui ont remplacé les anciennes structures associées à l’Etat-nation. » (La face cachée de la mondialisation – L’impérialisme au XXIe siècle – Editions Parangon – p 33).

Ainsi, la première victime de la mondialisation, c’est l’Etat-nation. Dans ce contexte, c’est tout simplement le concept de souveraineté qui perd de son acuité ; il est donc fragilisé et soumis à toutes les tentatives d’affaiblissement. Dans ce sillage, ce sont les droits des peuples, et leur dérivé les droits de l’homme, qui sont réduits à une portion congrue. Ainsi, durant la décennie 1990/2000, les Institutions de Bretton Woods, bras séculiers de la mondialisation conquérante, ont imposé des programmes d’ajustement structurel à des dizaines de pays. Les PAS ont fait fi de la souveraineté des pays et surtout, ils ont accru les précarités sociales, réduisant ainsi des dizaines de millions d’êtres humains à la pauvreté absolue. L’objectif idéologique des PAS étant la généralisation, donc l’uniformisation de l’économie de marché et la démocratisation des systèmes politiques à toute la planète. C’est une finalité que beaucoup d’auteurs reconnaissent, à l’instar, par exemple, de Dominique Wolton qui écrit :

 « On le sait, la mondialisation devait sonner le glas des Etats. Trop accrochés à leurs souverainetés et à leurs pouvoirs, ils constituaient autant de freins à l »’expansion » de l’économie mondiale. Ils relevaient presque d’un  »archaïsme politique », en tout cas d’une forme de régulation politique,  »inadaptée à la nouvelle échelle du monde ». Ce discours a surtout été tenu par les partisans d’une mondialisation économique marquée par le modèle libéral américain qui, simultanément, préconisaient la dérégulation mondiale et un certain protectionnisme. » (L’autre mondialisation – Flammarion – p 99).

Ainsi, il apparaît que la mondialisation n’est pas seulement un processus économique, mais elle véhicule aussi une idéologie qui repose sur une nouvelle vision du monde. Une vision du monde qui sape les fondements de l’Etat-nation, remet en cause la souveraineté des nations et redéfinit même le concept des droits des peuples et, par ricochet, les droits de l’homme. C’est une configuration inédite du système international caractérisé par le leadership des Etats-Unis.

Souveraineté des Etats, droits de l’homme et mondialisation, trois concepts qui occupent constamment l’actualité. Souveraineté des Etats et droits de l’homme sont, à l’évidence, des thèmes récurrents. Ils étaient intimement liés après la kyrielle des indépendances de dizaines de pays et ce, dès le milieu du XXe siècle. L’accession à la souveraineté nationale des pays colonisés consacrait le triomphe des droits des peuples et donc, tout simplement, les droits de l’homme à la dignité et à la liberté, au sens global du terme.

Au cours des années 70, il est apparu, pour ces dizaines de pays, nouvellement indépendants, que la consolidation de la souveraineté nationale, d’une part, et des droits de l’homme, d’autre part, ne pouvait se faire sans le développement. D’où la revendication pour l’instauration d’un nouvel ordre économique international dont la finalité est triple :

1.      D’abord, cette revendication renforcerait la souveraineté des Etats, notamment en ce qui concerne leurs ressources naturelles ;

2.      ensuite, il fallait reconfigurer l’économie mondiale en vue de réduire l’écart entre le Nord et le Sud, d’une part, et d’instaurer plus d’équité dans leurs rapports économiques et commerciaux, d’autre part ;

3.      enfin, l’instauration du nouvel ordre économique international favoriserait le développement et renforcerait donc, par ricochet, les droits de l’homme.

