« Souvenirs et solitude », mémoires d’un prisonnier politique.

Ce petit livre un peu miraculeux de Jean Zay avait disparu des rayons des librairies depuis longtemps. Je dis miraculeux, car écrit dans sa prison par un homme hors du commun. Sa fille rappelle comment sa mère réussissait à sortir les feuillets clandestinement dans le couffin du bébé lors de ses visites.

Jeune ministre de l’Education Nationale du Front Populaire, Jean Zay avait tous les défauts que la droite de l’époque dénonçait : juif, franc-maçon et de gauche ! C’était l’homme à abattre, car en plus il était très brillant.

Nos écoliers doivent lui savoir gré, car il est considéré comme le créateur de l’USEP. « Dans le domaine proprement pédagogique, l’organisation des loisirs ou activités dirigées constitua la principale nouveauté » raconte-t-il dans son livre. C’était au temps où les ministres de l’éducation nationale avaient des idées.

Opposé à l’Armistice en 1940, il fut jugé par le régime pétainiste et incarcéré à Riom. Il fut  assassiné par la milice, le 20 juin 1944. Il fut emmené dans la forêt et abattu alors qu’au même moment la France se libérait du joug nazi. Il n’avait pas encore 40 ans.

Mais comme le dit Patrick Pesnot : «  en faisant disparaître son corps, ses assassins n’auront pas réussi à le condamner au silence. »

Il reste ses écrits, les réflexions d’un homme qui imaginait la France de l’après-guerre. Cet homme qui a trouvé l’écriture pour supporter la captivité : « Malheur à celui sur lequel se referme la porte d’une prison et qui n’a point de vie intérieure, qui ne saura s’en créer ! »

Pierre Mendès France disait de lui qu’il voyait en lui « une image exceptionnelle de lumière, d’intelligence et d’humanité ». Aujourd’hui peu de gens savent qui était ce ministre qui a donné son nom à tant d’écoles en France. Ce petit livre va peut-être réparer cette injustice.

Les éditions Belin le proposent pour la modique somme de 9 euros. Ca les vaut bien, comme dit je ne sais plus qui !

Source : France info et La recherche du bonheur  

3 réflexions sur « « Souvenirs et solitude », mémoires d’un prisonnier politique. »

  1. « une image exceptionnelle de lumière, d’intelligence et d’humanité »
    Merci. Je vais me procurer ce livre.
    bonne soirée

  2. [img]http://ecx.images-amazon.com/images/I/51BSACZEMHL._SS500_.jpg[/img]
    [img]http://cdn.cname-server.com/public/www.corsaire-editions.com/jean_zayw.jpg[/img]
    [b]Député à 27 ans, ministre à 31 ans, instigateur du Festival de Cannes qui verra le jour en 1946, puis du projet de l’ENA. Jean ZAY rejoint l’armée en 1939 et refuse l’armistice.
    Arrêté au Maroc, il est ramené en France, jeté en prison. Il sera en 1944 assassiné à 39 ans par des miliciens.
    Label de la Mission du cinquantenaire de la Libération et du Débarquement.
    23,00 €
    isbn 9782910475000
    [url]http://www.corsaire-editions.com/?q=MARCEL+RUBY[/url]
    [/b]

  3. Un de ces hommes trop méconnus. Voilà bien le genre d’homme politique qui pourrait servir de modèle à bien des petits messieurs qui se croient importants.

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