Le 16 décembre 1966, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté deux pactes. Le premier porte sur les droits économiques, sociaux et culturels et le second sur les droits civils et politiques. En 1974, fut adoptée la Charte sur les droits et les devoirs économiques des Etats selon laquelle « chaque Etat a le droit souverain et inaliénable de choisir son système économique, de même que son système politique, social et culturel » (article premier). En fait, depuis la Déclaration universelle des Droits de l’homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948, l’on note que le concept des droits de l’homme a vu son champ s’élargir et des dispositions nouvelles imposées par des mutations l’ont également enrichi et affiné chaque jour au plus près des réalités. La chute du mur de Berlin a engendré une nouvelle configuration des relations internationales mais surtout, elle a donné une très forte impulsion à la généralisation d’un processus déjà existant : la mondialisation. L’effondrement du bloc soviétique a permis le triomphe du libéralisme, mais surtout celui des Etats-Unis qui passent du statut de superpuissance à celui d’hyperpuissance, selon la définition d’Hubert Védrine, ex-ministre français des Affaires étrangères. Cette définition résume à la fois la puissance et l’unilatéralisme de l’Amérique dans un monde unipolaire. Par conséquent, la mondialisation, telle que perçue à l’heure actuelle, n’est pas seulement de nature économique mais véhicule une forte dose de politique, voire une idéologie qui remet en cause la notion même de l’Etat-nation. C’est ainsi que pour les auteurs James Petras et Henry Veltmeyer :

 « Des concepts comme  »indépendance nationale des nations »,  »émergence d’un système mondial »,  »accumulation à l’échelle mondiale »,  »village global » et beaucoup d’autres sont nés d’une idée plus générale, selon laquelle l’accumulation du capital, le commerce et l’investissement ne sont plus confinés à l’intérieur des Etats-nations. Dans son sens le plus large,  »mondialisation » se réfère à des flux transnationaux de marchandises, d’investissements, de production et de technologie. Pour beaucoup de partisans des thèses de la mondialisation, l’envergure et l’intensité de ces flux ont créé un nouvel ordre mondial, avec ses propres institutions et configurations de pouvoir, qui ont remplacé les anciennes structures associées à l’Etat-nation. » (La face cachée de la mondialisation – L’impérialisme au XXIe siècle – Editions Parangon – p 33).

Ainsi, la première victime de la mondialisation, c’est l’Etat-nation. Dans ce contexte, c’est tout simplement le concept de souveraineté qui perd de son acuité ; il est donc fragilisé et soumis à toutes les tentatives d’affaiblissement. Dans ce sillage, ce sont les droits des peuples, et leur dérivé les droits de l’homme, qui sont réduits à une portion congrue. Ainsi, durant la décennie 1990/2000, les Institutions de Bretton Woods, bras séculiers de la mondialisation conquérante, ont imposé des programmes d’ajustement structurel à des dizaines de pays. Les PAS ont fait fi de la souveraineté des pays et surtout, ils ont accru les précarités sociales, réduisant ainsi des dizaines de millions d’êtres humains à la pauvreté absolue. L’objectif idéologique des PAS étant la généralisation, donc l’uniformisation de l’économie de marché et la démocratisation des systèmes politiques à toute la planète. C’est une finalité que beaucoup d’auteurs reconnaissent, à l’instar, par exemple, de Dominique Wolton qui écrit :

 « On le sait, la mondialisation devait sonner le glas des Etats. Trop accrochés à leurs souverainetés et à leurs pouvoirs, ils constituaient autant de freins à l »’expansion » de l’économie mondiale. Ils relevaient presque d’un  »archaïsme politique », en tout cas d’une forme de régulation politique,  »inadaptée à la nouvelle échelle du monde ». Ce discours a surtout été tenu par les partisans d’une mondialisation économique marquée par le modèle libéral américain qui, simultanément, préconisaient la dérégulation mondiale et un certain protectionnisme. » (L’autre mondialisation – Flammarion – p 99).

Ainsi, il apparaît que la mondialisation n’est pas seulement un processus économique, mais elle véhicule aussi une idéologie qui repose sur une nouvelle vision du monde. Une vision du monde qui sape les fondements de l’Etat-nation, remet en cause la souveraineté des nations et redéfinit même le concept des droits des peuples et, par ricochet, les droits de l’homme. C’est une configuration inédite du système international caractérisé par le leadership des Etats-Unis.

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